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lundi 10 février 2014

USA : la CIA, Bush, le fascisme et l'anti-communisme


  USA : la CIA, Bush, le fascisme et l'anti-communisme

Le fascisme est une idéologie, caractéristique de l’ère industrielle, qui entend faire disparaître les conflits de classe et réaliser l’unité nationale par la force. D’abord soutenus par les États capitalistes pour lutter contre le communisme, les États fascistes se sont érigés en concurrents. Ils ont finalement été vaincus par l’Alliance des États capitalistes et communistes. 
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Anglo-Saxons ont recruté —cette fois individuellement— des militants fascistes, toujours pour lutter contre le communisme. Leur activité a été coordonnée au sein de la Ligue anti-communiste mondiale, une organisation contrôlée par le MI6 et la CIA. 
Plus récemment, les présidents Clinton et Bush fils ont eu recours à une nouvelle génération de militants fascistes(les intégristes de tout bord) pour gouverner l’espace post-soviétique, y compris dans des États ayant adhéré à l’Union européenne, comme la Lettonie.
USA : la CIA, Bush, le fascisme et l'anti-communisme


La CIA a commencé par accueillir 4 000 nazis…
Le flirt CIA-terrorisme n’a en fait rien de récent. Il commence en 1945 lorsque Richard Gehlen, chef des services secrets nazis, échappe au tribunal de Nuremberg et est emmené bien gentiment aux USA dans l’avion personnel du général Smith…
Gehlen explique dans ses mémoires : «Mon idée était que même pour une Allemagne vaincue, il y aurait une place dans une Europe réarmée pour se défendre du communisme. Nous pouvions nous attendre à ce que les puissances occidentales soient intéressées par notre service d’espionnage à l’Est.» En effet, le chef des services secrets nazis est engagé en 1945 par la CIA avec un budget de 200 millions $ en dix ans et 4 000 emplois temps plein. Objectif: exploiter sa connaissance des pays de l’Est et espionner les communistes.
De même, Klaus Barbie, le «boucher de Lyon», sera protégé par les USA afin d’infiltrer le parti communiste allemand. Grâce à la protection des services US, tout un ramassis d’ex-nazis comprenant Paul Stangel (le chef du camp de Treblinka), Adolf Eichman, Walter Rauff (l’organisateur des chambres à gaz) et Ante Pavelic (le sanglant dictateur croate) vont se reconstituer en Amérique latine en réseau de terrorisme et d’espionnage contre la gauche. L’argent viendra aussi du grand capital allemand (IG Farben, VW, Krupp et Mercedes-Benz).
Pour contrer l’influence de la gauche communiste européenne, tous les moyens sont bons en fait. A la Libération de l’Italie, par exemple, les partisans, majoritairement communistes, constituent la force politique dominante. Les troupes alliées sortent des prisons de Mussolini des leaders de la maffia et leur confient la direction des villes.
Par la suite, la CIA soutiendra activement ou mettra carrément sur pied, la crème des terroristes un peu partout dans le monde: maffia cubaine de Miami, escadrons de la mort de Pinochet, contras du Nicaragua, l’Unita angolaise et tant d’autres.
La «démocratie» que les Etats-Unis prétendent imposer au monde, c’est ça.
Michel Collon, 2002
Sources : William Blum, “Killing Hope: US Military and CIA Interventions 
Un ex-agent raconte comment la CIA fabrique des «atrocités»...
La désinformation - le placement de fausses informations dans les médias - a été une tâche essentielle des services secrets américains depuis quelques dizaines d'années. Grâce à l'ex-responsable de la CIA John Stockwell, qui perdit ses illusions en l'agence dans les années 70, il est possible de repérer certains de ces canulars depuis l'origine, l'imagination d'agents secrets, jusqu'à leur diffusion massive à travers les médias.
Au milieu des années 70, Stockwell dirigeait la Cellule Angola qui tentait d'empêcher un gouvernement de gauche de prendre le pouvoir dans ce pays riche en pétrole, et cela en soutenant des groupes de guérilla rivaux, dont l'Unita de Jonas Savimbi, soutenue par l'Afrique du Sud. «Le tiers de mon équipe dans cette cellule était constitué de propagandistes dont la profession, permanente, consistait à fabriquer des histoires et à trouver les moyens de les faire passer dans la presse», déclara Stockwell à la TV britannique Channel 4, fin octobre 85.
Dans son livre «In Search of Enemies» (dont les bénéfices vont à la CIA par suite d'une action judiciaire que le gouvernement lui a intentée pour divulgation de secrets), Stockwell a décrit comment, la CIA diffusait ses histoires : «des experts en propagande s'affairaient à placer les articles dans les quotidiens de Kinshasa Elimo et Salongo. Ils étaient alors recopiés par les télex de l'agence et envoyés à nos cellules d'Europe, d'Asie et d'Amérique, qui les passaient en secret aux journalistes que nous avions recrutés dans les principales agences d'informations et ceux-ci veillaient à ce que beaucoup soient repris dans la presse mondiale. (...)
Les reporters occidentaux couvraient généralement la guerre d'Angola en toute sécurité depuis les capitales de la Zambie ou du Zaïre pro-occidentaux; beaucoup prêtaient foi aux propagandistes de la CIA basés là. Bien que, comme Stockwell l'indique, les conseillers US furent les premiers à intervenir dans le conflit angolais après l'indépendance obtenue du Portugal, les agents de la CIA diffusèrent des histoires selon lesquelles les Etats-Unis n'étaient intervenus qu'en réponse à l'arrivée des Soviétiques.
Pour dépeindre le mouvement anticolonialiste du MPLA, qui cherchait à former un gouvernement stable, comme de simples marionnettes des Soviétiques, la section de Lusaka de la CIA diffusa une histoire selon laquelle les forces de l'Unita appuyées par les USA avaient capturé vingt conseillers soviétiques lors d'une bataille en Angola. Non seulement les prisonniers et la bataille étaient imaginaires, affirme Stockwell, mais en plus la CIA n'avait aucune preuve de la présence d'aucun conseiller soviétique du tout dans le pays. Mais (...) le Washington Post publia l'histoire le 22 novembre 1975, à côté d'un démenti de l'agence soviétique Tass.
Un autre thème favori de la CIA, c'était les atrocités commises par les soldats cubains combattant aux côtés du gouvernement MPLA contre les guérillas appuyées par la CIA et l'Afrique du Sud. Le problème était que la CIA ne pouvait présenter aucune atrocité ; Stockwell décrit les Cubains comme «se comportant de façon particulièrement correcte». Mais un agent de la CIA à Lusaka obtint une couverture de presse générale en fabriquant une fable, à laquelle il ajoutait de nouveaux prolongements, chaque fois transmis aux reporters.
«Il inventa quelques soldats cubains violant plusieurs jeunes filles angolaises», déclara Stockwell à Channel 4. «Puis, il y eut une bataille et il inventa la capture de celte unité cubaine. Puis, il imagina les victimes angolaises identifiant les violeurs et un procès s'ensuivant. Puis, il les fit exécuter par un peloton d'exécution composé des femmes supposées avoir été violées, avec des photos de ces jeunes Africaines en train de tirer sur les Cubains.»
L'histoire des victimes abattant les violeurs cubains fut diffusée dans le monde entier, via les agences AP et UPI, le 12 mars 1976. Elle fut reprise par des journaux américains prestigieux comme le New York Times, le Chicago Tribune et le Boston Globe.
Extrait de la revue Fair (USA), janvier 1991.
  

La CIA et la Guerre froide culturelle

A propos du livre de Frances Stonor Saunders, "Who Paid the Piper : The CIA and the Cultural Cold War"

Ce livre présente une information détaillée sur les moyens utilisés par la CIA pour pénétrer et influencer une large gamme d'organisations culturelles, par le biais de groupes utilisés comme écrans, également, grâce aux organisations philanthropiques amicales, comme les Fondations Ford et Rockfeller. L'auteur du livre, Madame Frances Stonor Saunders, décrit  dans le détail, comment et pourquoi la CIA a monté des congrès culturels, des expositions et organisé des concerts.

La CIA a également publié et traduit des auteurs connus qui collaient à la ligne politique de Washington, elle a également parrainé l'art abstrait pour lutter contre l'art a contenu social, et, à travers toute la planète, a subventionné les journaux qui critiquaient le marxisme, le communisme et les idées politiques révolutionnaires et absolvaient, ou ignoraient, la politique impérialiste violente et destructive des E.U. Pour soutenir ces politiques, la CIA a pu recruter quelques des avocats les plus vociférant de la liberté intellectuelle, réussissant même à les engager comme employés de la CIA. Beaucoup s'impliquaient consciemment dans les projets de la CIA, d'autres naviguaient dans l'orbite de la CIA, prétendant ignorer la relation avec la CIA dès que leurs patrons de la CIA furent exposés à la fin des années 60 et de la guerre du Vietnam à la suite de quoi la marée politique dérivait vers la gauche.

Les publications anticommunistes américaines et européennes qui reçurent des fonds directement ou indirectement la Revue Partisan, la Kenyon Review, New Leader, Encounter/Rencontre et beaucoup d'autres. Parmi les intellectuels qui furent financés et promus par la CIA on trouve: Irving Kristol, Melvian Lasky, Isaiha Berlin, Stephen, Spender, Sydney Hook, Daniel Bell, MacDonald, Robert Lowell, Hannah Arendt, Mary McCarthy, et beaucoup d'autres aussi bien aux E.U. qu'en Europe.

En Europe, la CIA était particulièrement intéressée par la "gauche démocratique" et se chargea de la promouvoir ainsi que d'autres gauchistes comme Ignacio Silone, Stephen Spender, Arthur Koestler, Raymond Arond, Anthony Crosland, Michael Josselson y George Orwell.

Aiguillonnée par Sydney Hook et Melvin Lasky, la CIA jouait un rôle décisif dans le financement du "Congrès pour la Liberté de la Culture", une espèce de Nation Unies culturelles qui regroupait toute sorte de gauchistes et droitistes "antistalinien". Ils avaient toute latitude pour défendre les valeurs culturelles et politiques occidentales, attaquer le "totalitarisme staliniste" et marchaient avec beaucoup de soins sur la pointe des pieds lorsqu'il s'agissait du racisme ou de l'impérialisme des E.U.

Occasionnellement, les journaux subventionnés par la CIA publiaient une faible critique de la culture de masse américaine, pour donner le change.

Ce qui fut particulièrement frappant dans ce groupe d'intellectuels financés par la CIA, fut non seulement leur partialité politique exemplaire, mais surtout leurs prétentions à s'afficher en défenseurs désintéressés de la vérité, humanistes iconoclastes, en libres penseurs ou en artistes créateurs pour l'amour de l'art qui s'interposaient contre la corruption , contre les écrivains douteux, concubins de l'appareil staliniste.

Il est impossible de les croire lorsqu'ils affirment avoir tout ignorer des liens qui les unissaient à la CIA.

Comment pouvaient-ils les ignorer, dans toutes les publications, de la censure sur les nombreux lynchages dans le sud des États Unis durant toute cette période ?

Comment pouvaient-ils ignorer, durant leurs congrès culturels, l'absence de toute critique contre l'interventionnisme impérialiste des E.U. au Guatemala, en Iran, en Grèce, et en Corée qui ont résulté en des millions de morts ?

Comment pouvaient-ils ignorer les les mauvaises excuses, dans les publications mêmes où ils écrivaient, de tout crime impérialiste à l'époque ?

Ils furent tous des soldats, certains, des charlatans vitrioliques, grossiers et agressifs, comme Hook et Lasky, d'autres des essayistes élégants comme Stephen Spender, ou des pharisiens délateurs comme George Orwell.

Saunders n'a pas craint dans son livre de faire le portrait de l'élite distinguée des universitaires WASP (personne de la classe privilégiée, blanc, anglo-saxon et protestant), de la CIA qui tirait les ficelles et des ex-gauchistes juifs qui vitriolaient, dans leurs écrits, tous les dissidents de gauche.

Lorsque la vérité vit enfin le jour, les "intellectuels" de New-York, Paris et Londres feignèrent l'indignation pour avoir été utilisés, aussitôt, la CIA contre-attaquait. Tom braden, qui dirigeait la section des Organisations Internationales de la CIA, les démasqua en exposant comment tous savaient très bien qui les stipendiait et qui signait les chèques. (pages 397-404 du livre de Saunders).

D'accord avec Braden, la CIA finança cette bouillon littéraire, nom donné,par un dur de la CIA, Cord Meyer, à cette armée d'intellectuels anti-stalinistes de Hook et Lasky. Se référant aux publications les plus prestigieuses et les plus connues de cette supposée Gauche Démocratique (Encounter/Rencontre, New Leader, Revue du Partisan/ Partisan Review), Braden écrivait que l'argent qu'ils recevaient provenait de la CIA et qu'"un agent de la CIA devint directeur de Rencontre/Encounter". à partir de l'année 1953, "nous opérions ou influencions les organisations internationales à tous les niveaux".

Le livre de Saunders fournit des informations utiles sur les aspects importants des méthodes utilisées par les agents intellectuels de la CIA pour défendre les intérêts impérialistes par le biais d'organisation de façades culturelles.

Elle évalue aussi, dans son livre, les conséquences, à long terme des positions idéologiques et artistiques défendues par les intellectuels de la CIA.

Saunders réfute les affirmations (faites par Hook, Kristol et Lasky) que la CIA et ses fondations amies donnaient de l'aide sans conditions. Elle démontre qu'il était attendu que "les individus et les organisation subventionnés par la CIA agissent comme acteurs d'une guerre de propagande". La propagande la plus effective définie par la CIA était celle qui consistait en ceci "le sujet (la cible de la propagande) se meut dans la direction que l'on veut, pour des raisons que le sujet croit être les siennes."

De temps en temps, pour donner le change, la CIA permettait une parlotte sur la réforme sociale. Ce qui l'intéressait au plus haut point, elle le finançait et l'entretenait généreusement, c'était la polémique anti-staliniste et les diatribes littéraires contre les marxistes occidentaux et les écrivains et artistes soviétiques. Braden appelle cela la convergence entre la CIA et la "Gauche Démocratique" européenne en lutte contre le communisme.

La collaboration entre la "Gauche Démocratique" et la CIA inclue le bris de grèves en France, les délations de stalinistes (par Orwell et Hook) et des campagnes de calomnie pour empêcher que la valeur des artistes de gauche ne soit pas reconnue, comme par exemple la proposition de prix Nobel à Pablo Neruda en 1964.

La CIA, bras séculier des États-Unis d'Amérique, centré sur la guerre froide culturelle, se concentra sur l'Europe immédiatement après la 2 è guerre mondiale. Ayant souffert de plus de deux décennies de guerres capitalistes, de dépression et d'occupation d'après guerre, l'immense majorité des intellectuels et syndicalistes européens étaient anti-capitalistes et particulièrement critiques des prétentions hégémoniques des É.U.

Pour contrecarrer l'attraction du communisme et la croissance des partis communistes européens surtout en France et en Italie, la CIA élabora un programme à deux niveaux. Au premier niveau, comme le décrit Saunders, on assurait la promotion de certains auteurs européens dont on s'assurait qu'ils étaient "explicitement anticommunistes"

Les critères des commissaires culturels de la CIA utilisés pour décider si les "textes sont bons" incluent entre autres: "toute critique de la politique extérieur soviétique et du communisme comme forme de gouvernement que nous considérons objective (sic), écrite de façon convaincante, et opportune." .

La CIA portait un grand intérêt à publier des auteurs ex-communistes désillusionnés comme Silone, Koestler et Gide. Elle assurait la promotion des auteurs anti-communistes, en finançant des conférences fastueuses à Paris, Berlin et Bellagio (lac de Côme), ou des philosophes comme Isahia Berlin, Daniel Bell, Czeslow Milosz prêchaient leurs valeurs (et les vertus de la liberté et de l'indépendance intellectuelle occidentale), à l'intérieur des paramètres anti-communistes et pro-américains tels que définis par leurs bienfaiteurs de la CIA.

