Le fascisme est
une idéologie, caractéristique de l’ère industrielle, qui entend faire
disparaître les conflits de classe et réaliser l’unité nationale par la force. D ’abord soutenus
par les États capitalistes pour lutter contre le communisme, les États
fascistes se sont érigés en concurrents. Ils ont finalement été vaincus par
l’Alliance des États capitalistes et communistes.
À la fin dela Seconde
Guerre mondiale, les Anglo-Saxons ont recruté —cette fois
individuellement— des militants fascistes, toujours pour lutter contre le
communisme. Leur activité a été coordonnée au sein de la Ligue anti-communiste
mondiale, une organisation contrôlée par le MI6 et la CIA.
Plus récemment, les présidents Clinton et Bush fils ont eu recours à une nouvelle génération de militants fascistes(les intégristes de tout bord) pour gouverner l’espace post-soviétique, y compris dans des États ayant adhéré à l’Union européenne, comme la Lettonie.
À la fin de
Plus récemment, les présidents Clinton et Bush fils ont eu recours à une nouvelle génération de militants fascistes(les intégristes de tout bord) pour gouverner l’espace post-soviétique, y compris dans des États ayant adhéré à l’Union européenne, comme la Lettonie.
USA : la CIA, Bush, le fascisme et
l'anti-communisme
Sommaire :
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Le flirt
CIA-terrorisme n’a en fait rien de récent. Il commence en 1945 lorsque Richard
Gehlen, chef des services secrets nazis, échappe au tribunal de Nuremberg et
est emmené bien gentiment aux USA dans l’avion personnel du général Smith…
Gehlen
explique dans ses mémoires : «Mon idée était que même pour une Allemagne
vaincue, il y aurait une place dans une Europe réarmée pour se défendre du
communisme. Nous pouvions nous attendre à ce que les puissances occidentales
soient intéressées par notre service d’espionnage à l’Est.» En effet, le chef
des services secrets nazis est engagé en 1945 par la CIA avec un budget de 200
millions $ en dix ans et 4 000 emplois temps plein. Objectif: exploiter sa
connaissance des pays de l’Est et espionner les communistes.
De même,
Klaus Barbie, le «boucher de Lyon», sera protégé par les USA afin d’infiltrer
le parti communiste allemand. Grâce à la protection des services US, tout un
ramassis d’ex-nazis comprenant Paul Stangel (le chef du camp de Treblinka),
Adolf Eichman, Walter Rauff (l’organisateur des chambres à gaz) et Ante Pavelic
(le sanglant dictateur croate) vont se reconstituer en Amérique latine en
réseau de terrorisme et d’espionnage contre la gauche. L ’argent viendra
aussi du grand capital allemand (IG Farben, VW, Krupp et Mercedes-Benz).
Pour
contrer l’influence de la gauche communiste européenne, tous les moyens sont
bons en fait. A la Libération de l’Italie, par exemple, les partisans,
majoritairement communistes, constituent la force politique dominante. Les
troupes alliées sortent des prisons de Mussolini des leaders de la maffia et
leur confient la direction des villes.
Par la
suite, la CIA soutiendra activement ou mettra carrément sur pied, la crème des
terroristes un peu partout dans le monde: maffia cubaine de Miami, escadrons de
la mort de Pinochet, contras du Nicaragua, l’Unita angolaise et tant d’autres.
La
«démocratie» que les Etats-Unis prétendent imposer au monde, c’est ça.
Michel
Collon, 2002
Sources : William Blum, “Killing
Hope: US Military and CIA Interventions
La désinformation - le
placement de fausses informations dans les médias - a été une tâche essentielle
des services secrets américains depuis quelques dizaines d'années. Grâce à
l'ex-responsable de la
CIA John Stockwell , qui perdit ses illusions en l'agence dans
les années 70, il est possible de repérer certains de ces canulars depuis
l'origine, l'imagination d'agents secrets, jusqu'à leur diffusion massive à
travers les médias.
Au milieu des années 70,
Stockwell dirigeait la
Cellule Angola qui tentait d'empêcher un gouvernement de
gauche de prendre le pouvoir dans ce pays riche en pétrole, et cela en
soutenant des groupes de guérilla rivaux, dont l'Unita de Jonas Savimbi,
soutenue par l'Afrique du Sud. «Le tiers de mon équipe dans cette cellule était
constitué de propagandistes dont la profession, permanente, consistait à
fabriquer des histoires et à trouver les moyens de les faire passer dans la
presse», déclara Stockwell à la TV britannique Channel 4, fin octobre 85.
Dans son livre «In Search
of Enemies» (dont les bénéfices vont à la CIA par suite d'une action judiciaire
que le gouvernement lui a intentée pour divulgation de secrets), Stockwell a
décrit comment, la CIA diffusait ses histoires : «des experts en propagande
s'affairaient à placer les articles dans les quotidiens de Kinshasa Elimo et
Salongo. Ils étaient alors recopiés par les télex de l'agence et envoyés à nos
cellules d'Europe, d'Asie et d'Amérique, qui les passaient en secret aux
journalistes que nous avions recrutés dans les principales agences
d'informations et ceux-ci veillaient à ce que beaucoup soient repris dans la
presse mondiale. (...)
Les reporters occidentaux
couvraient généralement la guerre d'Angola en toute sécurité depuis les
capitales de la Zambie ou du Zaïre pro-occidentaux; beaucoup prêtaient foi aux
propagandistes de la CIA basés là. Bien que, comme Stockwell l'indique, les
conseillers US furent les premiers à intervenir dans le conflit angolais après
l'indépendance obtenue du Portugal, les agents de la CIA diffusèrent des
histoires selon lesquelles les Etats-Unis n'étaient intervenus qu'en réponse à
l'arrivée des Soviétiques.
Pour dépeindre le
mouvement anticolonialiste du MPLA, qui cherchait à former un gouvernement
stable, comme de simples marionnettes des Soviétiques, la section de Lusaka de
la CIA diffusa une histoire selon laquelle les forces de l'Unita appuyées par
les USA avaient capturé vingt conseillers soviétiques lors d'une bataille en
Angola. Non seulement les prisonniers et la bataille étaient imaginaires, affirme
Stockwell, mais en plus la CIA n'avait aucune preuve de la présence d'aucun
conseiller soviétique du tout dans le pays. Mais (...) le Washington Post
publia l'histoire le 22 novembre 1975 , à côté d'un démenti de l'agence
soviétique Tass.
Un autre thème favori de
la CIA, c'était les atrocités commises par les soldats cubains combattant aux
côtés du gouvernement MPLA contre les guérillas appuyées par la CIA et
l'Afrique du Sud. Le problème était que la CIA ne pouvait présenter aucune
atrocité ; Stockwell décrit les Cubains comme «se comportant de façon
particulièrement correcte». Mais un agent de la CIA à Lusaka obtint une
couverture de presse générale en fabriquant une fable, à laquelle il ajoutait
de nouveaux prolongements, chaque fois transmis aux reporters.
«Il inventa quelques
soldats cubains violant plusieurs jeunes filles angolaises», déclara Stockwell
à Channel 4. «Puis, il y eut une bataille et il inventa la capture de celte
unité cubaine. Puis, il imagina les victimes angolaises identifiant les violeurs
et un procès s'ensuivant. Puis, il les fit exécuter par un peloton d'exécution
composé des femmes supposées avoir été violées, avec des photos de ces jeunes
Africaines en train de tirer sur les Cubains.»
L'histoire des victimes
abattant les violeurs cubains fut diffusée dans le monde entier, via les
agences AP et UPI, le 12 mars 1976 . Elle fut reprise par des journaux américains
prestigieux comme le New York Times, le Chicago Tribune et le Boston Globe.
Extrait de la revue Fair (USA),
janvier 1991.
La CIA et la Guerre froide culturelle
A propos du livre de Frances Stonor Saunders, "Who
Paid the Piper : The CIA and the Cultural Cold War"
Ce livre présente une information détaillée sur les moyens
utilisés par la CIA pour pénétrer et influencer une large gamme d'organisations
culturelles, par le biais de groupes utilisés comme écrans, également, grâce
aux organisations philanthropiques amicales, comme les Fondations Ford et
Rockfeller. L'auteur du livre, Madame Frances Stonor Saunders, décrit
dans le détail, comment et pourquoi la CIA a monté des congrès culturels, des
expositions et organisé des concerts.
La CIA a également publié et traduit des auteurs connus qui
collaient à la ligne politique de Washington, elle a également parrainé l'art
abstrait pour lutter contre l'art a contenu social, et, à travers toute la
planète, a subventionné les journaux qui critiquaient le marxisme, le
communisme et les idées politiques révolutionnaires et absolvaient, ou
ignoraient, la politique impérialiste violente et destructive des E.U. Pour
soutenir ces politiques, la CIA a pu recruter quelques des avocats les plus
vociférant de la liberté intellectuelle, réussissant même à les engager comme
employés de la CIA.
Beaucoup s'impliquaient consciemment dans les projets de la
CIA, d'autres naviguaient dans l'orbite de la CIA, prétendant ignorer la
relation avec la CIA dès que leurs patrons de la CIA furent exposés à la fin
des années 60 et de la guerre du Vietnam à la suite de quoi la marée politique
dérivait vers la gauche.
Les publications anticommunistes américaines et européennes
qui reçurent des fonds directement ou indirectement la Revue Partisan , la Kenyon Review , New
Leader, Encounter/Rencontre et beaucoup d'autres. Parmi les intellectuels qui
furent financés et promus par la CIA on trouve: Irving Kristol, Melvian Lasky,
Isaiha Berlin, Stephen, Spender, Sydney Hook, Daniel Bell, MacDonald, Robert
Lowell, Hannah Arendt, Mary McCarthy, et beaucoup d'autres aussi bien aux E.U.
qu'en Europe.
En Europe, la CIA était particulièrement intéressée par la
"gauche démocratique" et se chargea de la promouvoir ainsi que
d'autres gauchistes comme Ignacio Silone, Stephen Spender, Arthur Koestler,
Raymond Arond, Anthony Crosland, Michael Josselson y George Orwell.
