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lundi 25 mai 2015

Maladies d'origine alimentaire


Maladies d'origine alimentaire

Il n’y a pas que les animaux qui souffrent de l'élevage industriel ; notre santé est également mise en danger. Le mode d'élevage des animaux peut affecter la qualité et les valeurs nutritionnelles de la viande et des produits laitiers que nous consommons.

Les conditions d’élevage dans les systèmes intensifs, où les animaux vivent entassés dans des espaces restreints, sont propices à la transmission des maladies et de mutations en souches plus dangereuses [1]. Une étude récente au Royaume-Uni a constaté que les élevages de poules en batterie sont six fois plus susceptibles que les autres types d’élevage d'être infectés par la souche de Salmonelle la plus souvent associée aux intoxications alimentaires [2]. Les maladies d'origine alimentaire comme E. coli et Salmonella provoquent des gastro-entérites et peuvent, dans les cas extrêmes, entrainer la mort.

Plus de 75 % des poulets en Europe souffrent d'infection à campylobacter, une cause courante d'intoxication alimentaire. Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, 2010 [3]

Antibiotiques largement utilisés

Les élevages industriels utilisent couramment des antibiotiques pour prévenir les maladies liées à la promiscuité des animaux, indépendamment du fait que l'animal soit infecté ou non, et dans certains pays tels que les Etats-Unis, pour favoriser la croissance. La surutilisation des antibiotiques (en particulier les faibles doses ou les traitements incomplets) est la principale raison de l'augmentation de l'antibiorésistance qui rend les antibiotiques inefficaces au moment précis où ils sont le plus nécessaires. Un monde sans antibiotiques efficaces est une perspective terrifiante, mais tout à fait réelle.

Presque 80% de tous les antibiotiques distribués en 2009 aux Etats-Unis étaient destinés aux animaux de ferme. US Food and Drug Administration, 2009 [4, 5]

L'Alliance pour sauver nos antibiotiques

Trois associations dont CIWF unissent leurs forces pour faire cesser l'utilisation sans discernement de ces produits pharmaceutiques vitaux et pour montrer une meilleure façon de protéger la santé humaine et animale à l'avenir. Notre campagne appelle à une réduction progressive de l'utilisation globale des antibiotiques dans les élevages, à une interdiction, à l'échelle de l'UE, de certains types d'utilisation sur les animaux d'élevage, et à l'utilisation limitée d'antibiotiques spécifiques « d'importance cruciale ».
Télécharger la présentation de l'Alliance et de ses principales recommandations (264 Ko)

Télécharger le rapport "Étude de cas d'une crise sanitaire : Comment la santé humaine est menacée en raison de la surutilisation d'antibiotiques dans l'élevage intensif du bétail" (en anglais - 1,5 Mo)

Vous êtes ce que vous mangez

Certains aliments issus d'élevages intensifs sont moins sains pour nous. Des études récentes [6] indiquent que la viande provenant d'animaux élevés de façon industrielle contient des niveaux plus faibles d'oméga-3 et un ratio oméga-6/oméga-3 moins favorable. Or une absorption inadaptée d'oméga-3 et un ratio oméga-6/oméga-3 déséquilibré ont un lien avec des maladies cardiovasculaires et certains cancers [7]. L'élevage industriel a contribué à créer une nouvelle ère de viande « bon marché » pendant la moitié du siècle dernier. Il est permis de penser que cette augmentation de viande bon marché a un effet sur notre santé, qu'elle « nourrit » l'épidémie d'obésité qui, à son tour, accroît la prévalence de maladies comme le diabète, les maladies cardiaques et le cancer.