Aucun de ces prestigieux intellectuels n'osaient se risquer à émettre un doute ou poser une question au sujet du soutien accordé par les É.U. aux massacres massifs en Indochine, sur la guerre d'Algérie, sur la chasse aux sorcières des intellectuels américains dissidents ou les lynchages paramilitaires dans le sud.

Se préoccuper de telles banalités aurait fait le jeu des communistes, selon des Sydney Hook, Melvin Lasky et les gens de la Revue Partisan, qui cherchaient fébrilement des fonds pour leurs opérations littéraires pratiquement en faillite. La plus part de ces supposées prestigieuses publications littéraires et politiques anticommunistes auraient disparu rapidement, sans le soutien financier de la CIA qui achetait des milliers de copies pour, ensuite les distribuer gratuitement.

Le deuxième niveau du programme culturel sur lequel opérait la CIA, était beaucoup plus subtil. Elle assurait la promotion d'orchestres symphoniques, des expositions d'art, des ballets. des groupes de théâtre, ainsi que des musiciens de jazz et d'opéra avec l'objectif explicite de neutraliser le sentiment anti-impérialiste en Europe et faire apprécier la culture et le gouvernement des États Unis. L'idée consistait à exhiber la cultures des É.U., pour obtenir l'hégémonie culturelle et ainsi bâtire la structure de soutien de son empire militaro-économique.

La CIA aimait spécialement envoyer des artistes de couleur en Europe, surtout des chanteurs (comme Marion Anderson), des écrivains et des musiciens (comme Louis Armstrong), pour neutraliser l'hostilité européenne envers les politiques intérieures racistes de Washington. Si l'un d'entre eux, au lieu de se conformer strictement au guide de comportement dicté par la CIA, s'aventurait à émettre des critiques explicites, il se voyait rayé de la liste, comme ce fut le cas pour l'écrivain Richard Wright.

Le degré de contrôle politique de la CIA sur l'agenda intellectuel des activités artistiques apparemment apolitiques fut démontré clairement par la réaction des éditeurs de Rencontre/Encounter (Lasky, Kristoll et d'autres) au sujet d'un article soumis par Dwight MacDonald.

MacDonald, un intellectuel anarchiste non-conformiste, fut pendant quelque temps un collaborateur du Congrès Pour la Liberté de la Culture dirigé par la CIA et Rencontre/Encounter. En 1958 il écrivit un article intitulé "America America", dans lequel il exprime sa répugnance face à la culture de masse américaine, son matérialisme vulgaire et son manque de civilité. C'était un rejet des valeurs américaines qui constituaient le fer de lance de la propagande américaine dans la guerre froide culturelle contre le communisme.

L'attaque de MacDonald contre l'empire américain décadent, fut plus que ne pouvait supporter la CIA et ses agents intellectuels de Rencontre. Comme l'indiquait Braden "on ne doit pas exiger, des organisations qui perçoivent des fonds de la CIA, de soutenir tous les aspects de la politique américaine", mais inévitablement il y avait une limite à ne pas franchir, surtout lorsqu'il s'agissait de la politique étrangère des É.U.

Malgré son ancienneté à Encounter, MacDonald fut renvoyé et l'article rejeté. Les prétentions hypocrites, des écrivains de la Guerre Froide, comme Nicolas Chiaromonte qui écrivait dans la seconde édition de Encounter "le devoir auquel chaque écrivain ne peut échapper, sans se dévaloriser, est de dénoncer les fictions et refuser à appeler "vérités", les "mensonges utiles", ne s'appliquaient certainement pas à Encounter et sa liste de distingués collaborateurs lorsqu'il s'agissait de propager des "mensonges utiles" à l'Occident américain.

La discussion la plus importante et fascinante du livre de Saunders porte sur le fait que la CIA et ses alliés du Musée d'Art Moderne (sigle anglais : MOMA - Museum Of Modern Art) investirent de grandes sommes d'argent pour la promotion de la peinture abstraite expressionniste ou PAE, et à celles des peintres qui la produisait, pour en faire un antidote contre l'art à contenu social.

Pour assurer le mécénat de la PAE, la CIA dû passer outre aux récrimination de la droite du Congrès américain. Car ce que voyait la CIA dans la peinture abstraite expressionniste, était une idéologie anti-communiste, l'idéologie de la liberté de la libre entreprise. En effet, ce type de peinture n'étant pas figuratif, il était aussi politiquement muet, par la forme même de son genre, et s'opposait au réalisme socialiste.

Les gens de la CIA vendait la PAE comme étant la véritable expression de la volonté nationale. Pour désarmer les critiques de la droite américaine, la CIA se alla demander de l'aide au secteur privé, plus spécialement au MOMA et à son co-fondateur, David Rockefeller qui définissait la PAE en ces termes: "La peinture de la libre entreprise". De nombreux directeurs du MOMA provenaient de la CIA et étaient plus que disposés à aider et promouvoir la PAE comme arme de la Guerre Froide Culturelle. Des vernissages et expositions de PAE, totalement subventionnés, furent organisés à travers toute l'Europe, la CIA mobilisa également les critiques d'art, les revues d'art se mirent à fabriquer comme des saucisses une suite d'articles débordant d'éloges munificents.

La PAE comme "Idéologie de l'art libre" , telle que l'appelait George Kennan (1), fut utilisée pour attaquer les artistes politiquement engagés en Europe. Le "Congrès pour la Liberté de la Culture" , façade de la CIA, mit tout son poids, dans cette entreprise politique explicite, derrière la peinture abstraite contre la peinture figurative ou réaliste. Saunders commente le rôle politique de la PAE et signale: "Une des caractéristiques extraordinaires du rôle joué par la peinture américaine durant la guerre froide culturelle ne réside pas tellement dans le fait qu'elle fit partie de l'entreprise privée, mais qu'un mouvement qui se déclarait si fortement apolitique, était en fait un acte politique virulent."

La CIA associa les artistes et l'art apolitique à la notion de liberté. Cette manipulation avait pour objectif de neutraliser les artistes de la gauche européenne. Ironiquement, cet apolitisme était uniquement destiné à la consommation de la Gauche. De tout façon la CIA et ses organisateurs culturels purent modeler profondément la scène artistique de l'après guerre. De nombreux écrivains, poètes, artistes et musiciens proclamaient leur indépendance de la politique et déclaraient leur foi en l'art pour l'art. Le syndrome de l'artiste ou de l'intellectuel libre, déconnecté de l'engagement politique, gagna du terrain jusqu'à nos jours.

Bien que Saunders ait présenté la structure parfaitement détaillée des liens entre la CIA et les intellectuels et artistes occidentaux, elle omet d'explorer les raisons profondes qui obligèrent la CIA à utiliser la duplicité et le contrôle contre la dissidence politique. Sa discussion porte surtout sur le contexte de la rivalité politique et du conflit avec le communisme soviétique. Il n'y a aucune tentative sérieuse de situer la Guerre Froide Culturelle de la CIA dans le contexte de la lutte des classes, des révolutions indigènes du tiers-monde et des défis posés par les marxistes indépendants contre la domination économique impérialiste des É.U.

Cela conduit Saunders à faire l'éloge sélectif de certaines entreprises de la CIA et de certains de ses agents. Au lieu de voire la guerre culturelle de la CIA comme l'un des rouages de l'impérialisme, Saunders tend à en critiquer le caractère trompeur et ouvertement réactionnaire. La conquête culturelle de l'Europe de l'Est et de l'ancienne URSS par les É.U. et l'OTAN devrait dissiper rapidement l'illusion que l'on pourrait se faire sur le caractère "défensif " de cette guerre culturelle.

Les origines mêmes de la Guerre Froide culturelle ont leurs racines dans la lutte de classes. Depuis le commencement, la CIA et ses agents de l'AFL-CIO (la centrale syndicale américaine) ont dépensé des millions dans la subversion des syndicats militants et dans les bris de grèves. Irving Brown et Jay Lovestone (2).

Depuis la seconde guerre mondiale, grâce au la perte de crédibilité, en Europe, de l'ancienne droite compromise par ses relations avec les fascistes et à cause de la faiblesse du système capitaliste européen, la CIA comprit que pour démolir les syndicats et les intellectuels opposés à l'OTAN, il fallait "trouver" ou inventer une Gauche Démocratique pour entamer le combat idéologique.

Un secteur spécial fut mis sur pied au sein de la CIA pour éviter les objections des parlementaires de la droite américaine. La Gauche Démocratique fut utilisée pour combattre la Gauche Radicale et, en même temps, donner un vernis idéologique à l'hégémonie américaine en Europe.

À aucun moment il ne fut permis aux soldats idéologiques de la gauche démocratique d'altérer les politiques ou l'équilibre des intérêts stratégiques américains. Leur rôle ne consistait pas à poser des questions ou formuler des exigences, mais seulement de servir l'Empire au nom des "valeurs occidentales". Ce n'est seulement qu'à partir du moment où une opposition massive contre la guerre au Vietnam fit son apparition, et que furent exposées différentes façades de la CIA que de nombreux intellectuels promus et stipendiés par la CIA désertèrent et commencèrent à critiquer la politique étrangère des É.U.

En exemple, nous avons Stephen Spender qui passa la plus grande partie de sa carrière en figurant sur le livre de paie de la CIA, se convertit du jour au lendemain en critique de la guerre au Vietnam, comme le firent également certains des collaborateurs de la revue Partisan. Tous clamèrent leur innocence et leur ignorance, mais peu de leurs critiques crurent pour un instant qu'une liaison aussi longue et aussi profonde, après tant de publications, et tant de voyages payés pour assister à des congrès, et tant d'argent, ils ne se soient jamais rendu compte de rien.

La participation de la CIA dans la vie culturelle des États Unis, de l'Europe et d'autres régions du monde a eu des conséquences importantes à long terme. De nombreux intellectuels furent récompensés par le prestige, la reconnaissance publique et des fonds de recherches, pour avoir opéré à l'intérieur des limites idéologiques fixées par la CIA. Les personnes les plus importantes en philosophie, en éthique politique, sociologie et art, qui doivent leur succès à leur exposition publique dans les conférences et les publications financées par la CIA, continuèrent d'établir les normes et les standards pour la nouvelle génération, en se basant toujours sur les paramètres fixés par l'Agence. Ce ne fut jamais la compétence ou le mérite, mais la ligne politique - de Washington - qui définit la "vérité" et "l'excellence", auprès de l'académie dans les prestigieux établissement universitaires (comme Yale, Harvard ou Georgetown, par exemple), ainsi qu'auprès des fondations et des musées.

Les éjaculations rhétoriques anti-stalinistes des États-Unis et de la "Gauche Démocratique" européenne et leurs proclamations de foi aux valeurs démocratiques et à la liberté, ne furent jamais qu'une couverture idéologique utile à la réalisation des projets abjectes de l'Occident. Une fois de plus, durant la guerre récente de l'OTAN contre la Yougoslavie, de nombreux intellectuels de la Gauche Démocratique ont soutenu les États-Unis et le KLA dans leurs purge sanglante de dizaines de milliers de Serbes et l'assassinat de nombreux civils innocents. Si l'anti-stalinisme fut l'opium de la Gauche Démocratique pendant la guerre froide, l'interventionnisme humanitaire produit les même effets soporifiques et trompe une fois de plus les gauchistes démocratiques contemporains.

Les campagnes culturelles de la CIA ont créé le prototype de l'intellectuels, de l'universitaire et de l'artiste apolitique, détaché de l'actualité, dépolitisé, et divorcé d'avec les luttes populaires et dont la valeur augmente proportionnellement à la distance qu'il maintient avec les classes ouvrières , et la proximité qu'il cultive avec les Fondations prestigieuses. Le principal rôle de la CIA, patron du professionnel à succès, consiste en celui de gardien idéologique qui exclue les intellectuels critiques qui abordent le sujet de la lutte de classes, l'exploitation classique et l'impérialisme américain, sous prétexte qu'il s'agit de catégories idéologiques, donc, dépourvues d'objectivité.

Le côté le plus néfaste des intellectuels du Congrès pour la Liberté de la Culture, sous la coupe de la CIA, ne fut pas seulement la défense des politiques impérialistes des É.U., mais sa réussite à imposer aux générations successives d'intellectuels, l'idée de l'exclusion de toute discussion prolongée sur l'impérialisme des É.U. dans les milieux culturels et politiques influents.

Le problème n'est pas que les intellectuels puissent ou ne puissent pas prendre une position progressiste sur un sujet ou un autre.

Le problème réside principalement dans la croyance maintenant ancrée chez les écrivains et artistes que les thèmes sociaux et l'expression de positions politiques anti-impérialistes ne doivent pas apparaître dans leur musique, leur peinture, ou leurs écrits, sous peine de voir leur travail dévalorisé et dénué de tout mérite artistique substantiel.

La victoire politique durable de la CIA aura été d'avoir réussi à convaincre les intellectuels que l'engagement politique sérieux et durable est incompatible avec l'épanouissement artistique, ou la qualité de l'érudition.

Actuellement les valeurs de la Guerre Froide de la CIA sont visibles et dominent largement le théâtre et les galeries d'art, ainsi que les réunions de profesionnels académiques. Qui oserait mettre l'empereur à nu ?

Article du PTB, Trad. Sinbad



Séminaire communiste international « Impérialisme, fascisation et fascisme », Bruxelles, 2 au 4 Mai 2000