Aiguillonnée par Sydney Hook et Melvin Lasky, la CIA jouait
un rôle décisif dans le financement du "Congrès pour la Liberté de la
Culture", une espèce de Nation Unies culturelles qui regroupait toute
sorte de gauchistes et droitistes "antistalinien". Ils avaient toute
latitude pour défendre les valeurs culturelles et politiques occidentales,
attaquer le "totalitarisme staliniste" et marchaient avec beaucoup de
soins sur la pointe des pieds lorsqu'il s'agissait du racisme ou de
l'impérialisme des E.U.
Occasionnellement, les journaux subventionnés par la CIA
publiaient une faible critique de la culture de masse américaine, pour donner
le change.
Ce qui fut particulièrement frappant dans ce groupe
d'intellectuels financés par la CIA, fut non seulement leur partialité
politique exemplaire, mais surtout leurs prétentions à s'afficher en défenseurs
désintéressés de la vérité, humanistes iconoclastes, en libres penseurs ou en
artistes créateurs pour l'amour de l'art qui s'interposaient contre la
corruption , contre les écrivains douteux, concubins de l'appareil staliniste.
Il est impossible de les croire lorsqu'ils affirment avoir
tout ignorer des liens qui les unissaient à la CIA.
Comment pouvaient-ils les ignorer, dans toutes les
publications, de la censure sur les nombreux lynchages dans le sud des États
Unis durant toute cette période ?
Comment pouvaient-ils ignorer, durant leurs congrès
culturels, l'absence de toute critique contre l'interventionnisme impérialiste
des E.U. au Guatemala, en Iran, en Grèce, et en Corée qui ont résulté en des
millions de morts ?
Comment pouvaient-ils ignorer les les mauvaises excuses,
dans les publications mêmes où ils écrivaient, de tout crime impérialiste à
l'époque ?
Ils furent tous des soldats, certains, des charlatans
vitrioliques, grossiers et agressifs, comme Hook et Lasky, d'autres des
essayistes élégants comme Stephen Spender, ou des pharisiens délateurs comme
George Orwell.
Saunders n'a pas craint dans son livre de faire le portrait
de l'élite distinguée des universitaires WASP (personne de la classe
privilégiée, blanc, anglo-saxon et protestant), de la CIA qui tirait les
ficelles et des ex-gauchistes juifs qui vitriolaient, dans leurs écrits, tous
les dissidents de gauche.
Lorsque la vérité vit enfin le jour, les
"intellectuels" de New-York, Paris et Londres feignèrent
l'indignation pour avoir été utilisés, aussitôt, la CIA contre-attaquait. Tom
braden, qui dirigeait la section des Organisations Internationales de la CIA,
les démasqua en exposant comment tous savaient très bien qui les stipendiait et
qui signait les chèques. (pages 397-404 du livre de Saunders).
D'accord avec Braden, la CIA finança cette bouillon
littéraire, nom donné,par un dur de la CIA, Cord Meyer, à cette armée
d'intellectuels anti-stalinistes de Hook et Lasky. Se référant aux publications
les plus prestigieuses et les plus connues de cette supposée Gauche
Démocratique (Encounter/Rencontre, New Leader, Revue du Partisan/ Partisan
Review), Braden écrivait que l'argent qu'ils recevaient provenait de la CIA et
qu'"un agent de la CIA devint directeur de Rencontre/Encounter". à
partir de l'année 1953, "nous opérions ou influencions les organisations
internationales à tous les niveaux".
Le livre de Saunders fournit des informations utiles sur
les aspects importants des méthodes utilisées par les agents intellectuels de
la CIA pour défendre les intérêts impérialistes par le biais d'organisation de
façades culturelles.
Elle évalue aussi, dans son livre, les conséquences, à long
terme des positions idéologiques et artistiques défendues par les intellectuels
de la CIA.
Saunders réfute les affirmations (faites par Hook, Kristol
et Lasky) que la CIA et ses fondations amies donnaient de l'aide sans
conditions. Elle démontre qu'il était attendu que "les individus et les
organisation subventionnés par la CIA agissent comme acteurs d'une guerre de
propagande". La propagande la plus effective définie par la CIA était
celle qui consistait en ceci "le sujet (la cible de la propagande) se meut
dans la direction que l'on veut, pour des raisons que le sujet croit être les
siennes."
De temps en temps, pour donner le change, la CIA permettait
une parlotte sur la réforme sociale. Ce qui l'intéressait au plus haut point,
elle le finançait et l'entretenait généreusement, c'était la polémique
anti-staliniste et les diatribes littéraires contre les marxistes occidentaux
et les écrivains et artistes soviétiques. Braden appelle cela la convergence
entre la CIA et la
"Gauche Démocratique " européenne en lutte contre le
communisme.
La collaboration entre la "Gauche Démocratique "
et la CIA inclue le bris de grèves en France, les délations de stalinistes (par
Orwell et Hook) et des campagnes de calomnie pour empêcher que la valeur des
artistes de gauche ne soit pas reconnue, comme par exemple la proposition de
prix Nobel à Pablo Neruda en 1964.
La CIA, bras séculier des États-Unis d'Amérique, centré sur
la guerre froide culturelle, se concentra sur l'Europe immédiatement après la 2
è guerre mondiale. Ayant souffert de plus de deux décennies de guerres
capitalistes, de dépression et d'occupation d'après guerre, l'immense majorité
des intellectuels et syndicalistes européens étaient anti-capitalistes et
particulièrement critiques des prétentions hégémoniques des É.U.
Pour contrecarrer l'attraction du communisme et la croissance
des partis communistes européens surtout en France et en Italie, la CIA élabora
un programme à deux niveaux. Au premier niveau, comme le décrit Saunders, on
assurait la promotion de certains auteurs européens dont on s'assurait qu'ils
étaient "explicitement anticommunistes"
Les critères des commissaires culturels de la CIA utilisés
pour décider si les "textes sont bons" incluent entre autres:
"toute critique de la politique extérieur soviétique et du communisme
comme forme de gouvernement que nous considérons objective (sic), écrite de
façon convaincante, et opportune." .
La CIA portait un grand intérêt à publier des auteurs
ex-communistes désillusionnés comme Silone, Koestler et Gide. Elle assurait la
promotion des auteurs anti-communistes, en finançant des conférences fastueuses
à Paris, Berlin et Bellagio (lac de Côme), ou des philosophes comme Isahia
Berlin, Daniel Bell, Czeslow Milosz prêchaient leurs valeurs (et les vertus de
la liberté et de l'indépendance intellectuelle occidentale), à l'intérieur des
paramètres anti-communistes et pro-américains tels que définis par leurs
bienfaiteurs de la CIA.
Aucun de ces prestigieux intellectuels n'osaient se risquer
à émettre un doute ou poser une question au sujet du soutien accordé par les
É.U. aux massacres massifs en Indochine, sur la guerre d'Algérie, sur la chasse
aux sorcières des intellectuels américains dissidents ou les lynchages
paramilitaires dans le sud.
Se préoccuper de telles banalités aurait fait le jeu des
communistes, selon des Sydney Hook, Melvin Lasky et les gens de la Revue Partisan , qui
cherchaient fébrilement des fonds pour leurs opérations littéraires
pratiquement en faillite. La plus part de ces supposées prestigieuses
publications littéraires et politiques anticommunistes auraient disparu
rapidement, sans le soutien financier de la CIA qui achetait des milliers de
copies pour, ensuite les distribuer gratuitement.
Le deuxième niveau du programme culturel sur lequel opérait
la CIA, était beaucoup plus subtil. Elle assurait la promotion d'orchestres
symphoniques, des expositions d'art, des ballets. des groupes de théâtre, ainsi
que des musiciens de jazz et d'opéra avec l'objectif explicite de neutraliser
le sentiment anti-impérialiste en Europe et faire apprécier la culture et le
gouvernement des États Unis. L'idée consistait à exhiber la cultures des É.U.,
pour obtenir l'hégémonie culturelle et ainsi bâtire la structure de soutien de
son empire militaro-économique.
La CIA aimait spécialement envoyer des artistes de couleur
en Europe, surtout des chanteurs (comme Marion Anderson), des écrivains et des
musiciens (comme Louis Armstrong), pour neutraliser l'hostilité européenne
envers les politiques intérieures racistes de Washington. Si l'un d'entre eux,
au lieu de se conformer strictement au guide de comportement dicté par la CIA,
s'aventurait à émettre des critiques explicites, il se voyait rayé de la liste,
comme ce fut le cas pour l'écrivain Richard Wright.
Le degré de contrôle politique de la CIA sur l'agenda
intellectuel des activités artistiques apparemment apolitiques fut démontré
clairement par la réaction des éditeurs de Rencontre/Encounter (Lasky, Kristoll
et d'autres) au sujet d'un article soumis par Dwight MacDonald.
MacDonald, un intellectuel anarchiste non-conformiste, fut
pendant quelque temps un collaborateur du Congrès Pour la Liberté de la Culture
dirigé par la CIA et Rencontre/Encounter. En 1958 il écrivit un article
intitulé "America America", dans lequel il exprime sa répugnance face
à la culture de masse américaine, son matérialisme vulgaire et son manque de
civilité. C'était un rejet des valeurs américaines qui constituaient le fer de
lance de la propagande américaine dans la guerre froide culturelle contre le
communisme.
L'attaque de MacDonald contre l'empire américain décadent,
fut plus que ne pouvait supporter la CIA et ses agents intellectuels de
Rencontre. Comme l'indiquait Braden "on ne doit pas exiger, des
organisations qui perçoivent des fonds de la CIA, de soutenir tous les aspects
de la politique américaine", mais inévitablement il y avait une limite à
ne pas franchir, surtout lorsqu'il s'agissait de la politique étrangère des
É.U.