Une consommation importante de viande rouge peut augmenter le risque de contracter certains cancers de 43 %. World Cancer Research Fund, 2011 [8]

L'élevage des poissons

- Dans les élevages intensifs, la concentration d'animaux est telle que de nombreux parasites et maladies se développent. Les espèces élevées, sélectionnées entre autres pour leur résistance, surmontent ces fléaux, souvent grâce à un usage intensif d'antibiotiques et de vaccins, mais dans le milieu aquatique naturel avoisinant, les espèces locales, sauvages, sont frappées de plein fouet. Une récente étude a montré qu'un seul élevage de saumons de Colombie Britanique (Canada) génère, dans l'enironnement naturel, un taux de poux des mers 33.000 fois supérieur au taux normal, provoquant des infections mortelles dans un rayon de 70 km.

- Dans de nombreux élevages aquatiques, d'énormes quantités de "poisson fourage" et de farine et huile de poisson sont utilisées pour nourrir la production. Une grande partie de l'aquaculture consiste à engraisser des poissons carnivores tels que le saumon et le thon. Évidemment, commercialement, l'opération est intéressante puisque le poisson d'élevage atteint des prix beaucoup plus élevés que les poissons qui ont servi à le nourrir, même s'ils sont eux-mêmes comestibles pour l'homme, tels que les sardines, les maquereaux ou les harengs. Mais en fin de compte, beaucoup plus de chair de poisson est utilisée dans cette opération qu'elle n'en produit et la pression sur les stocks de poisson sauvage ne diminue pas. L'aquaculutre, vue sous cet angle ne peut donc pas prétendre remplacer la pêche de capture, particulièrement dans les pays en développement, où très peu de personnes peuvent se permettre des poissons tels que le saumon fumé.

- Les poissons qui s'échappent des élevages exercent aussi une pression sur le milieu naturel. Les poissons élevés sont sélectionnés en fonction de caractéristiques qui ne les rendent pas adaptés à la survie en milieu naturel. Or une certaine quantité de poissons d'élevages fuient leurs bassins. Dans certaines zones, ceux ayant réussi leur grande échappée sont désormais plus nombreux que leurs «cousins» sauvages. Ils contribuent ainsi à appauvrir le patrimoine génétique et accroissent le danger qui pèse sur les espèces autochtones. Depuis les années '80 des millions de saumons d'élevage se sont échappés de leurs bassins.

- Certains centres d'aquaculture appliquent des techniques d'ingénierie génétique aux espèces qu'ils élèvent (poisson génétiquement modifié), et ce le plus souvent en dehors de tout contrôle. C'est le cas pour certains élevages de thon, de saumon, de tilapia, par exemple, qui sont génétiquement modifiés. La recherche dans ce domaine est en pleine expansion dans de nombreux pays du monde. Elle porte principalement sur l'accélération de la vitesse de croissance, sur la stérilisation, sur la résistance au froid et aux maladies. Elle concerne le poisson, les mollusques, les fruits de mer et d'autres organismes marins comme les algues. À ce jour il n'existe pas d'informations disponibles sur les conséquences de ces pratiques sur la santé humaine. En revanche, les conséquences sur le milieu aquatique environnant ont été étudiées. Plusieurs organisations de défense du milieu marin ont mis en évidence le fait qu'il est impossible de garantir que ces poissons ne s'échapperont pas et que leur introduction dans les milieux naturels représente un désastre potentiel. L'introduction d'espèces non locales est un autre problème. Ce type de pratique constitue une menace pour l'écosystème concerné et se révèle toujours une source de problèmes non prévus par ceux qui en prennent la décision. Sélectionnés pour leur capacité de reproduction, de croissance rapide et leur aptitude à évoluer dans une eau de médiocre qualité, les poissons génétiquement modifiés et les espèces non locales prennent le dessus sur les espèces autochtones: les fuyards menacent les espèces locales en mangeant les jeunes, en entrant directement en compétition avec elles pour l'alimentation et l'habitat et en propageant maladies et parasites.

Comment agir ?

L'élevage industriel menace notre santé. En prenant des mesures pour limiter l'élevage industriel, nous ne participons pas simplement à une révolution agricole et alimentaire ; nous participons également à la création d'un monde plus sain.

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