Herwig Lerouge (PTB)
1). Plus de cinquante ans après la victoire sur le fascisme, le monde entier connaît une crise sans précédent qui engendre le nouveau fascisme. A l’échelle mondiale, nous voyons monter les forces réactionnaires et fascistes. La fascisation de l’Etat progresse tant dans les pays capitalistes développés que dans les nouveaux pays capitalistes à l’Est, dans l’ex-Union soviétique et dans le tiers monde.
2). Il y a un lien direct entre la prétendue "victoire historique de la démocratie sur le communisme" en 1989 et la montée du fascisme dans tous les pays impérialistes et les anciens pays communistes. La vague anticommuniste qui a déferlé sur tous les partis politiques en 1989 était une remise à l’honneur de l’idéologie des nazis. Pour vaincre les forces communistes, l’impérialisme a dû mobiliser partout la racaille fasciste. Les nazis allemands, flamands, croates et autres sont les assassins les plus barbares de l’histoire de l’humanité. En Union soviétique, ils ont tué 23 millions de personnes. Les assassins fêtent aujourd’hui leur victoire. Le sénateur Verreycken, membre du parti flamand fasciste Vlaams Blok, disait en, 1995 au Sénat belge :"Les soldats du front de l’Est ont compris il y a cinquante ans ce que nous pouvons savoir maintenant : le communo-socialisme est une folie meurtrière. Les fautes possibles du Troisième Reich n’étaient pas les fautes des combattants du front de l’Est. Et aujourd’hui, il est apparu clairement qu’ils avaient raison dans les grandes lignes". Aujourd’hui, les fascistes exigent que leur passé soit réhabilité. Le Vlaams Blok écrit : ´ Après l’effondrement de la terreur rouge, tout le monde s’accorde à dire que le communisme était inhumain et inefficace, mais ceux qui il y a un demi siècle ont soufferts et sont morts pour cette conviction, demeurent des parias dans cette société ’.
3). L’anticommunisme rabique qu’ont déversé nos médias depuis 1988 est la raison idéologique principale du progrès des organisations fascistes en Europe. Tous les partis bourgeois ont été submergés par cette vague d’anticommunisme. Des positions que jusque là n’apparaissaient que dans les publications d’extrême droite ont été servies comme des évidences dans la presse ´ pluraliste ’. La destruction de ce qui restait du socialisme en Europe de l’Est et en Union soviétique a été acclamée au parlement belge par tous les partis, des fascistes aux sociaux-démocrates et aux écologistes. C’est principalement l’anticommunisme qui rend tous les partis bourgeois perméables au fascisme. Un député fasciste s’est félicité de l’unanimité de tous les partis représentés pour soutenir la contre-révolution roumaine. Il a rappelé aux partis bourgeois que jusque là, la qualification de ce régime comme ´ totalitaire, dominé par le Parti communiste, dans lequel les droits de l’homme étaient continuellement enfreints, les minorités opprimées et dans lequel il n’était pas question de liberté ni de démocratie a dans le passé, été souscrite par la droite et par elle seule ’.
4). Depuis le début de ce siècle, seul le mouvement communiste a représenté une menace réelle pour le pouvoir du capital. Dès ce moment, la social-démocratie accepte la dictature du capital comme le fondement inébranlable de la société.
5). De tous les courants politiques bourgeois qui combattent le communisme, le fascisme est la forme d’anticommunisme la plus rabique et la plus violente. L’anticommunisme et l’antimarxisme sont les points fondamentaux de la doctrine fasciste. Ils ont toujours été le principal atout idéologique entre les mains du fascisme mondial. La démagogie nationaliste et raciste divise parfois les fascistes. L’anticommunisme par contre constitue leur ciment le plus inusable. De la première à la dernière page de Mein Kampf, Hitler prêche la "destruction du marxisme et du bolchevisme, qui est un crime abominable contre l’humanité". ´ Le fascisme s’assigne comme tâche principale la destruction de l’avant garde révolutionnaire, c’est à dire des éléments communistes du prolétariat et de leurs cadres ’, dit Palme Dutt.
Les premières cellules fascistes en Allemagne ont vu le jour en 1918. Les officiers d’extrême droite de l’armée impériale ont formé les Corps Francs responsables, sous la direction du gouvernement social-démocrate, de la répression sanglante de la révolution allemande et de l’extermination d’une grande partie de l’avant-garde communiste. Le capitaine von Pabst qui commanda l’assassinat des dirigeants communistes Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht en faisait partie. Il était aussi le dirigeant du ´ Secrétariat-général d’étude et de lutte contre le bolchévisme ’ créé avec l’argent du magnat de l’industrie Stinnes. C’est dans ces cercles que Hitler a recruté ses premiers cadres. Dès 1923, Hitler a levé en Allemagne le drapeau de l’anticommunisme et, dix ans plus tard, après sa prise du pouvoir, il a écrasé le glorieux Parti Communiste allemand.
6). Même l’antisémitisme servait en premier lieu à la lutte anticommuniste. En 1919, avant d’être envoyé comme espion de l’armée dans un petit parti fasciste, Hitler suit un cours de formation donnée par un certain Feder. ´ C’est là que j’ai compris pour la première fois la signification de l’antisémitisme pour la lutte contre le marxisme ’, dira-t-il dans Mein Kampf.
7). Le fascisme allemand est arrivé au pouvoir avec l’arme de l’anticommunisme. Le fascisme allemand a mené la Seconde Guerre mondiale au nom de la lutte contre le judéo-bolchevisme. Hitler a tenté de rassembler toute l’Europe occidentale sous la domination allemande et au nom de la croisade contre le communisme.
Hitler en 1923 : ´ Depuis des siècles, la Russie sous les Tsars, était dirigé par un noyau germanique. (Mais avec la révolution bolchevique, les juifs accédèrent au pouvoir. Le peuple russe subissait alors le sort des esclaves, l’oppression continuelle. En Russie le juif a tué environ trente millions de personnes en partie à cause des tortures inhumaines, en partie à cause de la famine. (...) Nous devons considérer le bolchevisme russe comme la tentative mise en oeuvre par le judaïsme pour parvenir à la domination du monde ’. Cette propagande faisait office de justification à la politique d’expansion allemande et d’annexion de territoires, ouvertement menée contre l’Union Soviétique. En 1926, il lança le mensonge des ´ 30 millions de victimes du bolchevisme ’.
8). L’anticommunisme est aussi le pont le plus fréquenté pour passer d’un parti bourgeois au fascisme.
En Belgique, au cours des années trente-quarante, de nombreux dirigeants de partis bourgeois sont passés au fascisme ou ont soutenu celui-ci sur la base de l’anticommunisme. Tous reconnaissaient à Hitler le grand mérite : d’avoir su réprimer en Allemagne, le danger bolchevique. Encouragés par les évêques, des milliers de jeunes catholiques se sont engagés dans les Waffen SS pour lutter contre le bolchevisme au Front de l’Est. Le terrain avait été préparé par les intellectuels catholiques aux universités : ´ On peut penser ce qu’on veut du fascisme, mais on ne peut pas nier ses bonnes intentions et sa volonté de faire un travail constructif. Le premier souci de la dictature russe (au contraire) était de tout détruire ’. Cela se trouve dans un livre de l’assistant à l’UCL John Mignot, écrit en 1933. Le Vatican a encouragé les fascistes espagnols, italiens et oustachis et a protégé la fuite de milliers d’assassins fascistes après la guerre.
L’antimarxisme du dirigeant du Parti Ouvrier Belge et ancien marxiste, Henri Deman a amené celui-ci à accueillir avec joie les troupes allemandes en 1940, à dissoudre son parti et à mettre sur pied un syndicat fasciste. Cela n’est pas étonnant quand on sait qu’en 1930, Kautsky, l’idéologue en chef de la social-démocratie, appelle les paysans russes ´ mécontents de l’expérience des kolkhozes ’ à se soulever contre le ´ régime bolchevique qui soumet les ouvriers et les paysans à l’arbitraire illimitée d’une secte, les communistes ’.
Sous le mot d’ordre de la lutte contre les deux extrêmes, les dirigeants sociaux-démocrates de la République de Weimar (1919-1933) ont combattu les communistes et protégé les fascistes. Ces dirigeants socialistes savaient d'avance que -, soit ils s'alliaient aux communistes, - soit ils propulsaient les Nazis au pouvoir ! Et ils ont choisis de laisser faire les nazis.
9). Le combat anticommuniste d’Hitler a toujours joui de l’approbation et du soutien de toute la grande bourgeoisie européenne.
Dès 1934, Staline a proposé à la France et à l’Angleterre de former une alliance contre l’expansionnisme hitlérien. Les puissances occidentales s’y sont refusées et se sont acoquinées avec Hitler pour lui livrer l’Autriche d’abord, la Tchécoslovaquie ensuite. Tout au long des années trente, des capitaux américains ont afflué en Allemagne et l’ont aidée à mettre en place la machine économique de guerre. En 1939, l’Angleterre et la France ont encouragé Hitler à chercher à l’Est "l’espace vital" nécessaire à l’impérialisme allemand. Ils lui permettraient d’occuper la Pologne pour qu’ensuite il se lance dans la bataille finale contre le bolchevisme haï.
Staline a habilement saisi une proposition allemande et japonaise et il a conclu des pactes de non-agression avec ces deux puissances expansionnistes. Il a ainsi pu briser le complot visant à détruire l’Union soviétique grâce au front uni de toutes les puissances impérialistes, le bloc fasciste Allemagne-Japon-Italie menant la guerre avec le soutien tacite de l’Angleterre et de la France.
Lorsque Hitler s’est emparé de la Pologne, l’Angleterre et la France se sont vues obligées de lui déclarer la guerre... sans tirer un coup de feu contre les nazis. C’était la "drôle de guerre". Ensuite, les fascistes finlandais, de connivence avec Hitler, ont refusé que l’Union soviétique prenne les dispositions nécessaires pour pouvoir défendre Leningrad. L’Union soviétique a mené des opérations militaires contre la Finlande, repoussant les forces fascistes des alentours immédiats de Leningrad. A ce moment, l’Angleterre et la France, qui n’ont pas levé le petit doigt quand Hitler a envahi l’Autriche, la Pologne et la Tchécoslovaquie, ont mobilisé 150 000 soldats et quantité de matériel de guerre pour aller combattre l’Armée rouge en Finlande. Même la Société des Nations, restée inerte lors des agressions précédentes s’est réveillée pour ...expulser l’URSS. ´ L’ère du droit n’est pas encore revenue. Mais le geste symbolique que la Société des Nations vient de faire en expulsant la Russie coupable est l’heureux présage d’un avenir où la suprématie de la force sur le droit sera définitivement éliminée ’. Toute ressemblance avec la situation actuelle à propos de l’Irak ou de la Yougoslavie n’est pas fortuite.
L’Union soviétique courait à nouveau le risque de devoir affronter le front uni de toutes les puissances impérialistes coalisées. Mais la guerre contre la Finlande fut rapidement conclue par la capitulation finlandaise et l’accord de mars 1940. Entre-temps, les dirigeants français, Daladier et Pétain, avaient interdit le Parti Communiste français, l’accusant d’être au service de l’Allemagne...
Grâce au Pacte, Staline a gagné un répit de 22 mois qui lui a permis de renforcer de façon décisive la défense soviétique. Lorsque Hitler a agressé l’Union soviétique le 22 juin 1941, un front uni antifasciste réel a pu se former entre l’Union soviétique, l’Angleterre et les Etats-Unis. Mais juste avant de déclencher l’agression, Hess, le second d’Hitler, était parti en Angleterre pour proposer une alliance antibolchevique à laquelle une partie de la bourgeoisie anglaise était favorable. Les dirigeants français proches de Pétain, qui avaient interdit le Parti Communiste, collaboraient avec l’occupant allemand et le PCF devint la principale force de la résistance.
Pendant la période la plus terrible pour l’Union soviétique, de juin 1941 à janvier 1943, les puissances occidentales refusèrent de créer un deuxième front sur le continent européen, seul moyen d’alléger le fardeau insupportable de l’Union soviétique. Dès 1943, Allan Dulles, qui dirigeait les services secrets américains en Europe, entra en contact avec des hommes d’Himmler et avec des généraux allemands pour renverser les alliances, faire une paix séparée et marcher ensemble contre le bolchevisme. Après le débarquement en Normandie, le général Patton proposa de se rallier quelques divisions allemandes et de marcher sur Moscou. Seule la politique intelligente de Staline a rendu possible l’alliance antifasciste pendant la guerre, et c’est l’effort titanesque de l’Union soviétique qui, au prix de 23 millions de morts, a brisé l’échine de la bête fasciste.
10). Dès 1945, des milliers de criminels nazis du plus haut niveau, dont le général Gehlen, le chef des services secrets des SS, Schellenberg et le bourreau de Lyon, Klaus Barbie, furent intégrés dans les services secrets occidentaux pour combattre l’Union soviétique. En 1953, les agents de Gehlen jouent un rôle important dans le soulèvement à Berlin. Ils sont à nouveau là en Hongrie en 1956.
11). Sous Reagan et Thatcher, de vieux écrits anticommunistes rédigés par les nazis ont été réédités et ils sont devenus la nourriture commune de tous les partis bourgeois occidentaux. Dans la Ligue anticommuniste mondiale se retrouvent les anciens nazis, les dictateurs pro-américains du monde entier et la droite au pouvoir dans de nombreux pays impérialistes. Ils sont le moteur de la guerre non-conventionnelle contre les régimes ´communistes’ dans le monde entier comme au Nicaragua, au Laos, au Vietnam, en Angola, en Mozambique. En 1985 leur anticommunisme fanatique semblait encore marginal. Aujourd’hui, pratiquement tous les partis bourgeois reprennent le slogan de Reagan sur ´le communisme, c’est l’empire du mal’.
12). Il serait faux de passer sous silence le service incalculable qu’a rendu à toutes les forces anticommunistes la trahison de Kroutchev. Il a dénoncé l’œuvre de Staline dans des termes qui jusque là n’étaient utilisés que par l’extrême droite. Il a introduit l’opportunisme et l’anticommunisme dans le parti communiste. Après 35 ans de campagne anticommuniste Gorbatchev pourra se déclarer pendant le 28ème congrès partisan du capitalisme, de l’économie de marché et de la libre entreprise. Un an plus tard Eltsine réintroduira les symboles du tsarisme.
13). Aujourd’hui, la fascisation progresse dans toute l’Europe sous le slogan : "Le fascisme hitlérien et le communisme stalinien sont des frères jumeaux".
C’est dans les années trente que les partis bourgeois ont lancé pour la première fois ce slogan. A cette époque, ce slogan était une insulte que lançaient aux partis fascistes les partis bourgeois, menacés dans leur rôle de gestionnaires du capitalisme par ceux-ci. Rien de pire que le communisme. L’anticommunisme étant la base commune à ces deux courants de l’ordre politique bourgeois. Le slogan servait aussi à maintenir les ouvriers antifascistes dans le giron des partis bourgeois, à les écarter des partis communistes, seule force antifasciste et anticapitaliste conséquente. Le slogan ´Le fascisme hitlérien et le communisme stalinien sont des frères jumeaux’, fut ensuite adopté par les nazis battus en 1945 qui furent intégrés dans les services secrets occidentaux pour continuer le combat pour la destruction du communisme entamé par Hitler en 1923. Financés et aidés par la CIA, ces nazis ont inondé le monde d’un déluge de mensonges sur les ‘crimes’ et les ‘holocaustes’ de Staline. Ces mensonges servaient d’abord à relativiser, puis à justifier l’holocauste d’Hitler. Pour justifier leurs crimes, les fascistes avaient besoin d’une quantité supérieure de morts, victimes de l’Union soviétique, régime sanguinaire d’ailleurs soutenu par les… Juifs !
Depuis 1989, ce slogan est devenu comme une sorte de dogme qu’il n’est plus nécessaire de prouver. En Belgique, un dirigeant Ecolo le remet au centre du débat pour demander aux progressistes de dresser un cordon sanitaire autour du Parti du Travail de Belgique. Aujourd’hui, l’impérialisme règne à nouveau pratiquement seul sur la planète et il avance sous son vrai visage, sans masque : l’impérialisme, partout dans le monde, c’est le fascisme, la drogue, la militarisation et la guerre. Mais le conditionnement des cerveaux, entrepris par la grande bourgeoisie répète que le système occidental représente "la démocratie, la liberté et les droits de l’homme". L’anticommunisme, qui se présente souvent sous la forme d’anti-stalinisme pour des raisons tactiques, s’oppose à l’idée que la domination du grand capital n’est pas éternelle. Il s’oppose à toute forme de lutte révolutionnaire et socialiste contre le capitalisme mondial. Il n’y aurait pas d’alternative au système impérialiste et le fait de proférer l’idée que nous ne sommes pas à la fin de l’histoire est déjà un acte criminel.
14). Dans l’ensemble du monde capitaliste développé, la crise devient de plus en plus dramatique. La révolution technologique crée les moyens nécessaires pour donner aux hommes une vie riche, digne et libre. Mais, aux mains des patrons, elle devient un moyen de détruire toutes les conquêtes de la classe ouvrière depuis le début du siècle. Dans ces conditions, la fascisation est une nécessité pour mater, par la répression violente, la résistance des travailleurs et pour se préparer à des guerres extérieures.