Malgré son ancienneté à Encounter, MacDonald fut renvoyé et
l'article rejeté. Les prétentions hypocrites, des écrivains de la Guerre Froide , comme
Nicolas Chiaromonte qui écrivait dans la seconde édition de Encounter "le
devoir auquel chaque écrivain ne peut échapper, sans se dévaloriser, est de
dénoncer les fictions et refuser à appeler "vérités", les
"mensonges utiles", ne s'appliquaient certainement pas à Encounter et
sa liste de distingués collaborateurs lorsqu'il s'agissait de propager des
"mensonges utiles" à l'Occident américain.
La discussion la plus importante et fascinante du livre de
Saunders porte sur le fait que la CIA et ses alliés du Musée d'Art Moderne
(sigle anglais : MOMA - Museum Of Modern Art) investirent de grandes sommes
d'argent pour la promotion de la peinture abstraite expressionniste ou PAE, et
à celles des peintres qui la produisait, pour en faire un antidote contre l'art
à contenu social.
Pour assurer le mécénat de la PAE, la CIA dû passer outre
aux récrimination de la droite du Congrès américain. Car ce que voyait la CIA
dans la peinture abstraite expressionniste, était une idéologie
anti-communiste, l'idéologie de la liberté de la libre entreprise. En effet, ce
type de peinture n'étant pas figuratif, il était aussi politiquement muet, par
la forme même de son genre, et s'opposait au réalisme socialiste.
Les gens de la CIA vendait la PAE comme étant la véritable
expression de la volonté nationale. Pour désarmer les critiques de la droite
américaine, la CIA se alla demander de l'aide au secteur privé, plus
spécialement au MOMA et à son co-fondateur, David Rockefeller qui définissait
la PAE en ces termes: "La peinture de la libre entreprise". De
nombreux directeurs du MOMA provenaient de la CIA et étaient plus que disposés
à aider et promouvoir la PAE comme arme de la Guerre Froide Culturelle.
Des vernissages et expositions de PAE, totalement subventionnés, furent organisés
à travers toute l'Europe, la CIA mobilisa également les critiques d'art, les
revues d'art se mirent à fabriquer comme des saucisses une suite d'articles
débordant d'éloges munificents.
La PAE comme "Idéologie de l'art libre" , telle
que l'appelait George Kennan (1), fut utilisée pour attaquer les artistes
politiquement engagés en Europe. Le "Congrès pour la Liberté de la
Culture" , façade de la CIA, mit tout son poids, dans cette entreprise
politique explicite, derrière la peinture abstraite contre la peinture
figurative ou réaliste. Saunders commente le rôle politique de la PAE et
signale: "Une des caractéristiques extraordinaires du rôle joué par la
peinture américaine durant la guerre froide culturelle ne réside pas tellement
dans le fait qu'elle fit partie de l'entreprise privée, mais qu'un mouvement
qui se déclarait si fortement apolitique, était en fait un acte politique
virulent."
La CIA associa les artistes et l'art apolitique à la notion
de liberté. Cette manipulation avait pour objectif de neutraliser les artistes
de la gauche européenne. Ironiquement, cet apolitisme était uniquement destiné
à la consommation de la
Gauche. De tout façon la CIA et ses organisateurs culturels
purent modeler profondément la scène artistique de l'après guerre. De nombreux
écrivains, poètes, artistes et musiciens proclamaient leur indépendance de la
politique et déclaraient leur foi en l'art pour l'art. Le syndrome de l'artiste
ou de l'intellectuel libre, déconnecté de l'engagement politique, gagna du
terrain jusqu'à nos jours.
Bien que Saunders ait présenté la structure parfaitement
détaillée des liens entre la CIA et les intellectuels et artistes occidentaux,
elle omet d'explorer les raisons profondes qui obligèrent la CIA à utiliser la
duplicité et le contrôle contre la dissidence politique. Sa discussion porte
surtout sur le contexte de la rivalité politique et du conflit avec le
communisme soviétique. Il n'y a aucune tentative sérieuse de situer la Guerre Froide Culturelle
de la CIA dans le contexte de la lutte des classes, des révolutions indigènes
du tiers-monde et des défis posés par les marxistes indépendants contre la
domination économique impérialiste des É.U.
Cela conduit Saunders à faire l'éloge sélectif de certaines
entreprises de la CIA et de certains de ses agents. Au lieu de voire la guerre
culturelle de la CIA comme l'un des rouages de l'impérialisme, Saunders tend à
en critiquer le caractère trompeur et ouvertement réactionnaire. La conquête
culturelle de l'Europe de l'Est et de l'ancienne URSS par les É.U. et l'OTAN
devrait dissiper rapidement l'illusion que l'on pourrait se faire sur le
caractère "défensif " de cette guerre culturelle.
Les origines mêmes de la Guerre Froide
culturelle ont leurs racines dans la lutte de classes. Depuis le commencement,
la CIA et ses agents de l'AFL-CIO (la centrale syndicale américaine) ont
dépensé des millions dans la subversion des syndicats militants et dans les
bris de grèves. Irving Brown et Jay Lovestone (2).
Depuis la seconde guerre mondiale, grâce au la perte de
crédibilité, en Europe, de l'ancienne droite compromise par ses relations avec
les fascistes et à cause de la faiblesse du système capitaliste européen, la
CIA comprit que pour démolir les syndicats et les intellectuels opposés à
l'OTAN, il fallait "trouver" ou inventer une Gauche Démocratique pour
entamer le combat idéologique.
Un secteur spécial fut mis sur pied au sein de la CIA pour
éviter les objections des parlementaires de la droite américaine. La Gauche Démocratique
fut utilisée pour combattre la Gauche Radicale et, en même temps, donner un
vernis idéologique à l'hégémonie américaine en Europe.
À aucun moment il ne fut permis aux soldats idéologiques de
la gauche démocratique d'altérer les politiques ou l'équilibre des intérêts
stratégiques américains. Leur rôle ne consistait pas à poser des questions ou
formuler des exigences, mais seulement de servir l'Empire au nom des
"valeurs occidentales". Ce n'est seulement qu'à partir du moment où
une opposition massive contre la guerre au Vietnam fit son apparition, et que
furent exposées différentes façades de la CIA que de nombreux intellectuels
promus et stipendiés par la CIA désertèrent et commencèrent à critiquer la
politique étrangère des É.U.
En exemple, nous avons Stephen Spender qui passa la plus
grande partie de sa carrière en figurant sur le livre de paie de la CIA, se
convertit du jour au lendemain en critique de la guerre au Vietnam, comme le
firent également certains des collaborateurs de la revue Partisan. Tous
clamèrent leur innocence et leur ignorance, mais peu de leurs critiques crurent
pour un instant qu'une liaison aussi longue et aussi profonde, après tant de
publications, et tant de voyages payés pour assister à des congrès, et tant
d'argent, ils ne se soient jamais rendu compte de rien.
La participation de la CIA dans la vie culturelle des États
Unis, de l'Europe et d'autres régions du monde a eu des conséquences
importantes à long terme. De nombreux intellectuels furent récompensés par le
prestige, la reconnaissance publique et des fonds de recherches, pour avoir
opéré à l'intérieur des limites idéologiques fixées par la CIA. Les personnes les
plus importantes en philosophie, en éthique politique, sociologie et art, qui
doivent leur succès à leur exposition publique dans les conférences et les
publications financées par la CIA, continuèrent d'établir les normes et les
standards pour la nouvelle génération, en se basant toujours sur les paramètres
fixés par l'Agence. Ce ne fut jamais la compétence ou le mérite, mais la ligne
politique - de Washington - qui définit la "vérité" et
"l'excellence", auprès de l'académie dans les prestigieux
établissement universitaires (comme Yale, Harvard ou Georgetown, par exemple),
ainsi qu'auprès des fondations et des musées.
Les éjaculations rhétoriques anti-stalinistes des
États-Unis et de la "Gauche Démocratique " européenne et
leurs proclamations de foi aux valeurs démocratiques et à la liberté, ne furent
jamais qu'une couverture idéologique utile à la réalisation des projets
abjectes de l'Occident. Une fois de plus, durant la guerre récente de l'OTAN
contre la Yougoslavie, de nombreux intellectuels de la Gauche Démocratique
ont soutenu les États-Unis et le KLA dans leurs purge sanglante de dizaines de
milliers de Serbes et l'assassinat de nombreux civils innocents. Si
l'anti-stalinisme fut l'opium de la Gauche Démocratique
pendant la guerre froide, l'interventionnisme humanitaire produit les même
effets soporifiques et trompe une fois de plus les gauchistes démocratiques
contemporains.
Les campagnes culturelles de la CIA ont créé le prototype
de l'intellectuels, de l'universitaire et de l'artiste apolitique, détaché de
l'actualité, dépolitisé, et divorcé d'avec les luttes populaires et dont la
valeur augmente proportionnellement à la distance qu'il maintient avec les
classes ouvrières , et la proximité qu'il cultive avec les Fondations
prestigieuses. Le principal rôle de la CIA, patron du professionnel à succès,
consiste en celui de gardien idéologique qui exclue les intellectuels critiques
qui abordent le sujet de la lutte de classes, l'exploitation classique et
l'impérialisme américain, sous prétexte qu'il s'agit de catégories
idéologiques, donc, dépourvues d'objectivité.
Le côté le plus néfaste des intellectuels du Congrès pour
la Liberté de la Culture, sous la coupe de la CIA, ne fut pas seulement la
défense des politiques impérialistes des É.U., mais sa réussite à imposer aux
générations successives d'intellectuels, l'idée de l'exclusion de toute
discussion prolongée sur l'impérialisme des É.U. dans les milieux culturels et
politiques influents.
Le problème n'est pas que les intellectuels puissent ou ne
puissent pas prendre une position progressiste sur un sujet ou un autre.
Le problème réside principalement dans la croyance
maintenant ancrée chez les écrivains et artistes que les thèmes sociaux et
l'expression de positions politiques anti-impérialistes ne doivent pas
apparaître dans leur musique, leur peinture, ou leurs écrits, sous peine de
voir leur travail dévalorisé et dénué de tout mérite artistique substantiel.