La famille Bush et le prix du sang versé par les nazis
                Par Victor Thorn, Babel Magazine, 20 octobre 2002 (Source : www.politique-info.com)
Vous êtes-vous jamais demandé comment Adolf Hitler, un artiste misérable qui vivait dans des asiles de nuit, fut à même de devenir le dieu et führer prééminent de l'Allemagne dans les années 30 et 40 ? Ce que je veux dire, c'est : combien de quasi-sans-abri connaissez-vous qui ont vu une telle chance leur tomber dessus ? Vous pourriez en connaître autant que vous voulez, le phénomène nazi fut tout sauf un hasard. Au contraire, ce furent les banquiers de Wall Street (entre autres) qui furent les financiers cachés de cette fulgurante ascension vers le pouvoir. Ce qui est encore plus regrettable, c'est le fait que la famille de notre actuel président faisait partie des personnes qui ont financé la machine de guerre nazie, tout en en tirant des profits énormes. Les auteurs Webster G. Tarpley et Anton Chaitkin, dans « George Bush : The Unauthorized Biography » (GB : une biographie indésirable), résument la situation comme suit : « En décidant que Prescott Bush [le grand-père de George W. Bush] et les autres directeurs de l'Union Banking Company (UBC) étaient légalement des Prête-noms pour les nazis, le gouvernement éludait le problème historique le plus important : Dans quelle mesure les nazis de Hitler furent-ils eux-mêmes payés, armés et instruits par les cliques de New York et Londres dont Prescott Bush était l'un des directeurs exécutifs ? »
Ainsi donc, avant d'entrer dans les éléments essentiels de cet article, je commencerai par vous dire que ce que vous allez lire ici n'a rien d'un scoop. C'est déjà disponible au départ de toute une série de sources et n'allez donc pas imaginer que je vais défricher de nouveaux terrains. Mon but est plutôt de dégager un aperçu de la manière dont les services de renseignements hollandais et les dossiers du gouvernement américain confirment de façon indubitable » les liens directs entre Prescott Bush, la famille Thyssen et les profits de mort tirés de « notre » Seconde Guerre mondiale. Ces profits ont été amassés via l'UBC, au sein de laquelle Prescott Bush et son beau-père, George Herbert Walker, unirent leurs forces en compagnie de l'industriel allemand Fritz Thyssen et financèrent Adolf Hitler avant et pendant le Seconde Guerre mondiale. Maintenant, même si un grand nombre d'autres sociétés aidèrent les nazis (comme la Standard Oil et la Chase Bank de Rockefeller, ainsi que de grands constructeurs automobiles américains), les intérêts de Prescott Bush furent bien plus profonds et sinistres. Non seulement, les liens financiers étaient davantage impliqués, mais également les liens d'affaires. Ce que j'essaie de dire, c'est ceci : une part importante des assises financières de la famille Bush a été constituée par le biais de leur aide à Adolf Hitler. Pouvez-vous imaginer les ramifications d'une telle affirmation ? L'actuel président des Etats-Unis, ainsi que son père (ancien président, vice-président et directeur de la CIA) sont arrivés au sommet de l'échelle politique américaine parce que leur grand-père et père et leur famille par alliance avaient aidé et encouragé les nazis. Les questions que je voudrais poser maintenant sont les suivantes :
1). Pourquoi le président Bush ne veut-il pas admettre ces crimes familiaux ?
2). Pourquoi les médias ne l'interrogent-ils pas directement sur ces crimes horribles ?
Naturellement, certains peuvent ne pas croire que la famille Bush a aidé directement les Allemands, ce qui, en essence, constituait une trahison contre son propre pays. Mais c'est la triste vérité. Pour le prouver, commençons par le début. En 1922, W. Averell Harriman, ce méprisable magnat du rail, se rendit à Berlin afin d'y rencontrer les membres de la famille Thyssen et de fonder une filiale bancaire. Et qui devint le président de cette banque ? George Herbert Walker, le beau-père de Prescott Bush. Deux ans plus tard, en 1924, l'UBC fut créée en vue d'unir ses forces à la « Bank voor Handel en Scheepvaart » (Banque de Commerce et de Navigation) de Fritz Thyssen. Et qui fut désigné pour diriger directement l'UBC ? Et mieux encore pour Prescott Bush, il y eut le fait que George Herbert Walker lui donna un coup de main incroyable, en 1926, en le bombardant vice-président et partenaire d'affaires dans la Brown Brothers Harriman. Et qui Prescott Bush amena-t-il avec lui dans cette firme ? Une poignée de ses anciens copains de classe de Yale appartenant à la Skull & Bones. De plus, Prescott Bush était l'un des sept actionnaires de l'UBC.
Ici, vous pensez peut-être : la belle affaire ! Rien ne semble sortir de l'ordinaire. Il n'y a là rien de plus que dans les affaires habituelles. Mais les apparences peuvent être trompeuses, comme nous allons le voir d'ici peu. Vous voyez, juste à la fin de ces Années folles que furent les années 20, il se produisit quelque chose qui, lorsqu'on le considère dans le contexte de Prescott Bush, remet toute chose dans sa propre perspective. Une fois de plus, citons les auteurs Tarpley et Chaitkin dans leur Biographie indésirable » : « Le grand krach financier de 1929-1931 ébranla l'Amérique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, affaiblissant tous les gouvernements. Il rendit également le très empressé Prescott Bush plus désireux encore de faire tout ce qui était nécessaire pour garder sa nouvelle place dans le monde. Ce fut lors de cette crise que certains Anglo-Américains décidèrent la mise en place du régime hitlérien en Allemagne. » Et qui allait être l'un des personnages clés pour amorcer la relève de la garde en Allemagne ? Le partenaire de la famille Bush, Fritz Thyssen. Ici, il serait opportun de regarder de plus près le type de personnes que fréquentaient les Bush. Fritz Thyssen fut le premier à faire décoller le parti nazi nouvellement constitué en lui donnant 25 000 dollars au milieu des années 20. En 1931, il rallia le parti nazi et devint bientôt un ami intime d'Adolf Hitler.
Au fil des années, Thyssen finit par devenir « le premier et le plus important financier de Hitler » et il devint l'un des personnages prépondérants dans sa montée vers le pouvoir. Thyssen était fasciné par Hitler, se vantait-il. « Je me rendis compte de ses talents d'orateur et de sa capacité à diriger les masses. Ce qui m'impressionna le plus, toutefois, c'était l'ordre qui régnait durant ses meetings, la discipliner quasiment militaire de ses partisans. » En septembre 1932, Thyssen invita un cadre des industries allemandes à rencontrer Hitler et tout marcha sur des roulettes après que Hitler eut répondu à chaque question, à leur « extrême satisfaction ». Thyssen était si enthousiaste dans ses louanges et dans son soutien qu'il écrivit bientôt un livre intitulé « I Paid Hitler » (J'ai financé Hitler) où il explicite clairement le rôle qu'il joua dans le nazisme depuis octobre 1923. Fritz Thyssen usa également de son influence en mettant en place le German Steel Trust » (Trust sidérurgique allemand), fondé en 1926 par le gros ponte de Wall Street, Clarence Dillon. Et qui fut l'un des assistants de Dillon dans ce projet ? Le père de Prescott Bush, Sam Bush. Par conséquent, Fritz Thyssen devint l'un des hommes prépondérants de la machine de guerre allemande en raison de sa situation au sein du German Steel Trust. Sa famille possédait également un tas de banques (en cachette, bien sûr) permettant aux Thyssen de transférer leur argent de Berlin en Hollande puis, de là, à New York. De cette façon, lorsque la Seconde Guerre mondiale toucha à sa fin, ils n'allaient pas être obligés de renoncer à leurs profits ! Mais, ici, je prends les devants. Comme vous pouvez le voir, durant les années vingt, la famille Thyssen installa trois banques extrêmement importantes :
1). L ‘August Thyssen Bank – Berlin
2). La Bank voor Handel en Scheepvaart - Pays-Bas
3). L'Union Banking Corporation (UBC) - New York City
Ici, nous commençons à nous y retrouver. Pourquoi ? Parce que les Thyssen obtinrent leur financement de départ à partir de deux places et que cela allait leur permettre de lancer leurs opérations d'installation d'une machine de guerre : ces deux « places » étaient la Brown Brothers Harriman et l'UBC. Et qui étaient les personnages clés de ces deux places ? George Herbert Walker et Prescott Bush ! Ainsi donc, l'UBC fut créée pour transférer des fonds entre Manhattan et l'Allemagne via les banques hollandaises de Thyssen. Dans cette tentative, les Thyssen bénéficièrent de l'assistance de la famille royale hollandaise, qui coopéra à cacher leurs comptes dans toute une série de banques hollandaises. Ce détail est important, car l'agent principal de ces opérations fut le prince Bernhard lui-même. Et qu'allait-il créer par la suite ? Réponse : l'infâme groupe Bilderberg, au cours des années 50* ! Dès lors, l'UBC allait devenir un canal secret pour l'argent nazi, puisqu' il partait de l'Allemagne vers les Etats-Unis, en passant par les Pays-Bas. Et quand les nazis avaient besoin de renouveler leurs fournitures, la Brown Brothers Harriman réacheminait leurs fonds directement vers l'Allemagne. Vous commencez à comprendre comment ces opérations fonctionnaient ? L'UBC recevait l'argent depuis les Pays-Bas et la Brown Brothers Harriman le réexpédiait. Et qui faisait partie du Bureau directorial des deux compagnies ? Banco ! Prescott Bush en personne, le premier blanchisseur d'argent des nazis ! Leurs opérations devenaient si flagrantes et si désobligeantes pour les Américains que, le 10 octobre 1942, le gouvernement américain ordonna la saisie de toutes les opérations bancaires nazies à New York City, dont le responsable n'était autre que Prescott Bush.
L'UBC, dirigée par Prescott Bush, fut accusée, sous le coup de la « Loi régissant le commerce avec l'ennemi » et tous ses avoirs visibles furent saisis. Et vous vous rappelez qui je vous ai cité comme propriétaire de tous ces avoirs ? Il n'y avait que sept personnes : Prescott Bush, trois financiers nazis et trois Américains. Mais les mesures énergiques n'allaient pas se terminer là, loin de là. Le 26 octobre 1942, le gouvernement ordonna la saisie de deux autres sociétés de premier plan dirigées par Prescott Bush pour le compte de la société bancaire Harriman :
1). La Holland-America Trading Corporation (Société de commerce hollando-américaine)
2). La Seamless Steel Equipment Corporation (Société d'équipement en acier continu)
Puis, le 11 novembre 1942, une autre société dirigée par Prescott Bush et George Herbert Walker fut saisie, sous le coup de la même « Loi sur le commerce avec l'ennemi », la Silesian-American Corporation. Je ne sais pas si vous allez être d'accord, mais si notre gouvernement est allé jusqu'à ces extrémités pour mettre un terme aux opérations de la famille Bush, il me semble que c'est parce qu'elle était impliquée dans des affaires particulièrement douteuses. John Loftus, que j'ai cité au début de cet article, à dit de cette situation infâmante : « C'est déjà très mal en soi que la famille Bush aida à collecter l'argent de Thyssen pour lancer Hitler dans les années 20, mais le fait d'allouer de l'aide et du soutien à l'ennemi en temps de guerre, c'est de la trahison. La banque de Bush aida les Thyssen à manufacturer l'acier nazi qui tua des soldats alliés. » Tarpley et Chaitkin, dans « George Bush : une biographie indésirable », le disent encore plus sèchement : « La fortune de la famille du président fut principalement une résultante du projet Hitler. » Toujours pas convaincu ? Eh bien ! Que dites-vous de ceci ? L'UBC, dirigée par Prescott Bush, et en coopération étroite avec le German Steel Trust de Fritz Thyssen, intervint dans la machine de guerre nazie dans les proportions suivantes :
- 50.8% fer première coulée ou fonte
- 41.4% fers plats universels
- 36% fers plats lourds
- 38.5% acier galvanisé
- 45.5% conduites et tuyaux
- 22.1% fil
- 35% explosifs
Tous les matériaux repris ci-dessus sont nécessaires pour construire des chars, des avions de combat, des canons et des bombes - en gros, un tiers de toute la machine de guerre allemande et le tout financé non seulement par un nazi déclaré comme Fritz Thyssen, mais aussi par la famille Bush.
Quoi qu'il en soit, si vous n'êtes pas encore assez dégoûté, faisons un petit bond de quelques années. La guerre se termine en 1945 et Fritz Thyssen meurt en 1951. A sa mort, les actionnaires restants de l'UBC liquidèrent leurs avoirs (il s'agissait des mêmes avoirs gelés par le gouvernement en 1942 sous le coup de la « Loi américaine sur les saisie et garde des avoirs étrangers » et qui ne furent pas restitués avant 1951). Et devinez qui en fut l'un des bénéficiaires ? Tout juste : Prescott Bush ! Et combien d'argent reçut-il ? 1,5 million de dollars. Comme par hasard, Monsieur Bush prit possession de cet argent et le consacra directement à la mise en chantier de ses nouvelles affaires. L'aubaine, non ? Pire encore, les copains de Prescott Bush (les mêmes traîtres de Wall Street qui financèrent Hitler) sont également les mêmes qui, par la suite, allait bombarder George Bush, Sr au poste de directeur de la CIA dans les années 70 et l'installer, lui et son fils, à la Maison-Blanche ! Maintenant, vous comprenez pourquoi Dan Rather et le New York Times ne vous livrent pas de genre d'information ? Pour confirmer les détails ci-dessus, de nouvelles informations firent surface en 1996, venant de trois sources différentes :
a). Le journaliste hollandais Eddy Roever
b). Les dossiers confidentiels libérés par la « Loi américaine sur la liberté de l'information »
c). Les Archives sur les saisie et garde des avoirs étrangers ». Les informations en provenance de ces sources donnent une image encore plus dégoûtante de la situation. Il semble que l'UBC à New York était la propriété des Thyssen.
Par conséquent, les principales facilités bancaires de la famille Bush étaient détenues par l'un des nazis de la coulisse les plus notoires de tous les temps, et qui, de plus, était son patron ! La grande question, ici, est de savoir si Prescott Bush était bien conscient de ses liens avec les nazis et de ses brassages d'affaires. Vu toutes les informations fournies dans cet article, je dirais qu'en tant que directeur de l'UBC, il incombait à sa responsabilité ultime de superviser tout investissement, y compris les personnes qui les faisaient et leurs destinations.
Une autre remarque intéressant, c'est que la famille Rockefeller a également investi des sommes faramineuses dans la machine de guerre nazie. Il s'avère que l'UBC fut un élément essentiel dans le blanchiment de l'argent sale en provenance des investissements de la famille Rockefeller en Allemagne, pendant la guerre. Ce scénario devient encore plus intéressant quand nous découvrons que la banque des Rockefeller - la Chase Manhattan - finit par devenir propriétaire à 31% du groupe Thyssen après la Seconde Guerre mondiale !
Ce détail est très important, car TBC (le groupe Thyssen) est la première société industrielle d'Allemagne de nos jours et il vaut 50 milliards de dollars. Le groupe est si gros qu'il a même repris la famille Krupp, d'autres infâmes fournisseurs d'armes des nazis. En soi, le groupe constitue l'une des plus riches sociétés de la planète et d'où vient l'argent de ses débuts ? Des nazis !  
Nous avons ensuite les liens avec les trois principales organisations commerciales secrètes de la planète. Le prince Bernhard, qui fonda Bilderberg, permit à la famille Thyssen de blanchir son argent via la Hollande, alors que les Rockefeller se procuraient presque un tiers du contrôle des intérêts de Thyssen (c'est David Rockefeller qui a fondé la commission trilatérale). Et, enfin, la Brown Brothers Harriman et l'UBC, par lesquelles l'argent nazi était acheminé aux Etats-Unis, fut principalement fondée par les membres de la confrérie Skull & Bones de Yale, dont la plupart furent les instruments de la création du Conseil des Relations étrangères (CFR).
Vous commencez à comprendre comment toutes ces organisations sont interconnectées comme les tentacules d'une pieuvre géante ?
Pour finir, en ce qui concerne la Famille Bush, nous avons discuté dans cet article de la façon dont sa fortune fut constituée sur le dos de l'argent du sang versé par les nazis. De plus, dans un précédent article que j'avais rédigé (voir Babel n° 58), nous avons découvert que la famille Bush a également profité de relations d'affaires avec la famille de Ben Laden et ce, au cours des trente dernières années, et toutes deux appartenaient au Carlyle Group. Sachant ceci, pour quel genre de fidélité et de décisions George W. Bush va-t-il opter ? Celles qui profitent aux simples citoyens des Etats-Unis, ou celles préconisées par ses marionnettistes ? Si vous voulez mon avis, nous nous mijotons de sérieux problèmes.
* Note du traducteur : le sinistre groupe Bilderberg dont fait partie. Mia De Vits, présidente de la Fédération Générale de Travailleurs de Belgique... Eh oui !
Traduit de l’anglais par Jean-Marie FLEMAL
 USA : le gouvernement des multinationales
Aux Etats-Unis, les multinationales n'ont pas besoin d'exercer des pressions sur le gouvernement pour faire la guerre. Elles sont le gouvernement. Leurs hauts cadres sont ministres, ministres adjoints, sous-secrétaires d'Etat... Et la rémunération que l'Etat verse à ceux-ci fait figure d'argent de poche par rapport à ce qu'ils touchent du privé.
Baudouin Deckers, Henri Houben, Marco Louvier, 24-03-2003
I - Gouvernement des multinationales
Dans le minuscule aperçu que nous en donnons ici, on constate que ce sont surtout deux secteurs clés de l'économie, le pétrole et l'armement, qui dominent. Ces capitalistes ont choisi de mettre en place (à force de millions de dollars, d'un système électoral biaisé et de fraudes) une équipe qui, depuis des années, s'affirme comme la plus chauvine et militariste du paysage politique US.

George W. Bush
Président
·         A été dirigeant dans diverses firmes pétrolières dont Harken.
·         Toute le famille Bush a des intérêts dans le secteur pétrolier, où elle a investit la fortune amassée par le grand-père de l'actuel président lorsqu'il faisait affaires avec les nazis.
Dick Cheney
Vice-président
·         PDG et actionnaire de Halliburton (pétrole, défense, construction). Rémunérations : 35,1 millions $ de salaires + 1 à 5 millions $ d'autres rétributions.
·         Directeur de Procter & Gamble (hygiène). Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million$.
·         Directeur de Brown and Root Saudi (construction). Rémunérations : N/A
·         Actionnaire de Anadarko Petroleum. Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million$.
·         Son épouse Lynn Cheney a repris sa fonction de directeur de Lockheed Martin (armement). Rémunérations : 0,5 à 1 millions$.
Donald H. Rumsfeld
Ministre de la défense
·         Directeur de Gilead Sciences (biotech). Rémunérations : jusqu'à 30 millions $ de stock option.
·         Directeur de, Asea Brown Boveri LTD (nucléaire). Rémunérations : $148 020
·         Associé commanditaire de SCF-III LP (énergie). Rémunérations : $17 000
·         Directeur de Gulfstream Aerospace (filiale de General Dynamics, armement). Rémunérations : 5 000$ .
Colin Powell
Ministre des Affaires étrangères
·         Actionnaire de General Dynamics (aéronautique, défense). Rémunérations : 1 à 5 millions de stock option.
·         Conférencier pour Carlyle Group (la banque du complexe militaro-industriel US). Rémunérations : 100 000$.
·         Honoraires perçus de Arthur Andersen (audit), GE Power Systems (hautes technologies)...
·         Rémunérations : 59 500$ chacun.
·         Directeur de Gulfstream Aerospace. Rémunérations : 5 000$.
Condoleezza Rice
Conseillère du président pour la sécurité nationale
Membre du conseil d'administration de Chevron (pétrole). Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million $.
Robert Zoellick
Représentant des États-Unis pour le commerce extérieur
·         Conseiller de Enron (énergie, en faillite). Rémunérations : 50 000$.
·         Directeur de Said Holdings (commerce d'armement). Rémunérations : moins de 200 000$.
Paul Wolfowitz
Ministre adjoint (n°2) à la Défense
·         Co-président de la «Nunn-Wolfowitz task force» pour Hughes Electronics. Rémunérations : 300 000$.
·         Consultant de Northrop Grumman (aéronautique, défense). Rémunérations : 6 000$.
·         Consultant de BP Amoco (pétrole). Rémunérations : 10 000$.
Dov Zakheim
Sous-secrétaire à la Défense
·         Vice-président de Systems Planning Corporation (consultance de défense). Rémunérations : 277 749$.
·         Conseiller de Northrop Grumman (aéronautique, défense). Rémunérations : 11 000$.
Douglas J. Feith
Sous-secrétaire à la Défense
·         Actionnaire de Sunoco (pétrole). Rémunérations : jusqu'à 650 000 $ de stock option.
·         Président de Feith & Zell (cabinet d'avocats ayant comme clients Loral Space and Communications Ltd et Northrop Grumman). Rémunérations : salaire de 246 045$ + 5 000$ par client.
David S.C. Chu
Sous-secrétaire
à la Défense
Vice-président de Rand Corp. (principale firme de recherche et consultance du Pentagone). Rémunérations : 226 000$.
Edward C. Aldridge Jr.
Sous-secrétaire à la Défense
·         PDG de Aerospace Corp. (recherche dans la défense). Rémunérations : 470 000$.
·         Directeur et actionnaire de United Industrial Corp. (défense). Rémunérations : 35 000$ + jusqu'à 250 000$ de stock option.
·         Directeur de AAI (défense). Rémunérations : 4 000$.
·         Vice-président de McDonell Douglas Electronics (aéronautique militaire, racheté par Boeing). Rémunérations : non connues.
Richard Armitage
Ministre adjoint des Affaires étrangères
·         Président de Armitage Assoc. LLP (consultance pour Raytheon, Boeing, Brown and Root...). Rémunérations : 246 965$.
·         Actionnaire de Coastal Corp. (défense). Rémunérations : 0,5 à 1 million$.
Sources 



II - Quand le boss de Halliburton devient vice-président des USA...

Dick Cheney est un des exemples les plus éloquents des liens entre l'administration Bush et les plus grandes entreprises de l'armement et de l'énergie.
Avant de devenir vice-président des États Unis, Cheney a été durant cinq ans l'administrateur délégué de la société Halliburton, un des plus grands holdings américains. Ce géant aux activités très diversifiées est surtout actif dans l'industrie du pétrole et de l'armement. Aujourd'hui, Halliburton continue à verser chaque année à son ancien grand patron la modeste somme d'un million de dollars.1
A la tête de la firme, Cheney avait déjà pu doubler le montant des contrats décrochés par Halliburton auprès du gouvernement américain, atteignant 2,3 milliards$ en 2000. En tant que vice-président, il a encore mieux canalisé les commandes. La guerre contre le «terrorisme» rapporte gros à Halliburton. Ainsi, sa filiale KBR a pu construire (pour 33 millions$) le camp de concentration à Guantanamo à Cuba, où sont enfermés dans des conditions inhumaines les présumés membres d'Al Qaida.
Contrat d'après-guerre soumis avant la guerre
Plus fort: KBR a déjà décroché un contrat pour intervenir dans la guerre en Irak au cas où des puits de pétrole seraient en feu. Halliburton a aussi déjà été invité, avec quatre autres firmes US, à soumettre ses offres pour... la reconstruction de l'Irak. Vu qu'elle sera en Irak dès le début de la guerre, les analystes estiment qu'elle est la mieux placée pour décrocher ces gigantesques commandes.
Les contrats dits «préliminaires» valent à eux seuls déjà plus de 900 million $. Ils portent en autres sur la reconstruction d'hôpitaux et d'écoles! Et les véritables grands contrats doivent encore venir...
On comprendra pourquoi ces jours-ci, c'est surtout de la période d'après-guerre dont on débat à la Maison Blanche. La guerre, c'est du «big business» pour les multinationales. Plus l'agression barbare détruit, mieux se porteront des firmes comme Halliburton. On comprend mieux, ainsi, pourquoi Cheney est un fanatique de la guerre de destruction massive. (B.D.)
Note : 1 "Cheney is still paid by Pentagon contractor", Robert Bryce in Austin, Texas and Julian Borger in Washington, The Guardian, 12/03/2003. Voir aussi http://www.publicintegrity.org/cgi-bin/whoswhosearch.asp.

III - Le top 5 des fournisseurs du Pentagone

1. Lockheed Martin
Commandes : 17 milliards $.
Lockheed Martin, constructeur du F16 et du Joint Strike Fighter, est le premier producteur mondial d'armement. Lynn Cheney y a repris le poste de directeur qu'occupait son mari quand il a été nommé vice-président des Etats-Unis. Sont également liés à la firme: Stephen Hadley (conseiller adjoint de Bush), Peter B. Teets (assistant secrétaire de l'Air Force), Everet Beckner (responsable des programmes de défense au cabinet de l'Energie), Otta Reich (assistant du ministre des Affaires étrangères), Norman Mineta et Michael Jackson (adjoints du ministre des Transports), Larry C. Thompson (adjoints du ministre de la Justice).
Tir d'un missile Tomahawk comme ceux qui ont déjà touché Bagdad au déclenchement de la guerre. Ils sont produits par Raytheon, pour laquelle Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, est consultant. (Photo Defenselink)
2. Boeing
Commandes : 16,6 milliards $.
Edward C. «Pete» Aldridge Jr., sous-secrétaire à la Défense, est vice-président de McDonell Douglas Electronics, filiale de Boeing, le n°1 mondial de l'aéronautique. Karl Rove, conseiller du président Bush, est actionnaire de Boeing. La firme de Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, effectue des missions de consultance pour la firme.
3. Northrop Grumman
Commandes : 8,7 milliards $
Northrop Grumman est notamment le constructeur du bombardier B-2 ou du Global Hawk, avion sans pilote. Paul Wolfowitz, le n°2 de la Défense, est consultant pour la firme. Tout comme I. Lewis Libby, chef du staff du vice-président. Dov Zakheim, sous-secrétaire à la Défense, est conseiller de la société. Laquelle est cliente du cabinet juridique de Douglas J. feith, également sous-secrétaire à la Défense. Autres collaborateurs: Nelson F. Gibbs, de l'Air Force, et Sean O'Keefe, de la Nasa.
4. Raytheon
Commandes : 7 milliards $
Parmi les armes de destruction massive produites par Raytheon: les missiles Tomahawk ou les bombes anti-bunker GBU-28. La société de Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, effectue des travaux de consultance pour la firme. Et Sean O'Keefe, administrateur de la Nasa, est membre du conseil stratégique de Raytheon.
5. General Dynamics
Commandes : 7 milliards $
La firme est spécialisée dans les technologies de guidage pour divers types d'armes. Elle guide aussi de grosses pointures de l'administration Bush. Le ministre de la Défense Donald Rumsfeld est directeur de Gulfstream Aerospace, filiale de General Dynamics. Le ministre des Affaires étrangères Collin Powell est actionnaire de cette dernière. Michael Wynne, sous-secrétaire de Rumsfeld, en est vice-président. Et Gordon England, secrétaire à la Navy, l'a été auparavant.

IV - Bourse : "Achetez au son du canon"

Vieil adage boursier : «Achetez au son du canon». Les chiffres lui donnent raison, affirme L'Expansion. Les morts donnent de la vie à la Bourse.
Le journal économique L'Expansion 1 a calculé l'influence des guerres des Etats-Unis sur le Dow Jones depuis que cet indice boursier a été créé, en 1896. Si le lendemain du déclenchement des conflits, le Dow Jones baisse en moyenne de 2%, six mois plus tard, il fait par contre une progression moyenne de 6,7%, beaucoup plus qu'en temps normal (de 1896 à 2003, la progression semestrielle a été de 2,6%).
Avec ce recul de six mois, l'indice a ainsi augmenté de 18,9% après la première guerre du Golfe (1991), de 7,8% après l'intervention US en Somalie (1992), de 12,6% après l'attaque contre l'Afghanistan (2001). Ce 21 mars, au lendemain du déclenchement de la nouvelle busherie en Irak, le Dow Jones était déjà en hause de 2,76%. Car les investisseurs misent sur un conflit de courte durée. Un porte-parole de l'armée britannique n'a-t-il pas déclaré que les forces anglo-américaines arriveraient à Bagdad dans trois ou quatre jours. De surcroît, note un autre journal économique, «malgré l'incendie de quelques puits de pétrole, rien n'indique que les infrastructures pétrolières soient pour l'instant menacées». 2 Ouf, les investisseurs respirent.
La guerre doit redonner confiance aux marchés, fournir des perspectives de croissance économique aux entreprises, réaffirmer la suprématie mondiale américaine. Car dans la réalité, la situation des Etats-Unis est catastrophique. Ces dernières années, les chutes de la Bourse ont réduit le revenu disponible d'une partie des ménages américains. Mais ceux-ci ont continué à consommer en s'endettant (pas les 40% les plus pauvres qui vivent dans la misère et n'ont aucune chance de contracter un crédit). Le pays est dès lors confronté à un endettement record depuis 1945 : sa dette tourne autour de 20 000 milliards de dollars, soit le double de son PIB (richesse produite annuellement).
Avec les perspectives d'une guerre courte, la confiance se maintient donc. Mais si l'armée US venait à s'enliser, comme au Vietnam, toute la machine économique des Etats-Unis pourrait être coincée. A la débâcle politique face aux peuples du monde, viendrait s'ajouter la débâcle économique.
Notes : 1 - L'Expansion, février 2003 ; 2 - La Tribune, 21 mars 2003.



  