La victoire politique durable de la CIA aura été d'avoir
réussi à convaincre les intellectuels que l'engagement politique sérieux et
durable est incompatible avec l'épanouissement artistique, ou la qualité de
l'érudition.
Actuellement les valeurs de la Guerre Froide de la
CIA sont visibles et dominent largement le théâtre et les galeries d'art, ainsi
que les réunions de profesionnels académiques. Qui oserait mettre l'empereur à
nu ?
Article du PTB, Trad. Sinbad
Séminaire communiste international
« Impérialisme, fascisation et fascisme », Bruxelles, 2 au 4 Mai 2000
Herwig
Lerouge (PTB)
1). Plus de cinquante ans après la victoire
sur le fascisme, le monde entier connaît une crise sans précédent qui engendre
le nouveau fascisme. A l’échelle mondiale, nous voyons monter les forces
réactionnaires et fascistes. La fascisation de l’Etat progresse tant dans les
pays capitalistes développés que dans les nouveaux pays capitalistes à l’Est,
dans l’ex-Union soviétique et dans le tiers monde.
2). Il y a un lien direct entre la
prétendue "victoire historique de la démocratie sur le communisme" en
1989 et la montée du fascisme dans tous les pays impérialistes et les anciens
pays communistes. La vague anticommuniste qui a déferlé sur tous les partis
politiques en 1989 était une remise à l’honneur de l’idéologie des nazis. Pour
vaincre les forces communistes, l’impérialisme a dû mobiliser partout la
racaille fasciste. Les nazis allemands, flamands, croates et autres sont les
assassins les plus barbares de l’histoire de l’humanité. En Union soviétique,
ils ont tué 23 millions de personnes. Les assassins fêtent aujourd’hui leur
victoire. Le sénateur Verreycken, membre du parti flamand fasciste Vlaams Blok,
disait en, 1995 au Sénat belge :"Les soldats du front de l’Est ont
compris il y a cinquante ans ce que nous pouvons savoir maintenant : le
communo-socialisme est une folie meurtrière. Les fautes possibles du Troisième
Reich n’étaient pas les fautes des combattants du front de l’Est. Et
aujourd’hui, il est apparu clairement qu’ils avaient raison dans les grandes
lignes". Aujourd’hui,
les fascistes exigent que leur passé soit réhabilité. Le Vlaams Blok écrit :
´ Après l’effondrement de la terreur rouge, tout le monde s’accorde à
dire que le communisme était inhumain et inefficace, mais ceux qui il y a un
demi siècle ont soufferts et sont morts pour cette conviction, demeurent des
parias dans cette société ’.
3). L’anticommunisme rabique qu’ont déversé
nos médias depuis 1988 est la raison idéologique principale du progrès des
organisations fascistes en Europe. Tous les partis bourgeois ont été submergés
par cette vague d’anticommunisme. Des positions que jusque là n’apparaissaient
que dans les publications d’extrême droite ont été servies comme des évidences
dans la presse ´ pluraliste ’. La destruction de ce qui restait du
socialisme en Europe de l’Est et en Union soviétique a été acclamée au
parlement belge par tous les partis, des fascistes aux sociaux-démocrates et
aux écologistes. C’est principalement l’anticommunisme qui rend tous les partis
bourgeois perméables au fascisme. Un député fasciste s’est félicité de
l’unanimité de tous les partis représentés pour soutenir la contre-révolution
roumaine. Il a rappelé aux partis bourgeois que jusque là, la qualification de
ce régime comme ´ totalitaire,
dominé par le Parti communiste, dans lequel les droits de l’homme étaient
continuellement enfreints, les minorités opprimées et dans lequel il n’était
pas question de liberté ni de démocratie a dans le passé, été souscrite par la
droite et par elle seule ’.
4). Depuis le début de ce siècle, seul le
mouvement communiste a représenté une menace réelle pour le pouvoir du capital.
Dès ce moment, la social-démocratie accepte la dictature du capital comme le
fondement inébranlable de la société.
5). De tous les courants politiques
bourgeois qui combattent le communisme, le fascisme est la forme
d’anticommunisme la plus rabique et la plus violente. L’anticommunisme et
l’antimarxisme sont les points fondamentaux de la doctrine fasciste. Ils ont
toujours été le principal atout idéologique entre les mains du fascisme
mondial. La démagogie nationaliste et raciste divise parfois les fascistes.
L’anticommunisme par contre constitue leur ciment le plus inusable. De la
première à la dernière page de Mein Kampf, Hitler prêche la "destruction
du marxisme et du bolchevisme, qui est un crime abominable contre
l’humanité". ´ Le
fascisme s’assigne comme tâche principale la destruction de l’avant garde
révolutionnaire, c’est à dire des éléments communistes du prolétariat et de
leurs cadres ’, dit Palme Dutt.
Les premières cellules
fascistes en Allemagne ont vu le jour en 1918. Les officiers d’extrême droite
de l’armée impériale ont formé les Corps Francs responsables, sous la direction
du gouvernement social-démocrate, de la répression sanglante de la révolution
allemande et de l’extermination d’une grande partie de l’avant-garde
communiste. Le capitaine von Pabst qui commanda l’assassinat des dirigeants
communistes Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht en faisait partie. Il était
aussi le dirigeant du ´ Secrétariat-général d’étude et de lutte contre le
bolchévisme ’ créé avec l’argent du magnat de l’industrie Stinnes. C’est
dans ces cercles que Hitler a recruté ses premiers cadres. Dès 1923, Hitler a levé
en Allemagne le drapeau de l’anticommunisme et, dix ans plus tard, après sa
prise du pouvoir, il a écrasé le glorieux Parti Communiste allemand.
6). Même l’antisémitisme servait en premier
lieu à la lutte anticommuniste. En 1919, avant d’être envoyé comme espion de
l’armée dans un petit parti fasciste, Hitler suit un cours de formation donnée
par un certain Feder. ´ C’est là que j’ai compris pour la première fois
la signification de l’antisémitisme pour la lutte contre le marxisme ’,
dira-t-il dans Mein Kampf.
7). Le fascisme allemand est arrivé au
pouvoir avec l’arme de l’anticommunisme. Le fascisme allemand a mené la Seconde Guerre
mondiale au nom de la lutte contre le judéo-bolchevisme. Hitler a tenté de
rassembler toute l’Europe occidentale sous la domination allemande et au nom de
la croisade contre le communisme.
Hitler en 1923 : ´ Depuis
des siècles, la Russie sous les Tsars, était dirigé par un noyau germanique.
(Mais avec la révolution bolchevique, les juifs accédèrent au pouvoir. Le
peuple russe subissait alors le sort des esclaves, l’oppression continuelle. En
Russie le juif a tué environ trente millions de personnes en partie à cause des
tortures inhumaines, en partie à cause de la famine. (...) Nous devons
considérer le bolchevisme russe comme la tentative mise en oeuvre par le
judaïsme pour parvenir à la domination du monde ’. Cette propagande faisait office de
justification à la politique d’expansion allemande et d’annexion de
territoires, ouvertement menée contre l’Union Soviétique. En 1926, il lança le
mensonge des ´ 30 millions de victimes du bolchevisme ’.
8). L’anticommunisme est aussi le pont le
plus fréquenté pour passer d’un parti bourgeois au fascisme.
En Belgique, au cours des
années trente-quarante, de nombreux dirigeants de partis bourgeois sont passés
au fascisme ou ont soutenu celui-ci sur la base de l’anticommunisme. Tous
reconnaissaient à Hitler le grand mérite : d’avoir su réprimer en Allemagne, le
danger bolchevique. Encouragés par les évêques, des milliers de jeunes catholiques
se sont engagés dans les Waffen SS pour lutter contre le bolchevisme au Front
de l’Est. Le terrain avait été préparé par les intellectuels catholiques aux
universités : ´ On peut penser ce qu’on veut du fascisme, mais on ne
peut pas nier ses bonnes intentions et sa volonté de faire un travail
constructif. Le premier souci de la dictature russe (au contraire) était de
tout détruire ’. Cela se
trouve dans un livre de l’assistant à l’UCL John Mignot, écrit en 1933. Le
Vatican a encouragé les fascistes espagnols, italiens et oustachis et a protégé
la fuite de milliers d’assassins fascistes après la guerre.
L’antimarxisme du
dirigeant du Parti Ouvrier Belge et ancien marxiste, Henri Deman a amené
celui-ci à accueillir avec joie les troupes allemandes en 1940, à dissoudre son
parti et à mettre sur pied un syndicat fasciste. Cela n’est pas étonnant quand
on sait qu’en 1930, Kautsky, l’idéologue en chef de la social-démocratie,
appelle les paysans russes ´ mécontents
de l’expérience des kolkhozes ’ à
se soulever contre le ´ régime bolchevique qui soumet les ouvriers et les
paysans à l’arbitraire illimitée d’une secte, les communistes ’.
Sous le mot d’ordre de la
lutte contre les deux extrêmes, les dirigeants sociaux-démocrates de la
République de Weimar (1919-1933) ont combattu les communistes et protégé les
fascistes. Ces dirigeants socialistes savaient d'avance que -, soit ils
s'alliaient aux communistes, - soit ils propulsaient les Nazis au pouvoir ! Et
ils ont choisis de laisser faire les nazis.
9). Le combat anticommuniste d’Hitler a
toujours joui de l’approbation et du soutien de toute la grande bourgeoisie
européenne.
Dès 1934, Staline a
proposé à la France et à l’Angleterre de former une alliance contre
l’expansionnisme hitlérien. Les puissances occidentales s’y sont refusées et se
sont acoquinées avec Hitler pour lui livrer l’Autriche d’abord, la
Tchécoslovaquie ensuite. Tout au long des années trente, des capitaux
américains ont afflué en Allemagne et l’ont aidée à mettre en place la machine
économique de guerre. En 1939, l’Angleterre et la France ont encouragé Hitler à
chercher à l’Est "l’espace vital" nécessaire à l’impérialisme
allemand. Ils lui permettraient d’occuper la Pologne pour qu’ensuite il se
lance dans la bataille finale contre le bolchevisme haï.