dimanche 9 février 2014

الصيرفة الإسلامية غطاء ديني لإقتصاد رأسمالي ليبرالي متوحش


الصيرفة الإسلامية غطاء ديني لإقتصاد رأسمالي ليبرالي متوحش

في الآونة الأخيرة أصبحت وسائل الإعلام الإخوانجية تروّج لما يسمّونها بالبنوك الإسلامية، التي ترفض التعامل بالفائدة مع المواطنين باعتبارها ربا وهو محرم شرعا. وأدمنت هذه الوسائل في غسيل أدمغة المواطنين ليقتنعوا بالعصا السحرية لهذه البنوك الحلال، ويساعدها في مهمتها "الملتحية" بعض المرتزقة ملتحين وغير ملتحين. والسؤال هنا هو: هل يمكن للبنك، وهو مؤسسة مالية غير إنتاجية، أن يعمل من دون فائدة؟ فالمعروف أن المؤسسات المالية عملها في النقد وربحها منه، فكيف يمكن لبنك، ولو كان إسلاميا، أن يعمل في مجال الأوراق المالية ويحقق أرباحا دون أن يأخذ عن قروضه فوائد؟
قبل الإجابة عن السؤال وكشف المسكوت عنه لا بدّ من الحديث عمّا يتصوّره المواطنون عن هذه البنوك الإخوانجية.
تعتقد أكثرية المواطنين أنّ هذه البنوك مؤسسات دينية خيرية تساعد المحتاجين من المسلمين لله وفي سبيل الله. فهذه الأكثرية تتخيّل أن بوسع المواطن أن يتوجه لأحد هذه البنوك وحصوله على قرض مالي من دون فائدة لشراء مسكن مثلا أو أي شيء آخر. فهو، على سبيل المثال، يحصل على قرض بعشر آلاف دولار يقضي به حاجته، ثم يسدّه بالتقسيط دون أية زيادة، أي يمكنك أخذ عشر آلاف دولار،مثلا، ثم تسديدها دون دفع فائض. في حين لو تذهب لبنك "كافر" يتعامل بالربا فإنه سيتعيّن عليك تسديد ما أخذته مع الفائض الذي قد يكون 13 أو 15% أو أكثر، مما سيجبرك على دفع 1300 أو 1500 دولار كفائدة على القرض سنويا، وربما قد تكون الفائدة أكبر.
هذه هي نقطة الضعف التي يلعب عليها دعاة البنوك "الحلال"، وللأسف هي مجرد خدعة واحتيال يسقط في هاويتها العديدون نتيجة جهلهم بالمجال. هناك مقولة روسية مشهورة تقول: "الجبنة بالمجّان لا توجد إلّا في المصيدة. " 
من الصعب أن يكون الإنسان حكيما ورصينا وهو في ضيق مالي خصوصا عندما تكون الأبواق المسترزقة تستغل واجهة الدين، أي تستغل معتقدات المجتمع وتلعب عليها، لإيهامك بأن الحل هي المؤسسة المالية الإسلامية.
لكن كيف تتم العملية في البنك الإسلامي "الحلال" الذي لا يتعامل بالفائدة لأنها حرام ومنافية للشرع؟
الحقيقة أن البنك الإسلامي "الحلال" يتاعمل بالفائدة المقنعة وذلك على النحو التالي: هب أنك تحتاج إلى شراء شقة أو بيت أوسيارة أو أي شيء آخر، فأنت قد تتوجه لبنك عادي سيطلب منك ضمانات وسيشترط عليك فائدة معينة تسددها إلى جانب ما سيقترضك إياه من مال لسنوات محددة. 
وماذا عن البنك الحلال؟ إنك عندما ستفضل هذا النوع من البنوك ستصطدم بحقيقة لم تكن تنتظرها، إذ لن يقرضك مالا لشراء ما تريده، بل سيعرض عليك شراءه لما تريده، ثم بيعك إياه بسعره هو لا سعر صاحب الملكية (ولا أحد يعلم كم سيطلب منك البنك المسلم كربح له من العملية؟)، وسيشترط عليك عشر سنوات لتسديد المبلغ (البنوك الكافرة قد تصل مدة التسديد إلى عشرين سنة وأكثر) وسيتوجّب عليك دفع 30% من راتبك شهريا خلال هذه المدة. وهذا يعني أن البنك "الحلال" لن يتعامل مع أصحاب الدخل المحدود، بل فقط مع من له دخل معين. 
إذن البنك الإسلامي يقنّع الفائدة في صبغة الربح، الذي هو حلال في الشريعة، لكن إنما الأعمال بالنيات، ولكل امرء ما نوى. أليس كذلك أيها "الإخوة"؟ فالأمر كان سيكون عاديا لو أن هذه البنوك كانت تبني بيوتا وتبيعها، لكن أن يأتي زبون محتاج ويدلها على الصفقة وتستغل ضعف إمكانياته المادية لتزيد على السعر الأصلي ربحا علمه عند الله والبنك فهذا ما أمر به من سلطان. أو بعد كل هذا ينتقدوننا؟!
الصكوك الإسلامية
 ماهي الصكوك الإسلامية: هي أوراق مالية تصدر بضمان مشاريع استثمارية تدر دخلا وتكون ذات أصول ثابتة هي نوع من الصكوك بقيم متساوية،يصدرها مالك "الأصول" أو وكيله (اللي هي الدولة في حالة المشاريع الاستثمارية الوطنية). مفاد صكوك الإجارة انها بيع المؤسسة أو المشروع محل المسألة،فيصبح حاملي الصكوك هم ملاك هذا المشروع، ويتحدد نصيب كل مالك حسب عدد الصكوك التي يحملها. الصكوك هي عقد تمليك لجزء من ملكية المشروع الاستثماري. الصكوك يمكن مبادلتها أو بيعها أو تحويلها لأسهم بورصة، ، مميزات الصكوك الاسلامية بالنسبة للمستثمر مخاطرها أقل بكثير من أي وسيلة مالية أخرى لأنه يستطيع بيعها لأي طرف ثالث اذا ما استشعر خسارته. فهو شريك في الأصل فالصكوك هي عقود ملكية للأصول وهي عقود ربح. من مخاطرها الكبيرة على البلاد و على المشاريع الممولة بها :إذا لم يكن لديك خطة واضحة كيف ستستعيد أصول ملكيتك أو ملكية مشروعك من الصكوك ، فلن تستطيع اعادة تملك الأصول أو المشاريع محل المسألة. -ليس هناك قيود علي بيع الصكوك من شخص لأخر ،في هذه الحالة أنت ليس لك الكلمة العليا علي مشروعك ان كنت تريد استرداده أو حتي و لوبقيت شريكا فيه.   بل أسوأ ما في الأمر أن كل العملية الربحية و التملك ستتم تحت غطاء ديني. -عمليات التصكيك تقلل من هيمنة الجهاز المصرفي المركزي كمزود وحيد للتمويل لصالح ملاك الصكوك والذين يزيد نفوذهم كلما زادت أعداد وحصص صكوكهم.

Les assassinats scientifiques font partie des protocoles de la CIA. (Strategic Culture)

Les assassinats scientifiques font partie des protocoles de la CIA. (Strategic Culture)

Le journaliste Rory Carroll du journal The Guardianqui s’autoproclame spécialiste de la question du Venezuela, a lancé de manière détournée de graves accusations au sujet ceux qui disent que le défunt président du Venezuela, Hugo Chávez Frà­as, aurait été assassiné en utilisant des armes biologiques produites aux Etats-Unis, en leur donnant la même importance qu’aux "théoriciens de la conspiration qui cherchent des extra-terrestres à Roswell ou ceux qui prétendent que la NASA a fabriqué les photos des premiers pas sur la lune".
Un certain nombre de Vénézuéliens et de mandataires internationaux pensent que l’ennemi a introduit de manière clandestine une forme agressive de cancer dans le corps du président, âgé de 58 ans.
Carroll fait remarquer aussi que Chavez lui-même pensait que plusieurs leaders d’Amérique Latine qui ont été affectés par le cancer, y compris le président d’Argentine Nestor Kirchner (auquel on a diagnostiqué un cancer du côlon) et le président du Brésil, Luiz Inázio Lula da Silva (qui a été soigné pour un cancer de la gorge) ont été victimes d’un complot de la CIA dirigé contre les leaders de gauche.
Curieusement, Carroll suggère que l’ancien président de gauche en Uruguay, Tabaré Vázquez, a guéri aussi d’un cancer. Or en fait, Vázquez n’a jamais eu de cancer, et, en plus, c’est un oncologue reconnu formé en France.
Mais on a bien diagnostiqué un lymphome, cancer du système immunologique, chez Fernando Lugo, président du Paraguay qui a été en 2012 chassé par un coup d’état de la droite, appuyée par la CIA.
Carroll déclare tout simplement que comme les trois anciens leaders sont guéris il n’y a pas d’histoire d’armement biologique cancérigène qui impliquerait les Etat-Unis !
D’une manière bien commode, Carroll ne parle pas des cancers qui ont touché d’autres leaders latino-américains, dont la présidente de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, qui a eu un cancer de la thyroïde, et la présidente du Brésil, Dilma Roussef, qui a eu un lymphome. Après avoir entamé les dialogues de paix avec les FARC de Colombie, on a diagnostiqué un cancer de la prostate chez le président conservateur Juan Manuel Santos.
Le président en charge du Venezuela, Nicolás Maduro, a déclaré que Chavez avait souffert d’une "agression scientifique" de la part des ennemis historiques du Venezuela. Le Département d’État américain dit que c’est absurde. Le dirigeant du Parti Communiste Russe, Gennady Zyuganov, quant à lui, a fait remarquer que le fait que six leaders de gauche soient atteints du cancer à peu près à la même époque était loin d’être une coïncidence. Fidel Castro lui-même, qui a été la cible de plusieurs attentats biologiques de la part de la CIA, a fait la leçon à Chavez"Fais attention, Hugo. Ces gens-là (les Américains) ont développé des techniques. Tu dois faire très attention."
Fidel Castro a failli mourir d’une mystérieuse maladie gastro-intestinale qu’il a contractée après avoir assisté avec Chávez et Néstor Kirchner à deux évènements, La Cumbre de los Pueblos et la réunion du MERCOSUR en Juillet 2006 en Argentine, à Córdoba. Un câble daté du 26 Juillet 2006 provenant de l’ambassade américaine à Buenos Aires fait état du déplaisir de Washington au sujet de la présence de Castro, Chávez et Kirchner à Córdoba. "Ce qui est à noter au sujet de ce sommet c’est à quel point l’Argentine et le Brésil, les deux protagonistes du MERCOSUR depuis sa fondation, y ont joué un rôle secondaire tandis que Chavez et Castro le dominaient." Des trois participants à la Cumbre de los Pueblos, Kirchner et Chávez sont morts. (...) ;"
Le général José Ornella, chef de la Garde Présidentielle, a dit qu’il se passerait cinquante ans avant que "la griffe de l’ennemi" à l’oeuvre dans la mort de Chávez n’émerge dans un document dé-classifié.
Le général Ornella et d’autres pourraient n’avoir pas à attendre encore cinquante ans pour que soient divulgués les documents sur les armes oncovirales des États-Unis. Les documents ont déjà été dé-classifiés et sont disponibles, même si nombre d’entre eux ont été détruits au début des années 70 par la CIA sous la direction de Richard Helms.
Bien que la Convention sur les Armements Biologiques et Toxiques de 1972, signée par les Etats-Unis, l’Union Soviétique et l’Angleterre, interdise l’usage et la possession d’armes biologiques, l’armée, la Division des Opération Spéciales de la CIA au Maryland, à Fort Detrick, ainsi que son Département des Services Spéciaux , ont continué à stocker et à développer des réserves d’agents biologiques cancérigènes pour une utilisation en tant qu’armes spéciales. Les agents biologiques en tant qu’armes ont été développés en particulier dans le cadre du projet ultra-secret MKNAOMI, opération menée conjointement par la CIA et l’Institut Militaire Médical de Recherche sur les Maladies Infectieuses (en anglais : l’USAAMRIID ), situé à Fort Detrick.

* * *

Mais l’utilisation d’agent cancérigènes comme faisant partie de la guerre bactériologique par les Etats-Unis a commencé bien avant le début de la Guerre Froide et les premières victimes de ces sortes d’armes furent les Latino-américains.
En 1913 le Dr Cornelius P. Rhoads, scientifique américain blanc, raciste, et anti Latino-américains. qui travaillait pour l’Institut Rockefeller de la Recherche Médicale à San Juan (Porto Rico) a soumis 13 Portoricains à des expériences en leur injectant des agents biologiques cancérigènes. Le président du Parti Nationaliste de Porto Rico, Albizu Campos, connu également comme "El Maestro", a obtenu une lettre que Rhoads avait envoyée à un ami et dans laquelle il écrivait ceci sur les Portoricains :
"Je pourrais avoir ici un travail formidable et je suis tenté de le prendre. Ce serait l’idéal, mis à part les Portoricains. Il n’y a pas de doute, ce sont les plus sales et les plus paresseux, c’est la race d’hommes la plus dégénérée et la plus voleuse qui ait jamais habité sur terre. Ca me rend malade d’avoir à vivre sur la même île qu’eux. Ils sont plus minables que les Italiens. Ce dont cette île a besoin, ce n’est pas d’un service public de santé mais d’un tsunami ou de quelque chose qui extermine totalement la population. Alors seulement elle pourrait être habitable. J’ai fais mon possible pour faire avancer le processus d’extermination en tuant huit d’entre eux et en transmettant le cancer à plusieurs autres, bien que ceci n’ait rien donné jusqu’à présent...
La question de prendre en considération le bien être des patients n’a pas lieu d’être ici et, en fait, tous les médecins s’amusent à abuser et torturer ces pauvres sujets."
Albizu Campos a envoyé sa dénonciation à la Ligue des Nations mais sans aucun résultat. En 1950 Albizu a été arrêté durant la répression des activités du Parti Nationaliste de Porto Rico et il a été victime d’empoisonnement et de brûlures par irradiations. Nul doute que Rhoads, qui dirigeait le programme des armes biochimiques à Fort Detrick, le Champ des Essais de Dugway et le Centre des Essais dans le Désert de l’Utah et la Zone du Canal de Panama, se soit vengé de Albizu Campos en le soumettant à de telles expériences.
Ensuite Rhoads est devenu Directeur de la Commission de l’Energie Atomique, laquelle a soumis les citoyens Américains à de dangereuses expériences impliquant la radioactivité.
Pendant qu’il était en prison Albizu Campos a eu en 1956 une hémorragie cérébrale. En 1964, il a été innocenté mais il est mort en 1965 peu après sa sortie de prison.
The Guardian, le Département d’Etat et le Pentagone peuvent rabâcher tout ce qu’ils veulent à propos du côté "absurde" de l’accusation et des "théories conspirationnistes" mais c’est un fait que le leader nationaliste Portoricain a été assassiné par le gouvernement des Etats-Unis qui a fait sur lui des expériences médicales terribles pendant qu’il était en prison. Si c’est ce que les Etats-Unis sont prêts à faire à leurs propres citoyens, à quelles extrémités en viendront-ils pour leurs rivaux étrangers ?

* * *

Le MKNAOMI a planifié l’assassinat de Fidel Castro et du Premier ministre du Congo, Patrice Lumumba, en utiliusant des armes chimiques "exotiques". L’élaboration des ces armes était sous la responsabilité du chef des Services Techniques de la CIA, le Dr Sidney Gottlieb. d’autres programmes d’armement bactériologique affiliés à la CIA et à l’armée des Etats Unis ont pour nom de code DORK et OFTEN/CHICKWIT.
L’institut National du Cancer, en même temps qu’il recherche des remèdes au cancer, produit des dérivés pour un projet élaboré par une agence de renseignement, projet appelé Projet Oncoviral pour le développement d’agents biologiques cancérigènes à des fins d’applications militaires. Le travail se fait à Fort Detrick et, depuis la Convention sur la Guerre Bactériologique de 1072, signée par le président Richard Nixon, le travail secret pour "la production à grande échelle de virus cancérigènes et suspectés de l’être" a continué à aller de l’avant avec le résultat net en 1977 de la production et du stockage de 60 000 litres de produits cancérigènes et d’immuno-suppresseurs.
En 1970, le Sous directeur de la Planification de la CIA, Thomas Karamessines, a émis la recommandation selon laquelle si la Convention sur la Guerre Bactériologique était signée, les réserves en agents de guerre bactériologique devaient être transférées de Fort Detrick au Centre de Recherches de Huntington de l’entreprise Becton-Dickinson, à Baltimore.
Le programme secret élaboré par le Département d’Etat et la CIA à Fort Detrick comprenait des réserves de toxines qui causent un empoisonnement mortel des aliments. D’autres programmes de recherche comprennent la transmission de virus cancérigènes par voie aérienne et la production d’ "espèces sautantes", espèces qui peuvent "sauter" de l’animal à l’homme, comme vecteurs de virus cancérigènes.
Une de première victimes du programme de bio-assassinat de la CIA a pu être le premier président de l’Angola, Agostinho Neto. Neto a été la cible de la CIA qui violait l’interdiction du Congrès. Il a développé rapidement un cancer et est mort dans un hôpital de Moscou en 1979 à l’âge de 57 ans. Une autre victime probable de la CIA est l’ancien président du Chili, Eduardo Frei, qui devint un franc adversaire du dictateur installé par la CIA, Augusto Pinochet. Frei mourut dans un hôpital de Santiago du Chili le 2 Janvier 1982 après avoir contracté une infection suspecte lors d’une opération de routine.
La CIA est pionnière dans l’usage des agents cancérigènes qui peuvent infecter ses victimes par des injections, des inhalation, des contacts physiques au moyen de vêtements contaminés - particulièrement les robes de chambre, ce qui est pertinent concernant Chavez et la formation d’une tumeur pelvienne agressive - des contacts avec le système digestif par l’intermédiaire de l’absorption d’aliments, de boissons, et même de dentifrices contaminés.

* * *

Il y a une telle quantité de documents sur l’utilisation par la CIA d’armes cancérigènes contre ses ennemis que l’existence de telles armes n’est pas le problème. Le vrai problème pour le Venezuela et d’autres pays attaqués est de déterminer comment les agents cancérigènes sont inoculés et les identités des assassins et des futurs assassins.

Plus de cinquante ans de « coups tordus » : L’équipe de choc de la CIA

23 juin 2009
Plus de cinquante ans de « coups tordus » : L’équipe de choc de la CIA
Hernando CALVO OSPINA
photo : John Negroponte, ex-ambassadeur et protecteur des escadrons de la mort au Honduras, ex-ambassadeur en Irak, ex-directeur du renseignement national US...
Si l’on a retenu la présence massive de Cubains de l’exil dans la tentative d’invasion de la baie des Cochons en 1961, on connaît moins leur rôle dans les opérations ultérieures de la Central Intelligence Agency (CIA). Du Chili au Nicaragua en passant par le Vietnam, à travers coups d’Etat, assassinats de dirigeants, trafics d’armes et de drogue, ils ont été l’un des instruments les plus secrets et les plus meurtriers de la politique étrangère américaine.
« Notre seul délit a été de nous donner nos propres lois, notre crime a été de les appliquer à l’United Fruit. » Elu président du Guatemala en 1951, Jacobo Arbenz, entre autres mesures progressistes, promulgue une réforme agraire. Le 4 mars 1953, il exproprie partiellement la compagnie bananière américaine United Fruit, la privant de 84 000 hectares sur 234 000. Les 17 et 18 juin 1954, une armée mercenaire venue du Nicaragua et du Honduras pénètre au Guatemala et, le 27 juin, renverse Arbenz. Le secrétaire d’Etat américain John Foster Dulles et son frère Allen, directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), sont alors tous deux actionnaires de l’United Fruit ! L’opération " nom de code PB/Success " a bénéficié de la participation active d’une « équipe de choc » de la CIA qui va traverser les décennies.
Venant après le renversement en Iran du dirigeant nationaliste Mohammad Mossadegh, le 19 août 1953, PB/Success fait à la CIA une réputation d’invincibilité et devient un modèle pour ses opérations clandestines dans le monde entier. En mars 1960, le président Dwight Eisenhower donne son feu vert à une nouvelle action destinée, cette fois, à déstabiliser Cuba, où la révolution a triomphé le 1er janvier 1959. La plupart des agents qui ont participé au renversement d’Arbenz se retrouvent responsables du « projet Cuba ». Il s’agit notamment, et à leur tête, de Richard Bissell, numéro deux de la CIA ; de Tracy Barnes, qui assume la constitution de la Cuban Task Force ; de David Atlee Phillips, responsable de la guerre psychologique ; de Howard Hunt, chargé de former le « gouvernement cubain provisoire ». Deux jeunes gens se joignent au groupe : M. Porter Goss, officier du contre-espionnage de l’armée, et M. George Herbert Walker Bush (1). Ce dernier aide à « recruter des exilés cubains pour l’armée d’invasion de la CIA (2) ».
Le 17 avril 1961, les quelque mille cinq cents hommes de cette armée, la brigade 2506, débarquent dans la baie des Cochons. Après leur défaite, en moins de soixante-dix heures, les numéros un et deux de la CIA, Dulles et Bissell, doivent démissionner.
Ulcéré par cette déroute, le président John F. Kennedy octroie un pouvoir exorbitant à l’Agence, décision qui affectera les affaires du monde pendant longtemps (3). Ministre de la justice et frère du président, Robert Kennedy supervise une nouvelle agression contre Cuba. Miami devient l’épicentre de la plus grande opération paramilitaire " JM/WAVE " jamais montée sur le sol américain. A sa tête, Theodore « Ted » Shackley et M. Thomas « Tom » Clines. Le groupe reçoit notamment le renfort du général Edward Lansdale, arrivé d’Indochine, où il a travaillé avec les services secrets français impliqués dans la guerre coloniale ; de M. Richard Secord, officier de l’US Air Force ; et de David Sánchez Morales, officier du contre-espionnage de l’armée.
Formés à la contre-guérilla
Lorsque, le 14 octobre 1962, éclate la « crise des fusées », Washington exige que les missiles balistiques installés par l’Union soviétique à Cuba soient retirés. Moscou cède, à condition que les Etats-Unis s’engagent à ne pas envahir l’île (et à renoncer à leurs propres missiles en Turquie). Kennedy accepte et ordonne de démanteler JM/WAVE.
La révolution cubaine n’en amène pas moins Washington à modifier radicalement sa stratégie de sécurité régionale. La restructuration des armées latino-américaines commence, et un centre d’entraînement et d’endoctrinement " l’Ecole des Amériques " voit le jour dans la zone américaine du canal de Panamá. Lorsque Kennedy est assassiné, le 22 novembre 1963, à Dallas (Texas), sa doctrine de sécurité nationale est déjà en place. Le renversement du président brésilien João Goulart, le 31 mars 1964, donne le signal d’une série de coups d’Etat et marque le début des disparitions et tortures d’opposants politiques, de façon massive et sophistiquée.
Cette nouvelle stratégie ne peut négliger l’expérience des agents cubains de la JM/WAVE, ni celle de certains des mille cent quatre-vingt-neuf hommes capturés lors de la tentative d’invasion de la baie des Cochons et de retour aux Etats-Unis en décembre 1962 (4). Environ trois cents d’entre eux, quasiment tous cubains (puis, dans la plupart des cas, cubano-américains par l’obtention de la nationalité du pays d’accueil), reçoivent une formation d’officier dans les académies d’opérations spéciales de Fort Benning (Georgie), Fort Mayers (Floride), Fort Peary (Virginie), etc. D’autres sont envoyés à Fort Gulick (Ecole des Amériques), pour être formés à la contre-guérilla. Ils s’appellent José Basulto, Jorge Mas Canosa (5), Francisco « Pepe » Hernández (6), Luis Posada Carriles, Félix Rodrà­guez Mendigutà­a, etc. Censés ne jamais émerger de l’anonymat, leurs noms défraieront bientôt régulièrement la chronique. « L’Amérique du Sud sera le "Far West" où ils tiendront le rôle de pionniers (7) » ; et, par leurs actions clandestines, ils « brilleront » même bien au-delà .
Par exemple, dans l’ex-colonie belge du Congo. Ils y débarquent fin 1962 pour fournir, entre autres, un soutien aérien aux forces du futur dictateur Joseph-Désiré Mobutu. Les avions appartiennent à Air America, compagnie récemment constituée et propriété de la CIA. Au sol, les hommes constituent la compagnie 58, chargée de pister et de poursuivre, sans succès, Ernesto Che Guevara et un petit groupe de révolutionnaires cubains. A la demande de Laurent-Désiré Kabila, le Che est en effet arrivé fin avril pour conseiller en techniques de guérilla ceux qui combattaient Mobutu (8).
Cette équipe de choc se renforce définitivement au Vietnam. Elle reprend et développe les méthodes des forces spéciales françaises vaincues, en finançant des opérations sales avec l’argent du trafic d’opium laotien et birman (là encore avec les avions d’Air America). On retrouve les hommes de JM/WAVE : Shackley, Clines, Sánchez Morales, Secord, « Ed » Dearborn, Rodrà­guez Mendigutà­a, en compagnie de M. Donald Gregg, inspecteur des agents de la CIA ; de M. John Dimitri Negroponte, « conseiller politique » de toute l’opération ; du général John Singlaub, ancien chef de la CIA en Corée ; de Lansdale, chargé des opérations depuis le Pentagone ; et de M. Oliver North, du service de renseignement de l’US Navy. En 1968, William (« Bill ») Colby est envoyé sur place pour diriger l’Accelerated Pacification Campaign (nom de code : Phoenix). Objectif : terroriser la population civile afin de neutraliser la résistance vietnamienne. En presque quatre ans, environ quarante mille suspects seront tués.
C’est toutefois sur un autre continent que l’équipe va connaître son succès le plus spectaculaire. En mars 1967, parmi la vingtaine d’hommes des forces spéciales américaines qui débarquent en Bolivie pour poursuivre Che Guevara, figure le Cubain Rodrà­guez Mendigutà­a. Lorsque le Che, blessé, est capturé le 8 octobre 1967, c’est lui qui transmet l’ordre de le tuer.
Trois ans plus tard néanmoins, la CIA ne peut éviter l’élection du socialiste Salvador Allende à la présidence du Chili. Richard Nixon ordonne à l’Agence d’empêcher son entrée en fonctions. L’équipe envoyée sur place échoue, mais parvient à assassiner le commandant en chef des forces armées, le général René Schneider, loyal à Allende. Son successeur s’appellera Augusto Pinochet. De nouveau, Phillips et Sánchez Morales figurent parmi les responsables des opérations sur le terrain. Devenu chef de la direction de l’Hémisphère occidental de la CIA grâce à son travail sur Cuba et au Vietnam, Shackley est chargé de la déstabilisation du gouvernement. Il nomme Clines pour qu’il se concentre sur le « cas Allende (9) ». Sous-directeur des opérations spéciales, Colby chapeaute l’ensemble. L’organisation de la campagne internationale de diffamation contre le gouvernement Allende incombe à l’ambassadeur américain auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) : M. Bush.
Allende éliminé en septembre 1973, Pinochet au pouvoir, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si... La CIA devient un objet de scandale et voit ses ailes rognées, une bonne partie de ses crimes étant révélée par la presse et par les commissions d’enquête parlementaires Church (10) et Rockefeller (11). Qu’à cela ne tienne. L’Agence « délègue » une bonne partie de ses actions aux services avec lesquels elle collabore dans le cadre de l’opération « Condor » (12) et à ses agents cubains du Commando d’organisations révolutionnaires unies (CORU). Celui-ci a été fondé en République dominicaine, en mai 1976, sur instructions de la CIA, dirigée du 30 janvier 1976 au 20 janvier 1977 par M. Bush.
A la tête du CORU, dont le financement provient surtout du trafic de drogue (13), se trouvent MM. Orlando Bosch et Posada Carriles. Depuis Caracas (Venezuela), ils organisent l’attentat qui, le 6 octobre 1976, détruit en vol un avion de la Cubana de Aviación (soixante-treize morts). Mais, peut-être parce qu’il a été commis en plein Washington, le crime du binôme Condor-CORU qui causera le plus d’émoi sera, le 21 septembre, l’assassinat de l’ex-ministre des affaires étrangères d’Allende, Orlando Letelier.
Parmi les cinq hommes ultérieurement détenus figurent trois vétérans du « projet Cuba ». La CIA de M. Bush fait son possible pour entraver l’enquête et occulter les preuves. Devenu président, le même Bush amnistiera les coupables, lesquels n’auront passé que quelques années en prison. L’un d’entre eux, M. Guillermo Novo Sampol, sera arrêté au Panamá, le 17 novembre 2000, en compagnie de M. Posada Carriles, alors qu’ils préparent un attentat à la bombe contre M. Fidel Castro, en visite dans ce pays. Condamnés à huit ans de prison le 20 avril 2004, ils seront amnistiés le 25 août suivant par la présidente panaméenne Mireya Moscoso, grande amie des Etats-Unis.
Drogue contre armes
Entre-temps, la guerre de basse intensité de Washington contre le Nicaragua a réuni la plupart de ces agents. Le vice-président Bush supervise les opérations, tandis que MM. Gregg et North, ancien du Vietnam, dirigent le complot. Ambassadeur des Etats-Unis au Honduras " on l’y appelle « le proconsul » ", M. Negroponte transforme ce pays en une plate-forme militaire d’agression, tandis que les escadrons de la mort de l’armée hondurienne " le bataillon 3-16 " répriment l’opposition. Passé de la Bolivie aux rizières asiatiques puis au Salvador, M. Rodrà­guez Mendigutà­a ravitaille les contre-révolutionnaires nicaraguayens (la contra) " assisté par M. Posada Carriles (et par M. Basulto en territoire nicaraguayen). Pour lui confier cette mission, la CIA et les milieux anticastristes de Miami ont organisé l’évasion (août 1985) de M. Posada Carriles de la prison vénézuélienne où il avait été incarcéré après l’attentat contre l’appareil de la Cubana de Aviación.
Tout soutien financier aux contras ayant été interdit par le Congrès américain, le vice-président Bush récolte des fonds tous azimuts et par tous les moyens. La vente illégale d’armes à l’Iran, par l’intermédiaire d’Israël, débouchera en 1986 sur le scandale de l’« Iran-contragate ». M. Bush devenu président, la commission du Sénat dirigée par M. John Kerry démontrera l’existence d’une alliance entre la CIA et la mafia colombienne (14). Au Costa Rica, en juillet 1989, MM. North et Secord, entre autres membres des cercles du pouvoir américain, seront formellement accusés d’être responsables du réseau « drogue contre armes » organisé dans ce pays pendant la guerre antisandiniste…
Epurée par le président James Carter à la mi-août 1978, régulièrement mise en cause par des commissions d’enquête officielles ou la déclassification de ses archives (en particulier sous l’administration de M. William Clinton), la CIA, depuis sa naissance en juillet 1947, a certes connu des hauts et des bas. Toutefois, tous ceux qui ont participé aux actions clandestines du groupe de choc constitué en 1954 et élargi au fil des années ont bénéficié d’une constante : l’impunité. Pour n’en citer que quelques-uns, MM. Posada Carriles et Bosch vivent en liberté à Miami. M. Rodrà­guez Mendigutà­a, qui fit exécuter le Che, réside dans cette même ville, où il dirige une entreprise de conseil en sécurité. Après avoir été le premier ambassadeur des Etats-Unis en « Irak libéré », puis avoir passé vingt mois comme super-patron des services de renseignement américains, M. Negroponte est devenu numéro deux du département d’Etat en janvier 2007. Quant à M. Porter Goss, présent dans le « projet Cuba » dès 1960, il fut directeur de la CIA de septembre 2004 à mai 2006.
HERNANDO CALVO OSPINA.
Journaliste. Auteur de Sur un air de Cuba, Le Temps des cerises, Pantin, 2005, de Rhum Bacardi. CIA, Cuba et mondialisation, EPO, Bruxelles, 2000, et de Colombie. Derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat, Le Temps des cerises, Pantin, 2008.
(1) Il ne sera question dans cet article que de M. George Bush père.
(2) Common Cause, Washington DC, 4 mars 1990.
(3) William Colby, Trente Ans de CIA, Presses de la Renaissance, Paris, 1978.
(4) Ils ont été échangés par Cuba contre 54 millions de dollars d’aliments et de médicaments.
(5) Futur président de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA), principale organisation anticastriste basée à Miami, qu’il dirigera jusqu’à sa mort en novembre 1997. La FNCA a été impliquée, entre autres, dans la vague d’attentats qui a affecté La Havane en 1997.
(6) Actuel président de la FNCA.
(7) Jean-Pierre Gillet, Les Bérets verts. Les commandos de la CIA, Albin Michel, Paris, 1981.
(8) Le Che et ses hommes se retireront en novembre 1965.
(9) David Corn, Blond Ghost : Ted Shackley and the CIA’s Crusades, Simon & Schuster, New York, 1994.
(10) Congrès américain, « Select committee to study governmental operations with respect to intelligence activities », 1976.
(11) Publié le 10 juin 1975, sous la présidence de Gerald Ford (1974-1977), le rapport Rockefeller accuse la CIA d’activités illégales « depuis vingt ans ». Les anciens présidents Lyndon Johnson (1963-1969) et Nixon (1969-1974) sont mis en cause.
(12) Coopération des services secrets des dictatures du sud du continent pour la répression et l’assassinat des opposants politiques.
(13) Peter Dale Scott et Jonathan Marshall, Cocaine Politics. Drugs, Armies, and the CIA in Central America, University of California Press, Los Angeles, 1991.

(14) Ibid.

من دمغجوا واستقطبوا وصنعوا القضقاضي و غيره من الإرهابيين مازالوا ينشطون بكل حرية



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الغرب المتحضر يدّعم أكلة لحوم البشر


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Quand la CIA aidait les fous de Dieu

Par , publié le 

Les islamistes seraient-ils une telle menace si l'Amérique ne les avait pas choyés pendant si longtemps? Durant les années 80, Washington s'est servi d'eux face à l'URSS. Une politique aveugle qui a enfanté un monstre. Lequel a déclaré la guerre sainte à ses anciens protecteurs.