Staline a habilement saisi
une proposition allemande et japonaise et il a conclu des pactes de
non-agression avec ces deux puissances expansionnistes. Il a ainsi pu briser le
complot visant à détruire l’Union soviétique grâce au front uni de toutes les puissances
impérialistes, le bloc fasciste Allemagne-Japon-Italie menant la guerre avec le
soutien tacite de l’Angleterre et de la France.
Lorsque Hitler s’est
emparé de la Pologne, l’Angleterre et la France se sont vues obligées de lui
déclarer la guerre... sans tirer un coup de feu contre les nazis. C’était la
"drôle de guerre". Ensuite, les fascistes finlandais, de connivence
avec Hitler, ont refusé que l’Union soviétique prenne les dispositions
nécessaires pour pouvoir défendre Leningrad. L’Union soviétique a mené des
opérations militaires contre la Finlande, repoussant les forces fascistes des
alentours immédiats de Leningrad. A ce moment, l’Angleterre et la France, qui
n’ont pas levé le petit doigt quand Hitler a envahi l’Autriche, la Pologne et
la Tchécoslovaquie, ont mobilisé 150 000
soldats et quantité de matériel de guerre pour aller combattre l’Armée rouge en
Finlande. Même la Société des Nations, restée inerte lors des agressions
précédentes s’est réveillée pour ...expulser l’URSS. ´ L’ère du droit
n’est pas encore revenue. Mais le geste symbolique que la Société des Nations
vient de faire en expulsant la Russie coupable est l’heureux présage d’un
avenir où la suprématie de la force sur le droit sera définitivement
éliminée ’. Toute
ressemblance avec la situation actuelle à propos de l’Irak ou de la Yougoslavie
n’est pas fortuite.
L’Union soviétique courait
à nouveau le risque de devoir affronter le front uni de toutes les puissances
impérialistes coalisées. Mais la guerre contre la Finlande fut rapidement
conclue par la capitulation finlandaise et l’accord de mars 1940. Entre-temps,
les dirigeants français, Daladier et Pétain, avaient interdit le Parti
Communiste français, l’accusant d’être au service de l’Allemagne...
Grâce au Pacte, Staline a
gagné un répit de 22 mois qui lui a permis de renforcer de façon décisive la
défense soviétique. Lorsque Hitler a agressé l’Union soviétique le 22 juin 19 41, un
front uni antifasciste réel a pu se former entre l’Union soviétique,
l’Angleterre et les Etats-Unis. Mais juste avant de déclencher l’agression,
Hess, le second d’Hitler, était parti en Angleterre pour proposer une alliance
antibolchevique à laquelle une partie de la bourgeoisie anglaise était
favorable. Les dirigeants français proches de Pétain, qui avaient interdit le
Parti Communiste, collaboraient avec l’occupant allemand et le PCF devint la
principale force de la résistance.
Pendant la période la plus
terrible pour l’Union soviétique, de juin 1941 à janvier 1943, les puissances
occidentales refusèrent de créer un deuxième front sur le continent européen,
seul moyen d’alléger le fardeau insupportable de l’Union soviétique. Dès 1943,
Allan Dulles, qui dirigeait les services secrets américains en Europe, entra en
contact avec des hommes d’Himmler et avec des généraux allemands pour renverser
les alliances, faire une paix séparée et marcher ensemble contre le
bolchevisme. Après le débarquement en Normandie, le général Patton proposa de
se rallier quelques divisions allemandes et de marcher sur Moscou. Seule la
politique intelligente de Staline a rendu possible l’alliance antifasciste
pendant la guerre, et c’est l’effort titanesque de l’Union soviétique qui, au
prix de 23 millions de morts, a brisé l’échine de la bête fasciste.
10). Dès 1945, des milliers de criminels
nazis du plus haut niveau, dont le général Gehlen, le chef des services secrets
des SS, Schellenberg et le bourreau de Lyon, Klaus Barbie, furent intégrés dans
les services secrets occidentaux pour combattre l’Union soviétique. En 1953,
les agents de Gehlen jouent un rôle important dans le soulèvement à Berlin. Ils
sont à nouveau là en Hongrie en 1956.
11). Sous Reagan et Thatcher, de vieux
écrits anticommunistes rédigés par les nazis ont été réédités et ils sont
devenus la nourriture commune de tous les partis bourgeois occidentaux. Dans la
Ligue anticommuniste mondiale se retrouvent les anciens nazis, les dictateurs
pro-américains du monde entier et la droite au pouvoir dans de nombreux pays
impérialistes. Ils sont le moteur de la guerre non-conventionnelle contre les
régimes ´communistes’ dans le monde entier comme au Nicaragua, au Laos, au
Vietnam, en Angola, en Mozambique. En 1985 leur anticommunisme fanatique
semblait encore marginal. Aujourd’hui, pratiquement tous les partis bourgeois
reprennent le slogan de Reagan sur ´le communisme, c’est l’empire du mal’.
12). Il serait faux de passer sous silence
le service incalculable qu’a rendu à toutes les forces anticommunistes la
trahison de Kroutchev. Il a dénoncé l’œuvre de Staline dans des termes qui
jusque là n’étaient utilisés que par l’extrême droite. Il a introduit
l’opportunisme et l’anticommunisme dans le parti communiste. Après 35 ans de
campagne anticommuniste Gorbatchev pourra se déclarer pendant le 28ème congrès partisan du capitalisme, de
l’économie de marché et de la libre entreprise. Un an plus tard Eltsine
réintroduira les symboles du tsarisme.
13). Aujourd’hui, la fascisation progresse
dans toute l’Europe sous le slogan : "Le fascisme hitlérien et le
communisme stalinien sont des frères jumeaux".
C’est dans les années
trente que les partis bourgeois ont lancé pour la première fois ce slogan. A
cette époque, ce slogan était une insulte que lançaient aux partis fascistes
les partis bourgeois, menacés dans leur rôle de gestionnaires du capitalisme
par ceux-ci. Rien de pire que le communisme. L’anticommunisme étant la base
commune à ces deux courants de l’ordre politique bourgeois. Le slogan servait
aussi à maintenir les ouvriers antifascistes dans le giron des partis
bourgeois, à les écarter des partis communistes, seule force antifasciste et
anticapitaliste conséquente. Le slogan ´Le
fascisme hitlérien et le communisme stalinien sont des frères jumeaux’, fut
ensuite adopté par les nazis battus en 1945 qui furent intégrés dans les
services secrets occidentaux pour continuer le combat pour la destruction du
communisme entamé par Hitler en 1923. Financés et aidés par la CIA, ces nazis
ont inondé le monde d’un déluge de mensonges sur les ‘crimes’ et les
‘holocaustes’ de Staline. Ces mensonges servaient d’abord à relativiser, puis à
justifier l’holocauste d’Hitler. Pour justifier leurs crimes, les fascistes
avaient besoin d’une quantité supérieure de morts, victimes de l’Union
soviétique, régime sanguinaire d’ailleurs soutenu par les… Juifs !
Depuis 1989, ce slogan est
devenu comme une sorte de dogme qu’il n’est plus nécessaire de prouver. En
Belgique, un dirigeant Ecolo le remet au centre du débat pour demander aux
progressistes de dresser un cordon sanitaire autour du Parti du Travail de Belgique.
Aujourd’hui, l’impérialisme règne à nouveau pratiquement seul sur la planète et
il avance sous son vrai visage, sans masque : l’impérialisme, partout dans le
monde, c’est le fascisme, la drogue, la militarisation et la guerre. Mais le
conditionnement des cerveaux, entrepris par la grande bourgeoisie répète que le
système occidental représente "la démocratie, la liberté et les droits de
l’homme". L’anticommunisme, qui se présente souvent sous la forme
d’anti-stalinisme pour des raisons tactiques, s’oppose à l’idée que la
domination du grand capital n’est pas éternelle. Il s’oppose à toute forme de
lutte révolutionnaire et socialiste contre le capitalisme mondial. Il n’y
aurait pas d’alternative au système impérialiste et le fait de proférer l’idée
que nous ne sommes pas à la fin de l’histoire est déjà un acte criminel.
14). Dans l’ensemble du monde capitaliste
développé, la crise devient de plus en plus dramatique. La révolution
technologique crée les moyens nécessaires pour donner aux hommes une vie riche,
digne et libre. Mais, aux mains des patrons, elle devient un moyen de détruire
toutes les conquêtes de la classe ouvrière depuis le début du siècle. Dans ces
conditions, la fascisation est une nécessité pour mater, par la répression
violente, la résistance des travailleurs et pour se préparer à des guerres
extérieures.
Par
Victor Thorn, Babel Magazine, 20 octobre 2002 (Source : www.politique-info.com)
Vous
êtes-vous jamais demandé comment Adolf Hitler, un artiste misérable qui vivait
dans des asiles de nuit, fut à même de devenir le dieu et führer prééminent de
l'Allemagne dans les années 30 et 40 ? Ce que je veux dire, c'est : combien de
quasi-sans-abri connaissez-vous qui ont vu une telle chance leur tomber
dessus ? Vous pourriez en connaître autant que vous voulez, le phénomène
nazi fut tout sauf un hasard. Au contraire, ce furent les banquiers de Wall
Street (entre autres) qui furent les financiers cachés de cette fulgurante
ascension vers le pouvoir. Ce qui est encore plus regrettable, c'est le fait
que la famille de notre actuel président faisait partie des personnes qui ont
financé la machine de guerre nazie, tout en en tirant des profits énormes. Les
auteurs Webster G. Tarpley et Anton Chaitkin, dans « George Bush : The
Unauthorized Biography » (GB : une biographie indésirable), résument la
situation comme suit : « En décidant que Prescott Bush [le grand-père de George
W. Bush] et les autres directeurs de l'Union Banking Company (UBC) étaient
légalement des Prête-noms pour les nazis, le gouvernement éludait le problème
historique le plus important : Dans quelle mesure les nazis de Hitler
furent-ils eux-mêmes payés, armés et instruits par les cliques de New York et
Londres dont Prescott Bush était l'un des directeurs exécutifs ? »
Ainsi
donc, avant d'entrer dans les éléments essentiels de cet article, je
commencerai par vous dire que ce que vous allez lire ici n'a rien d'un scoop.
C'est déjà disponible au départ de toute une série de sources et n'allez donc
pas imaginer que je vais défricher de nouveaux terrains. Mon but est plutôt de
dégager un aperçu de la manière dont les services de renseignements hollandais
et les dossiers du gouvernement américain confirment de façon indubitable » les
liens directs entre Prescott Bush, la famille Thyssen et
les profits de mort tirés de « notre » Seconde Guerre mondiale. Ces profits ont
été amassés via l'UBC, au sein de laquelle Prescott Bush et son beau-père,
George Herbert Walker, unirent leurs forces en compagnie de l'industriel
allemand Fritz Thyssen et financèrent Adolf Hitler avant et pendant le Seconde
Guerre mondiale. Maintenant, même si un grand nombre d'autres sociétés aidèrent
les nazis (comme la
Standard Oil et la Chase Bank de Rockefeller, ainsi que de grands
constructeurs automobiles américains), les intérêts de Prescott Bush furent
bien plus profonds et sinistres. Non seulement, les liens financiers étaient
davantage impliqués, mais également les liens d'affaires. Ce que j'essaie de
dire, c'est ceci : une part importante des assises financières de la famille Bush a été
constituée par le biais de leur aide à Adolf Hitler. Pouvez-vous imaginer les
ramifications d'une telle affirmation ? L'actuel président des Etats-Unis,
ainsi que son père (ancien président, vice-président et directeur de la CIA)
sont arrivés au sommet de l'échelle politique américaine parce que leur
grand-père et père et leur famille par alliance avaient aidé et encouragé les
nazis. Les questions que je voudrais poser maintenant sont les suivantes :
1). Pourquoi le président Bush ne veut-il
pas admettre ces crimes familiaux ?
2). Pourquoi les médias ne
l'interrogent-ils pas directement sur ces crimes horribles ?
Naturellement,
certains peuvent ne pas croire que la famille Bush a aidé directement les Allemands, ce
qui, en essence, constituait une trahison contre son propre pays. Mais c'est la
triste vérité. Pour le prouver, commençons par le début. En 1922, W. Averell
Harriman, ce méprisable magnat du rail, se rendit à Berlin afin d'y rencontrer
les membres de la
famille Thyssen et de fonder une filiale bancaire. Et qui
devint le président de cette banque ? George Herbert Walker, le beau-père de
Prescott Bush. Deux ans plus tard, en 1924, l 'UBC fut créée en vue d'unir ses forces
à la « Bank
voor Handel en Scheepvaart » (Banque de Commerce et de Navigation) de Fritz
Thyssen. Et qui fut désigné pour diriger directement l'UBC ? Et mieux encore
pour Prescott Bush, il y eut le fait que George Herbert Walker lui donna un
coup de main incroyable, en 1926, en le bombardant vice-président et partenaire
d'affaires dans la
Brown Brothers Harriman. Et qui Prescott Bush amena-t-il avec
lui dans cette firme ? Une poignée de ses anciens copains de classe de Yale
appartenant à la Skull & Bones. De plus, Prescott Bush était l'un des sept
actionnaires de l'UBC.
Ici,
vous pensez peut-être : la belle affaire ! Rien ne semble sortir de
l'ordinaire. Il n'y a là rien de plus que dans les affaires habituelles. Mais
les apparences peuvent être trompeuses, comme nous allons le voir d'ici peu.
Vous voyez, juste à la fin de ces Années folles que furent les années 20, il se
produisit quelque chose qui, lorsqu'on le considère dans le contexte de
Prescott Bush, remet toute chose dans sa propre perspective. Une fois de plus,
citons les auteurs Tarpley et Chaitkin dans leur Biographie indésirable » : «
Le grand krach financier de 1929-1931
ébranla l'Amérique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, affaiblissant tous les
gouvernements. Il rendit également le très empressé Prescott Bush plus désireux
encore de faire tout ce qui était nécessaire pour garder sa nouvelle place dans
le monde. Ce fut lors de cette crise que certains Anglo-Américains décidèrent
la mise en place du régime hitlérien en Allemagne. » Et qui allait être l'un
des personnages clés pour amorcer la relève de la garde en Allemagne ? Le
partenaire de la famille
Bush , Fritz Thyssen. Ici, il serait opportun de regarder de
plus près le type de personnes que fréquentaient les Bush. Fritz Thyssen fut le
premier à faire décoller le parti nazi nouvellement constitué en lui donnant 25
000 dollars au milieu des années 20. En 1931, il rallia le parti nazi et devint
bientôt un ami intime d'Adolf Hitler.
Au fil
des années, Thyssen finit par devenir « le premier et le plus important
financier de Hitler » et il devint l'un des personnages prépondérants dans sa
montée vers le pouvoir. Thyssen était fasciné par Hitler, se vantait-il. « Je
me rendis compte de ses talents d'orateur et de sa capacité à diriger les
masses. Ce qui m'impressionna le plus, toutefois, c'était l'ordre qui régnait
durant ses meetings, la discipliner quasiment militaire de ses partisans. » En
septembre 1932, Thyssen invita un cadre des industries allemandes à rencontrer
Hitler et tout marcha sur des roulettes après que Hitler eut répondu à chaque
question, à leur « extrême satisfaction ». Thyssen était si enthousiaste dans
ses louanges et dans son soutien qu'il écrivit bientôt un livre intitulé « I Paid
Hitler » (J'ai financé Hitler) où il explicite clairement le rôle qu'il joua
dans le nazisme depuis octobre 1923. Fritz Thyssen usa également de son
influence en mettant en place le German Steel Trust » (Trust sidérurgique
allemand), fondé en 1926 par le gros ponte de Wall Street, Clarence Dillon. Et
qui fut l'un des assistants de Dillon dans ce projet ? Le père de Prescott
Bush, Sam Bush. Par conséquent, Fritz Thyssen devint l'un des hommes
prépondérants de la machine de guerre allemande en raison de sa situation au
sein du German Steel Trust. Sa famille possédait également un tas de banques
(en cachette, bien sûr) permettant aux Thyssen de transférer leur argent de
Berlin en Hollande puis, de là, à New York. De cette façon, lorsque la Seconde Guerre mondiale
toucha à sa fin, ils n'allaient pas être obligés de renoncer à leurs profits !
Mais, ici, je prends les devants. Comme vous pouvez le voir, durant les années
vingt, la famille
Thyssen installa trois banques extrêmement importantes :
1). L ‘August Thyssen Bank – Berlin
2). La Bank voor Handel en Scheepvaart -
Pays-Bas
3). L'Union Banking Corporation (UBC) -
New York City
Ici,
nous commençons à nous y retrouver. Pourquoi ? Parce que les Thyssen obtinrent
leur financement de départ à partir de deux places et que cela allait leur
permettre de lancer leurs opérations d'installation d'une machine de guerre :
ces deux « places » étaient la Brown Brothers Harriman
et l'UBC. Et qui étaient les personnages clés de ces deux places ? George
Herbert Walker et Prescott Bush ! Ainsi donc, l'UBC fut créée pour transférer
des fonds entre Manhattan et l'Allemagne via les banques hollandaises de
Thyssen. Dans cette tentative, les Thyssen bénéficièrent de l'assistance de la
famille royale hollandaise, qui coopéra à cacher leurs comptes dans toute une
série de banques hollandaises. Ce détail est important, car l'agent principal
de ces opérations fut le prince Bernhard lui-même. Et qu'allait-il créer par la
suite ? Réponse : l'infâme groupe Bilderberg, au cours des années 50* ! Dès
lors, l'UBC allait devenir un canal secret pour l'argent nazi, puisqu' il
partait de l'Allemagne vers les Etats-Unis, en passant par les Pays-Bas. Et
quand les nazis avaient besoin de renouveler leurs fournitures, la Brown Brothers Harriman
réacheminait leurs fonds directement vers l'Allemagne. Vous commencez à
comprendre comment ces opérations fonctionnaient ? L'UBC recevait l'argent
depuis les Pays-Bas et la Brown Brothers Harriman le réexpédiait. Et qui
faisait partie du Bureau directorial des deux compagnies ? Banco ! Prescott
Bush en personne, le premier blanchisseur d'argent des nazis ! Leurs opérations
devenaient si flagrantes et si désobligeantes pour les Américains que, le 10 octobre 19 42,
le gouvernement américain ordonna la saisie de toutes les opérations bancaires
nazies à New York City, dont le responsable n'était autre que Prescott Bush.