Malgré les menottes qui leur entravent les mains derrière le dos, les quatre prévenus sont entrés dans la salle d'audience portant un petit tapis de prière. Tout à l'heure, quand le juge de la cour fédérale de Manhattan décrétera une pause dans leur procès, les quatre islamistes, premiers inculpés à comparaître pour leur rôle dans l'attentat du World Trade Center, pourront ainsi présenter dans les règles leurs respects à leur seul Dieu et maître: Allah. En attendant, armés d'une impassibilité confinant à l'arrogance, ils ne broncheront pas quand ils verront plusieurs membres du jury pleurer en découvrant des photos des six morts, victimes de l'épouvantable explosion du 26 février 1993, à New York. Rien n'importe à ces quatre fous de Dieu, au regard de leur mission suprême. "Aujourd'hui, proclamait, il y a peu, l'un de leurs alliés spirituels, le Tunisien Rachid Ghanucci, la guerre contre l'Amérique est une priorité pour l'islam." 
Drôle de guerre, en l'occurrence, déclarée par des hommes qui, il y a quelques années, devaient tout, justement, à l'Amérique. C'était au temps de la guerre froide. Obnubilés par l' "empire du mal" et leur volonté de déstabiliser celui-ci, les Américains passèrent à l'action. Ils allaient le faire en Afghanistan, envahi par l'Armée rouge. Leur bras armé: les islamistes, accourus de partout pour "purifier leur âme" lors de cette croisade contre les communistes, ennemis de Dieu. Financés, armés, conseillés par l'Amérique, ils boutèrent l'adversaire hors de cette terre d'islam. Avant de se retourner contre leur bienfaiteur imprudent. 
C'est un chapitre extraordinaire de l'histoire contemporaine, une version moderne de Frankenstein. "Nous avons créé un monstre, dit un Américain qui eut à connaître de cette politique aux effets tragiquement pervers. Nous devons aujourd'hui en payer le prix." Prix estimé par certains à 55 millions de dollars, somme inscrite au budget 1993 de la CIA pour le rachat, au marché noir, de plusieurs dizaines de missiles Stinger, donnés aux rebelles afghans lors de la guerre contre l'Armée rouge. Et qui ont disparu. Or c'est une arme terrible: elle n'a besoin que de deux tireurs et peut abattre un avion ou un hélicoptère à cinq kilomètres de distance. Il y en a aujourd'hui plus de 200 disséminés dans la nature, non utilisés pendant la guerre afghane et qui sont donc sur le marché. Craignant qu'ils ne servent à des terroristes islamistes pour abattre des avions de ligne occidentaux, des agents de la CIA ont été envoyés un peu partout pour les récupérer. On rapporte qu'ils sont prêts à les payer six fois leur prix d'origine. "Au point qu'on peut aussi se demander si les Américains ne cherchent pas surtout à acheter le silence de leurs anciens protégés, s'interroge Olivier Roy, spécialiste de la région, qui conseilla les autorités françaises au moment de la guerre en Afghanistan. Car les Américains ont beaucoup à cacher." 
ATTISER LES BRAISES
Les prémices de l'histoire remontent à 1979, dans les bureaux d'une poignée d'opérateurs désoeuvrés de la Central Intelligence Agency. Jimmy Carter est à la Maison-Blanche, et la CIA est en pleine dépression, harcelée par le Congrès pour diverses turpitudes passées. Des milliers d'employés ont été licenciés, d'autres "placardisés". Quelques-uns, cependant, continuent à faire du zèle sans en référer à leur "boss". L'un d'eux, ancien haut responsable d'un département de l'agence, monte ainsi, dans le plus grand secret, une opération modeste mais extraordinaire, et jamais révélée jusqu'ici. Objectif: attiser les braises du feu nationaliste, et donc anticommuniste, qui couve dans les Républiques musulmanes d'Union soviétique. Sous l'autorité du seul Zbigniew Brzezinski, "le Polonais", patron du Conseil national de sécurité, des réseaux de propagande islamo-nationaliste sont mis sur pied par un tout petit groupe de la CIA, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, au Turkménistan. On introduit, clandestinement mais en masse, des exemplaires du Coran et de la littérature, interdite par Moscou, sur les héros de guerres anciennes contre les Russes. On fournit même des armes. Déjà, quelques opérationnels américains s'élèvent contre le fait qu'on aide exclusivement les musulmans. "Mais on considérait que ces derniers étaient ceux qui pouvaient faire le plus de dégâts", dit un connaisseur de cette époque. Le décor est planté. Voilà le processus en place. 
Survient l'invasion de l'Afghanistan, le 27 décembre 1979. Brzezinski, toujours lui, enrage. "Il faut saigner les Soviétiques", proclame-t-il en guise de réaction. Le 15 janvier 1981, quand Stansfield Turner, patron de la CIA, reçoit Ronald Reagan, George Bush et son remplaçant désigné, William Casey, il informe les nouveaux dirigeants de l'Amérique des opérations clandestines en cours: en collaboration avec le Pakistan, des réseaux d'aide aux rebelles afghans ont été constitués. La nouvelle administration va les renforcer. Une officine s'installe à Francfort. La CIA contacte des immigrés afghans un peu partout en Europe, recrute les plus motivés, les infiltre dans des compagnies de fret international qui font du commerce avec le Pakistan, base arrière des rebelles. L'argent et les armes affluent. Du Maroc à l'Indonésie, tout ce que l'islam compte de fondamentalistes est encouragé par diverses agences américaines à aller faire le djihad en Afghanistan. A New York même, un centre de recrutement est ouvert, à Brooklyn, en 1982, par un Egyptien, Mustafa Shalabi, ami d'Abdullah Ezzam, un Palestinien fondateur de la Légion islamique à Peshawar, quartier général, au Pakistan, du djihad afghan. L'Al-Kifah Center, à Brooklyn, sera, dit-on, financé par les Américains, qui toléreront longtemps, en tout cas, que ses "volontaires pour l'Afghanistan" s'entraînent à tirer au High Rock Shooting Range de Naugatuck, dans le Connecticut. Et l'Al-Kifah Center de Brooklyn fera des petits à travers les Etats-Unis, où 17 centres semblables ouvriront. Or c'est ce même Shalabi qui sera le "sponsor" du cheikh Abdel Rahman, inspirateur présumé de l'attentat du World Trade Center, lors de l'entrée de ce dernier en Amérique. Et c'est dans ces centres-là que se recruteront la plupart des soldats du djihad antiaméricain aujourd'hui. Mais on y reviendra. 
Pour le moment, nous sommes en 1984, et William Casey préside à l'escalade américaine. Sans trop s'interroger sur les moyens ni sur ceux à qui ils sont fournis. Washington ne voulant pas être officiellement mêlé de trop près aux opérations, ce sont les services pakistanais qui ont la haute main sur la ventilation de l'aide aux rebelles. Et le Pakistan, pays islamique, traverse à ce moment-là une phase intégriste. Parmi les 7 groupes qui composent la résistance, Islamabad a donc choisi le plus déchaîné des fondamentalistes: Gulbudin Hekmatyar, recruté comme agent pakistanais alors qu'il était étudiant à Kaboul, en 1976. Trafiquant d'armes, de drogue, extraordinairement ambitieux, aussi soucieux de défaire les 6 autres groupes de résistants que l'Armée rouge (il reste d'ailleurs actuellement le principal obstacle au rétablissement de la paix à Kaboul), il sera pourtant le préféré des Pakistanais, et donc de William Casey. "Un jour, je me suis fait éjecter de son bureau par William Casey parce que je me permettais de poser des questions sur la sagesse de nos choix en Afghanistan, raconteVincent Cannistraro, un ancien de la CIA. Mais Casey et quelques autres croyaient à 110% ce que leur disaient les Pakistanais: que Hekmatyar était le meilleur chef militaire, et donc qu'il porterait les coups les plus rudes aux Soviétiques." Ce qui sera toujours l'objectif américain. Amplifiant l'opération de 1979, William Casey ira même jusqu'à suggérer aux moudjahidine de porter la guerre sur le territoire de l'Union soviétique. Mais, cette fois, on ne se contentera pas de distribuer le Coran. En 1985, des moudjahidine patronnés par Washington mèneront de véritables raids contre des installations militaires, des dépôts et des usines sur le territoire de l'URSS. Se rendant compte qu'il s'agissait là d'une escalade risquée pour la paix mondiale, Ronald Reagan mit fin assez rapidement à de pareilles expéditions. Mais, pour le reste, tout continua. 
Hekmatyar sera donc le chouchou entretenu par Washington, où l'on fermera les yeux sur tout. Voilà donc la CIA couvrant d'incroyables trafics d'héroïne. Car les camions fournis par l'agence et utilisés pour les transports d'armes du Pakistan en Afghanistan ne revenaient jamais à vide. On dit que les militaires pakistanais contrôlent aujourd'hui une bonne partie du marché de l'héroïne aux Etats-Unis eux-mêmes. "Evidemment, tout le monde était complice, reconnaît un opérationnel des services occidentaux. La CIA, mais aussi la DEA, chargée de la lutte contre les trafics de drogue." 
"FAIRE MAL" À MOSCOU
Cependant, le principal effet pervers de cette politique est ailleurs, dans la naissance, assistée par les Américains, du monstre islamiste. Car ils sont aux premières loges pour voir monter cette vague, qu'ils encouragent néanmoins. "Au début des années 80, précise Yusef Bodansky, animateur d'un centre de recherche du Parti républicain au Congrès sur le terrorisme et la guerre non conventionnelle, il y avait de 3 000 à 3 500 Arabes combattant en Afghanistan. Au milieu des années 80, il y en avait 16 000 auprès du seul Hekmatyar." Et c'est dans ce vivier, qui se constitue avec l'active complicité de Washington, que va naître, croître et embellir la menace islamiste. Outre la volonté de "faire mal" à Moscou, un autre concept stratégique se profile en effet derrière cette assistance. On envisage, chez les Américains, d'encourager un fondamentalisme sunnite et conservateur, allié de l'Occident, pour neutraliser l'intégrisme chiite, celui des amis de Téhéran. Les fous d'Allah afghans, et ceux qui les rejoignent, sont sunnites. Selon ce concept, on peut donc compter sur eux. Grave erreur, sur laquelle l'administration américaine fut pourtant alertée à temps par des gens comme Cannistraro ou le "congressman" républicain deFloride Bill McCollum. Hekmatyar aurait en effet, dès juin 1987, passé un accord avec Téhéran: en échange d'une aide accrue des Iraniens à son mouvement, il aurait profité de ses liens avec les services américains pour infiltrer en Occident, surtout aux Etats-Unis et au Canada, des agents qui pourraient servir plus tard. "Mais on était myope à Washington, dit McCollum. L'obsession, c'était l'Union soviétique." 
Dans le feu de l'action, l'Amérique se retrouve donc à entretenir des relations complices avec des soldats d'Allah, qui, après avoir réglé leur compte aux athées de Moscou, n'auront bientôt plus qu'une envie: en découdre avec les Occidentaux. Mais, au nom des services rendus dans le combat commun contre l'URSS, il faut se montrer reconnaissant. Avec le Tunisien Rachid Ghanucci, par exemple, qui aura souvent servi d'intermédiaire efficace entre les factions afghanes antisoviétiques lorsque celles-ci commençaient à s'entre-déchirer. En 1991, un sous-secrétaire d'Etat de George Bush prononcera même un vibrant plaidoyer au Congrès en sa faveur. Selon Bodansky, pourtant, Ghanucci était devenu, avec le Soudanais El-Turabi et le cheikh égyptien Abdel Rahman, l'un des principaux responsables des réseaux clandestins islamistes en Occident. Le cas de l'Egyptien Rahman est, lui aussi, mystérieux et fascinant. Selon une version de l'histoire, il n'a pu se retrouver aux Etats-Unis qu'avec la complicité d'agents des services américains, à qui Hekmatyar l'aurait présenté au Pakistan, en 1988. Le fait que ce soit un agent de la CIA posant comme employé consulaire à l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum qui lui ait délivré son visa d'entrée aux Etats-Unis en 1991 plaide plutôt en faveur de cette thèse, réfutée par les hiérarques de l'agence. Ceux-ci affirment qu'un agent irano-soudanais infiltré dans l'ambassade aurait abusé l'homme de la CIA. 
En tout cas, l'Amérique, aujourd'hui, se réveille. Car, au fur et à mesure que progresse l'enquête sur l'attentat du World Trade Center et sur les réseaux islamistes implantés en Amérique, l'héritage afghan se fait de plus en plus lourd à assumer. L'immense majorité des inculpés de cette affaire est constituée d'anciens "afghans". La maison de New York où habitait Tarig el-Hassan, un Soudanais arrêté l'été dernier, quelques jours avant que son réseau tente de faire sauter deux tunnels, les Nations unies et le bâtiment new-yorkais du FBI, avait servi pendant longtemps de centre de transit pour les volontaires américains d'Afghanistan. Et puis, un mois avant l'attentat de Wall Street, une mystérieuse fusillade devant l'entrée de la CIA, dans la banlieue de Washington, avait déjà secoué le pays. Ce matin-là, 25 janvier, un homme armé d'un fusil AK-47 tua deux employés de l'agence, en blessa trois, avant de s'enfuir dans une camionnette qui l'attendait. On retrouva bien la trace du tueur, un immigré pakistanais de 28 ans, Mir Amail Kansi; d'abord dans les registres d'une société de courrier rapide en rapport avec la CIA, société pour laquelle Kansi travaillait depuis son arrivée aux Etats-Unis, deux ans plus tôt; ensuite, sur les sentiers tortueux de la région frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan, où il alla se réfugier une fois son forfait accompli. Là encore, les explications de cet événement diffèrent. Selon Bodansky, Kansi serait un terroriste au service de l'Iran, recruté par Téhéran en 1987, alors qu'il servait auprès des moudjahidine afghans. Il aurait été activé par les Iraniens au début de l'année, à la suite d'une visite non fructueuse d'une délégation iranienne venue à Washington tenter un rapprochement avec l'administration Clinton. Selon d'autres, Kansi avait des comptes à régler avec la CIA, datant de son engagement auprès des Afghans et de promesses non tenues par Washington. Mais, quelle que soit la vérité, l'Amérique découvrit alors que les feux mal éteints de l'Afghanistan allaient la hanter encore longtemps. 
"ALLAH EST LE PLUS GRAND"
Peu de temps avant son arrestation, le cheikh Rahman fut interrogé par le magazine "New Yorker" sur l'ingratitude des islamistes à l'égard de la CIA et de Washington, qui firent exister la rébellion afghane. "Avec ou sans les milliards de la CIA, rien n'aurait été possible sans Allah, répondit-il dans un grand éclat de rire. Sans Allah, les Etats-Unis n'auraient jamais réussi à défaire l'URSS. Allah est le plus grand." C'est pour prouver cela que Rahman et ses complices se sont maintenant retournés contre leurs anciens maîtres. En utilisant la bienveillance et la protection anciennes de ces derniers. Selon les experts, les fondamentalistes islamistes disposent aujourd'hui de plusieurs centaines d'agents dormants aux Etats-Unis, prêts à frapper. 
Pourtant, les officiels américains qui mirent en place ou appliquèrent la politique afghane de Washington ne regrettent rien. "C'est l'un des plus grands succès de l'administration républicaine", affirme sèchement Robert Gates, ancien directeur de la CIA. Jack Blum, lui, dresse un autre bilan. A présent avocat pour un grand cabinet de Washington, il fut le chef de l'équipe d'enquêteurs chargés par une commission du Congrès, il y a quelques années, de décortiquer les circuits de financement de la drogue et du terrorisme. Il fut, notamment, à l'origine de bon nombre de trouvailles sur le scandale de la BCCI, cette banque - d'origine pakistanaise, précisément - qui se mit au service de divers trafiquants et agences de renseignement, dont la CIA. Blum s'intéressa donc tout particulièrement à l'Afghanistan et à la politique américaine là-bas. "Au bout de dix ans d'engagement dans la région, d'aveuglement, mais aussi de complicité active, nous avons réussi deux choses, dit-il: nous avons fait de la région l'un des principaux centres internationaux du trafic de drogue et le noyau central du terrorisme mondial. Vous appelez cela un succès?"