L'UBC,
dirigée par Prescott Bush, fut accusée, sous le coup de la « Loi régissant le commerce
avec l'ennemi » et tous ses avoirs visibles furent saisis. Et vous vous
rappelez qui je vous ai cité comme propriétaire de tous ces avoirs ? Il n'y
avait que sept personnes : Prescott Bush, trois financiers nazis et trois
Américains. Mais les mesures énergiques n'allaient pas se terminer là, loin de
là. Le 26 octobre
19 42, le gouvernement ordonna la saisie de deux autres sociétés de
premier plan dirigées par Prescott Bush pour le compte de la société bancaire
Harriman :
1). La Holland-America
Trading Corporation (Société de commerce hollando-américaine)
2). La Seamless Steel Equipment
Corporation (Société d'équipement en acier continu)
Puis, le
11 novembre 19 42,
une autre société dirigée par Prescott Bush et George Herbert Walker fut
saisie, sous le coup de la même « Loi sur le commerce avec l'ennemi », la Silesian-American
Corporation. Je ne sais pas si vous allez être d'accord, mais
si notre gouvernement est allé jusqu'à ces extrémités pour mettre un terme aux
opérations de la famille
Bush , il me semble que c'est parce qu'elle était impliquée
dans des affaires particulièrement douteuses. John Loftus, que j'ai cité au
début de cet article, à dit de cette situation infâmante : « C'est déjà très
mal en soi que la famille
Bush aida à collecter l'argent de Thyssen pour lancer Hitler
dans les années 20, mais le fait d'allouer de l'aide et du soutien à l'ennemi
en temps de guerre, c'est de la
trahison. La banque de Bush aida les Thyssen à manufacturer
l'acier nazi qui tua des soldats alliés. » Tarpley et Chaitkin, dans « George
Bush : une biographie indésirable », le disent encore plus sèchement : « La
fortune de la famille du président fut principalement une résultante du projet
Hitler. » Toujours pas convaincu ? Eh bien ! Que dites-vous de ceci ? L'UBC,
dirigée par Prescott Bush, et en coopération étroite avec le German Steel Trust
de Fritz Thyssen, intervint dans la machine de guerre nazie dans les
proportions suivantes :
- 50.8%
fer première coulée ou fonte
- 41.4% fers plats universels
- 36% fers plats lourds
- 38.5% acier galvanisé
- 45.5% conduites et tuyaux
- 22.1% fil
- 35% explosifs
- 41.4% fers plats universels
- 36% fers plats lourds
- 38.5% acier galvanisé
- 45.5% conduites et tuyaux
- 22.1% fil
- 35% explosifs
Tous les
matériaux repris ci-dessus sont nécessaires pour construire des chars, des
avions de combat, des canons et des bombes - en gros, un tiers de toute la
machine de guerre allemande et le tout financé non seulement par un nazi déclaré
comme Fritz Thyssen, mais aussi par la famille Bush.
Quoi
qu'il en soit, si vous n'êtes pas encore assez dégoûté, faisons un petit bond
de quelques années. La guerre se termine en 1945 et Fritz Thyssen meurt en 1951. A sa mort, les
actionnaires restants de l'UBC liquidèrent leurs avoirs (il s'agissait des
mêmes avoirs gelés par le gouvernement en 1942 sous le coup de la « Loi américaine sur les
saisie et garde des avoirs étrangers » et qui ne furent pas restitués avant
1951). Et devinez qui en fut l'un des bénéficiaires ? Tout juste : Prescott
Bush ! Et combien d'argent reçut-il ? 1,5 million de dollars. Comme par hasard,
Monsieur Bush prit possession de cet argent et le consacra directement à la
mise en chantier de ses nouvelles affaires. L'aubaine, non ? Pire encore, les
copains de Prescott Bush (les mêmes traîtres de Wall Street qui financèrent
Hitler) sont également les mêmes qui, par la suite, allait bombarder George
Bush, Sr au poste de directeur de la CIA dans les années 70 et l'installer, lui
et son fils, à la Maison-Blanche ! Maintenant, vous comprenez pourquoi Dan
Rather et le New York Times ne vous livrent pas de genre d'information ? Pour
confirmer les détails ci-dessus, de nouvelles informations firent surface en
1996, venant de trois sources différentes :
a). Le journaliste hollandais Eddy Roever
b). Les dossiers confidentiels libérés par
la « Loi
américaine sur la liberté de l'information »
c). Les Archives sur les saisie et garde
des avoirs étrangers ». Les informations en provenance de ces sources donnent
une image encore plus dégoûtante de la situation. Il semble que l'UBC à New York était
la propriété des Thyssen.
Par
conséquent, les principales facilités bancaires de la famille Bush étaient
détenues par l'un des nazis de la coulisse les plus notoires de tous les temps,
et qui, de plus, était son patron ! La grande question, ici, est de savoir si
Prescott Bush était bien conscient de ses liens avec les nazis et de ses
brassages d'affaires. Vu toutes les informations fournies dans cet article, je
dirais qu'en tant que directeur de l'UBC, il incombait à sa responsabilité
ultime de superviser tout investissement, y compris les personnes qui les
faisaient et leurs destinations.
Une
autre remarque intéressant, c'est que la famille Rockefeller
a également investi des sommes faramineuses dans la machine de guerre nazie. Il
s'avère que l'UBC fut un élément essentiel dans le blanchiment de l'argent sale
en provenance des investissements de la famille Rockefeller
en Allemagne, pendant la
guerre. Ce scénario devient encore plus intéressant quand
nous découvrons que la banque des Rockefeller - la Chase Manhattan -
finit par devenir propriétaire à 31% du groupe Thyssen après la Seconde Guerre
mondiale !
Ce
détail est très important, car TBC (le groupe Thyssen) est la première société
industrielle d'Allemagne de nos jours et il vaut 50 milliards de dollars. Le
groupe est si gros qu'il a même repris la famille Krupp ,
d'autres infâmes fournisseurs d'armes des nazis. En soi, le groupe constitue
l'une des plus riches sociétés de la planète et d'où vient l'argent de ses
débuts ? Des nazis !
Nous
avons ensuite les liens avec les trois principales organisations commerciales
secrètes de la planète. Le
prince Bernhard, qui fonda Bilderberg, permit à la famille Thyssen de
blanchir son argent via la Hollande, alors que les Rockefeller se procuraient
presque un tiers du contrôle des intérêts de Thyssen (c'est David Rockefeller
qui a fondé la commission trilatérale). Et, enfin, la Brown Brothers Harriman
et l'UBC, par lesquelles l'argent nazi était acheminé aux Etats-Unis, fut
principalement fondée par les membres de la confrérie Skull
& Bones de Yale, dont la plupart furent les instruments de la création du
Conseil des Relations étrangères (CFR).
Vous
commencez à comprendre comment toutes ces organisations sont interconnectées
comme les tentacules d'une pieuvre géante ?
Pour
finir, en ce qui concerne la
Famille Bush , nous avons discuté dans cet article de la façon
dont sa fortune fut constituée sur le dos de l'argent du sang versé par les
nazis. De plus, dans un précédent article que j'avais rédigé (voir Babel n°
58), nous avons découvert que la famille Bush a également profité de relations
d'affaires avec la famille de Ben Laden et ce, au cours des trente dernières
années, et toutes deux appartenaient au Carlyle Group. Sachant ceci, pour quel
genre de fidélité et de décisions George W. Bush va-t-il opter ? Celles qui
profitent aux simples citoyens des Etats-Unis, ou celles préconisées par ses
marionnettistes ? Si vous voulez mon avis, nous nous mijotons de sérieux
problèmes.
* Note
du traducteur : le sinistre groupe Bilderberg dont fait partie. Mia De Vits,
présidente de la
Fédération Générale de Travailleurs de Belgique... Eh oui !
Traduit
de l’anglais par Jean-Marie FLEMAL
Aux Etats-Unis, les multinationales n'ont pas besoin d'exercer des
pressions sur le gouvernement pour faire la guerre. Elles sont
le gouvernement. Leurs hauts cadres sont ministres, ministres adjoints,
sous-secrétaires d'Etat... Et la rémunération que l'Etat verse à ceux-ci fait
figure d'argent de poche par rapport à ce qu'ils touchent du privé.
Baudouin
Deckers, Henri Houben, Marco Louvier, 24-03-2003
I -
Gouvernement des multinationales
Dans le minuscule aperçu que nous en donnons ici, on
constate que ce sont surtout deux secteurs clés de l'économie, le pétrole et
l'armement, qui dominent. Ces capitalistes ont choisi de mettre en place (à
force de millions de dollars, d'un système électoral biaisé et de fraudes) une
équipe qui, depuis des années, s'affirme comme la plus chauvine et militariste
du paysage politique US.
George
W. Bush
Président
·
A
été dirigeant dans diverses firmes pétrolières dont Harken.
·
Toute
le famille Bush a des intérêts dans le secteur pétrolier, où elle a investit
la fortune amassée par le grand-père de l'actuel président lorsqu'il faisait
affaires avec les nazis.
|
|
Dick
Cheney
Vice-président
·
PDG
et actionnaire de Halliburton (pétrole, défense, construction).
Rémunérations : 35,1 millions $ de salaires + 1 à 5 millions $ d'autres
rétributions.
·
Directeur
de Procter & Gamble (hygiène). Rémunérations : entre 0,25 et
0,5 million$.
·
Directeur
de Brown and Root Saudi (construction). Rémunérations :
N/A
·
Actionnaire
de Anadarko Petroleum.
Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million$.
·
Son
épouse Lynn Cheney a repris sa fonction de directeur de Lockheed Martin (armement). Rémunérations : 0,5
à 1 millions$.
|
|
Donald
H. Rumsfeld
Ministre de la défense
·
Directeur
de Gilead Sciences (biotech). Rémunérations :
jusqu'à 30 millions $ de stock option.
·
Directeur
de, Asea Brown Boveri LTD (nucléaire). Rémunérations : $148
020
·
Associé
commanditaire de SCF-III LP (énergie). Rémunérations : $17 000
·
Directeur
de Gulfstream Aerospace (filiale de General Dynamics,
armement). Rémunérations : 5 000$ .
|
|
Colin
Powell
Ministre des Affaires étrangères
·
Actionnaire
de General Dynamics (aéronautique, défense).
Rémunérations : 1 à 5 millions de stock option.
·
Conférencier
pour Carlyle Group (la banque du complexe
militaro-industriel US). Rémunérations
:
·
Honoraires
perçus de Arthur Andersen (audit), GE Power Systems (hautes technologies)...
·
Rémunérations
: 59 500$ chacun.
·
Directeur
de Gulfstream Aerospace.
Rémunérations : 5 000$.
|
|
Condoleezza
Rice
Conseillère du président pour la sécurité nationale
Membre du conseil
d'administration de Chevron (pétrole). Rémunérations : entre
0,25 et 0,5 million $.
|
|
Robert
Zoellick
Représentant des États-Unis pour le commerce extérieur
·
Conseiller
de Enron (énergie, en faillite).
Rémunérations : 50 000$.
·
Directeur
de Said Holdings (commerce d'armement). Rémunérations
: moins de
|
|
Paul
Wolfowitz
Ministre adjoint (n°2) à la Défense
·
Co-président
de
·
Consultant
de Northrop Grumman (aéronautique, défense).
Rémunérations : 6 000$.
·
Consultant
de BP Amoco (pétrole). Rémunérations : 10 000$.
|
|
Dov
Zakheim
Sous-secrétaire à la Défense
·
Vice-président
de Systems Planning
Corporation (consultance de
défense). Rémunérations :
·
Conseiller
de Northrop Grumman (aéronautique, défense).
Rémunérations : 11 000$.
|
|
Douglas
J. Feith
Sous-secrétaire à la Défense
·
Actionnaire
de Sunoco (pétrole). Rémunérations :
jusqu'à
·
Président
de Feith & Zell (cabinet d'avocats ayant comme
clients Loral Space and Communications Ltd et Northrop Grumman).
Rémunérations : salaire de
|
|
David
S.C.
Sous-secrétaire
Vice-président de Rand Corp. (principale firme de recherche et
consultance du Pentagone). Rémunérations :
|
|
Edward
C. Aldridge Jr.
Sous-secrétaire à la Défense
·
PDG
de Aerospace Corp.
(recherche dans la défense). Rémunérations :
·
Directeur
et actionnaire de United
Industrial Corp. (défense).
Rémunérations : 35 000$ + jusqu'à
·
Directeur
de AAI (défense). Rémunérations : 4
000$.
·
Vice-président
de McDonell Douglas
Electronics (aéronautique
militaire, racheté par Boeing). Rémunérations : non connues.
|
|
Richard
Armitage
Ministre adjoint des Affaires étrangères
·
Président
de Armitage Assoc. LLP (consultance pour Raytheon, Boeing,
Brown and Root...). Rémunérations :
·
Actionnaire
de Coastal Corp. (défense). Rémunérations : 0,5 à
1 million$.
|
Sources
II -
Quand le boss de Halliburton devient vice-président des USA...
Dick
Cheney est un des exemples les plus éloquents des liens entre l'administration
Bush et les plus grandes entreprises de l'armement et de l'énergie.
Avant de
devenir vice-président des États Unis, Cheney a été durant cinq ans
l'administrateur délégué de la société Halliburton , un des plus grands holdings
américains. Ce géant aux activités très diversifiées est surtout actif dans
l'industrie du pétrole et de l'armement. Aujourd'hui, Halliburton continue à
verser chaque année à son ancien grand patron la modeste somme d'un million de
dollars.1
A la tête
de la firme, Cheney avait déjà pu doubler le montant des contrats décrochés par
Halliburton auprès du gouvernement américain, atteignant 2,3 milliards$ en
2000. En tant que vice-président, il a encore mieux canalisé les commandes. La
guerre contre le «terrorisme» rapporte gros à Halliburton. Ainsi, sa filiale
KBR a pu construire (pour 33 millions$) le camp de concentration à Guantanamo à
Cuba, où sont enfermés dans des conditions inhumaines les présumés membres d'Al
Qaida.
Contrat
d'après-guerre soumis avant la guerre
Plus
fort: KBR a déjà décroché un contrat pour intervenir dans la guerre en Irak au
cas où des puits de pétrole seraient en feu. Halliburton a aussi déjà été
invité, avec quatre autres firmes US, à soumettre ses offres pour... la
reconstruction de l'Irak. Vu qu'elle sera en Irak dès le début de la guerre,
les analystes estiment qu'elle est la mieux placée pour décrocher ces
gigantesques commandes.
Les
contrats dits «préliminaires» valent à eux seuls déjà plus de 900 million $.
Ils portent en autres sur la reconstruction d'hôpitaux et d'écoles! Et les
véritables grands contrats doivent encore venir...
On
comprendra pourquoi ces jours-ci, c'est surtout de la période d'après-guerre
dont on débat à la
Maison Blanche. La guerre, c'est du «big business» pour les
multinationales. Plus l'agression barbare détruit, mieux se porteront des
firmes comme Halliburton. On comprend mieux, ainsi, pourquoi Cheney est un
fanatique de la guerre de destruction massive. (B.D.)
Note : 1 "Cheney is still
paid by Pentagon contractor", Robert Bryce in Austin, Texas and Julian
Borger in Washington, The Guardian, 12/03/2003 . Voir aussi http://www.publicintegrity.org/cgi-bin/whoswhosearch.asp.
III -
Le top 5 des fournisseurs du Pentagone
1.
Lockheed Martin
Commandes : 17 milliards $.
Commandes : 17 milliards $.
Lockheed
Martin, constructeur du F16 et du Joint Strike Fighter, est le premier
producteur mondial d'armement. Lynn Cheney y a repris le poste de directeur
qu'occupait son mari quand il a été nommé vice-président des Etats-Unis. Sont
également liés à la firme: Stephen Hadley (conseiller adjoint de Bush), Peter
B. Teets (assistant secrétaire de l'Air Force), Everet Beckner (responsable des
programmes de défense au cabinet de l'Energie), Otta Reich (assistant du
ministre des Affaires étrangères), Norman Mineta et Michael Jackson (adjoints
du ministre des Transports), Larry C. Thompson (adjoints du ministre de la
Justice).
|
2.
Boeing
Commandes : 16,6 milliards $.
Commandes : 16,6 milliards $.
Edward C.
«Pete» Aldridge Jr., sous-secrétaire à la Défense, est vice-président de
McDonell Douglas Electronics, filiale de Boeing, le n°1 mondial de
l'aéronautique. Karl Rove, conseiller du président Bush, est actionnaire de
Boeing. La firme de Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères,
effectue des missions de consultance pour la firme.
3.
Northrop Grumman
Commandes : 8,7 milliards $
Commandes : 8,7 milliards $
Northrop
Grumman est notamment le constructeur du bombardier B-2 ou du Global Hawk,
avion sans pilote. Paul Wolfowitz, le n°2 de la Défense, est consultant pour la firme. Tout comme I.
Lewis Libby, chef du staff du vice-président. Dov Zakheim, sous-secrétaire à la
Défense, est conseiller de la société. Laquelle est cliente du cabinet
juridique de Douglas J. feith, également sous-secrétaire à la Défense. Autres
collaborateurs: Nelson F. Gibbs, de l'Air Force, et Sean O'Keefe, de la Nasa.
4.
Raytheon
Commandes : 7 milliards $
Commandes : 7 milliards $
Parmi les
armes de destruction massive produites par Raytheon: les missiles Tomahawk ou
les bombes anti-bunker GBU-28. La société de Richard Armitage, ministre adjoint
des Affaires étrangères, effectue des travaux de consultance pour la firme. Et Sean
O'Keefe, administrateur de la Nasa, est membre du conseil stratégique de
Raytheon.
5.
General Dynamics
Commandes : 7 milliards $
Commandes : 7 milliards $
La firme
est spécialisée dans les technologies de guidage pour divers types d'armes.
Elle guide aussi de grosses pointures de l'administration Bush. Le ministre de la Défense Donald Rumsfeld
est directeur de Gulfstream Aerospace, filiale de General Dynamics. Le ministre
des Affaires étrangères Collin Powell est actionnaire de cette dernière.
Michael Wynne, sous-secrétaire de Rumsfeld, en est vice-président. Et Gordon
England, secrétaire à la Navy, l'a été auparavant.
IV -
Bourse : "Achetez au son du canon"
Vieil
adage boursier : «Achetez au son du
canon». Les chiffres lui donnent raison, affirme L'Expansion. Les morts donnent de
la vie à la Bourse.
Le
journal économique L'Expansion 1 a calculé l'influence
des guerres des Etats-Unis sur le Dow Jones depuis que cet indice boursier a
été créé, en 1896. Si le lendemain du déclenchement des conflits, le Dow Jones
baisse en moyenne de 2%, six mois plus tard, il fait par contre une progression
moyenne de 6,7%, beaucoup plus qu'en temps normal (de 1896 à 2003, la
progression semestrielle a été de 2,6%).
Avec ce
recul de six mois, l'indice a ainsi augmenté de 18,9% après la première guerre
du Golfe (1991), de 7,8% après l'intervention US en Somalie (1992), de 12,6%
après l'attaque contre l'Afghanistan (2001). Ce 21 mars, au lendemain du
déclenchement de la nouvelle busherie en Irak, le Dow Jones était déjà en hause
de 2,76%. Car les investisseurs misent sur un conflit de courte durée. Un
porte-parole de l'armée britannique n'a-t-il pas déclaré que les forces
anglo-américaines arriveraient à Bagdad dans trois ou quatre jours. De
surcroît, note un autre journal économique, «malgré
l'incendie de quelques puits de pétrole, rien n'indique que les infrastructures
pétrolières soient pour l'instant menacées». 2 Ouf, les investisseurs
respirent.
La guerre
doit redonner confiance aux marchés, fournir des perspectives de croissance
économique aux entreprises, réaffirmer la suprématie mondiale américaine. Car
dans la réalité, la situation des Etats-Unis est catastrophique. Ces dernières
années, les chutes de la Bourse ont réduit le revenu disponible d'une partie
des ménages américains. Mais ceux-ci ont continué à consommer en s'endettant
(pas les 40% les plus pauvres qui vivent dans la misère et n'ont aucune chance
de contracter un crédit). Le pays est dès lors confronté à un endettement
record depuis 1945 : sa dette tourne autour de 20 000 milliards de dollars,
soit le double de son PIB (richesse produite annuellement).
Avec les
perspectives d'une guerre courte, la confiance se maintient donc. Mais si
l'armée US venait à s'enliser, comme au Vietnam, toute la machine économique
des Etats-Unis pourrait être coincée. A la débâcle politique face aux peuples
du monde, viendrait s'ajouter la débâcle économique.
Notes : 1 - L'Expansion, février 2003 ; 2 - La Tribune, 21 mars 2003 .
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